Dan Tepfer nait à Paris en 1982. Ses parents sont américains, son père est un biologiste[1] et sa mère une chanteuse à l'Opéra de Paris[2], dont le père, Chuck Ruff[3], était pianiste de jazz[4]), Dan Tepfer commence l'étude du piano classique à six ans au conservatoire municipal du 12e arrondissement «Paul Dukas», et très vite se met à improviser[5].
Il obtient une licence d'astrophysique à l'université d'Édimbourg[4], sans pour autant perdre le jazz de vue. De retour aux États-Unis, il est diplômé en 2005 au New England Conservatory(en) à Boston, où il étudie notamment avec Fred Hersch[3], Bob Brookmeyer, Steve Lacy et Danilo Pérez, qui lui a appris l'importance du rythme[2]. Il s'installe à New York où il devient rapidement un musicien demandé.
Débuts professionnels
Il remporte plusieurs prix, dont le Premier prix et le Prix du public au concours de piano solo au Montreux Jazz Festival (2006); le Premier prix du concours de l'East Coast Jazz Festival à Rockville (Maryland) (2006); le Premier prix du concours de l'American Pianists Association (2007). Il remporte également le 4eprix au concours international de piano jazz Martial Solal en 2006[6].
En 2008, Dan Tepfer est nommé ambassadeur culturel des États-Unis, il donne des concerts et des masterclasses en Azerbaïdjan, en Géorgie, en République tchèque, à Londres, en Corée du Sud...
En 2009 parait Duos with Lee, un album de duos avec Lee Konitz, que Tepfer a rencontré en 2006 grâce à Martial Solal, compagnon de route de Konitz[7]. Sa relation avec Konitz amène Tepfer à fuir les clichés[2] et à approfondir sa singularité musicale[3]: «quel que soit le contexte, Lee sonne exactement comme lui-même. Travailler avec quelqu'un d'aussi singulier m'a forcé à penser sérieusement à qui je suis, à ce que signifie le fait que ce soit moi qui joue[8].»
Années 2010
En 2010, l’orchestre de la garde du château de Prague lui commande un concerto pour orchestre à vents et piano improvisé intitulé The View from Orohena («La vue depuis Orohena»). La première a lieu au château de Prague le .
En 2011, parait Goldberg Variations/Variations, un disque salué par la critique[9], sur lequel il joue les Variations Goldberg telles que les a écrites Bach en ajoutant des variations improvisées qui répondent aux variations originelles, chacune d'elles étant guidée par une idée de base mais pouvant s'avérer très différentes d'un concert à l'autre[10]. Il crée ainsi un commentaire contemporain au chef-d'œuvre de Bach, qu'il a entendu pour la première dans la version de 1981 de Glenn Gould[2]. L'idée de ce jeu avec les Variations Goldberg est venu par hasard, lors d'un concert en solo en République tchèque en 2007, au cours duquel il a décidé d'utiliser une variation de Bach comme support pour l'improvisation[8].
En 2013 parait Small Constructions, un album en duo avec le saxophoniste Ben Wendel. On y trouve trois compositions, plusieurs standards, une variation de Haendel et des morceaux de Lennie Tristano et Thelonious Monk[11].
En juillet 2018 sort Decade, célébrant les dix ans du duo de Tepfer avec Lee Konitz. Comme le précédent, Decade est un album laissant une large place à l'improvisation (seuls le standard Body and Soul et la 9/11 Suite sont des compositions)[7].
La même année parait Natural Machines, un « album vidéo» diffusé sur YouTube[12]. Pour ce projet, Dan Tepfer a écrit des programmes informatiques sur SuperCollider[13] qui interagissent en temps réel pendant qu'il improvise directement sur son piano, un Yamaha Disklavier[14]. Ainsi, ce qu'il joue peut par exemple être répété comme dans un jeu de miroir, l'aigu devenant grave et inversement, suivant différentes combinaisons rythmiques[15]. Pour accompagner la musique, Tepfer a également écrit des programmes sur Processing[13] permettant de visualiser clairement ce qu'il se passe, à l'aide de formes abstraites pouvant évoquer des images astronomiques[16],[15]. Les vidéos publiées sur YouTube sont soigneusement montées par Tepfer, donnant une qualité visuelle unique à ce projet[13].
Discographie
2005: Before the Storm, Dan Tepfer Trio, avec Richie Barshay et Jorge Roeder (Diz Records)
2007: Oxygen, Dan Tepfer Trio, avec Richie Barshay et Jorge Roeder (Diz Records)
2009: Twelve Free Improvisations in Twelve Keys, piano solo (Diz Records)
2009: Duos with Lee, en duo avec Lee Konitz (Sunnyside Records)
2010: Five Pedals Deep, Dan Tepfer Trio, avec Thomas Morgan et Ted Poor (Sunnyside Records)
2011: Goldberg Variations/Variations, piano solo (Sunnyside Records)
2013: Small Constructions, en duo avec Ben Wendel (Sunnyside Records)
2017: Eleven Cages, Dan Tepfer Trio, avec Thomas Morgan et Nate Wood (Sunnyside Records)
2018: Decade, en duo avec Lee Konitz (Verve Records)
2018: Natural Machines, album vidéo (Main Door Music)
Avec Billy Hart
2011: Sixty-Eight (SteepleChase Records)
Compositions
Dan Tepfer a écrit plusieurs pièces de musique dite classique, intégrant ou non de l'improvisation[17].
2007: Solo Blues, pour violon et piano.
La pièce est écrite pour un seul instrumentiste jouant alternativement du violon et du piano: les résonances de celui-ci accompagnent le violon, qui peut être joué sur les cordes à vide pendant que l'interprète égrène des accords au piano.
2010: The View from Orohena, concerto pour piano et vents.
La forme est celle d'un concerto classique en trois mouvements. La partition orchestre est écrite pour un orchestre de vents (bois, cuivres…). La partie de piano, pensée pour Tepfer lui-même, laisse une large part à l'improvisation.
Orohena est la plus haute montagne de Tahiti, une partie des structures rythmiques du concerto empruntent à la musique tahitienne.
2015: Algorithmic Transform, pour orchestre.
Cette suite en trois mouvements est inspirée par les recherches de Tepfer sur l'utilisation d'algorithmes dans la composition.
2016: Solar Spiral, pour quatuor à cordes et piano.
Le piano improvise en partie sur cette pièce. Le second mouvement, Tahiti, emprunte des rythmes à la musique tahitienne.
Filmographie
2014: Movement and Location[18] de Alexis Boling (Harmonium Films)
Notes et références
Marc Zisman, «Coltrane, Brel, Bach et lui», Télérama, no3210, (lire en ligne, consulté le ).
(en) Corinna da Fonseca-Wollheim, «Improvised Variations», The Wall Street Journal, (lire en ligne, consulté le ).
Ludovic Florin, «Dan Tepfer, la science du piano», Jazz Magazine, no543, (lire en ligne, consulté le ).
(en) Andrew Patner, «From Bach to ‘Billie Jean’, pianist Dan Tepfer reworks the music he loves», Chicago Sun-Times, (lire en ligne, consulté le ).
Sauf indication contraire, les notations biographiques sont issues du site de Dan Tepfer.
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