Guy Eugène Hilarion Pedersen est un contrebassiste, compositeur et antiquaire français né le à Grand-Fort-Philippe (Nord) et mort le à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine) étant âgé de 74 ans.
Il fut, avec Pierre Michelot et Michel Gaudry, un des contrebassistes les plus appréciés pour ses qualités de sideman, accompagnant les plus grands solistes.
Guy Pedersen a également composé la musique de nombreux courts-métrages, ainsi que celle du générique de Thalassa[1].
Guy Pedersen est issu d’une famille de musiciens populaires de Grand-Fort-Philippe au nord de la France, et dont l’histoire commence en 1855[3]. Tous les membres de sa famille maternelle sont violoneux de père en fils. Ses oncles et son grand-père jouent dans les bals de la région. Son arrière-grand-père serait d’ailleurs le compositeur de Tiger Rag, un standard du jazz[4].
Il commence le solfège en 1943-1944 à l’âge de 13 ans, en prenant des cours gratuits au conservatoire de Roubaix[5], jusqu'en 1952.
Déjà passionné par le jazz, Il écoute les émissions radio de Hugues Panassié et achète ses premiers disques américains (Charlie Parker, Thelonious Monk, Lee Konitz) chez Deruyck à Roubaix. En 1950, il remporte le prix du meilleur contrebassiste au concours de Bruxelles, puis celui de Jazz Hot à Paris et décide alors de devenir musicien.
Il débute à Paris avec le chanteur Fats Edward, puis joue avec le pianiste Henri Renaud et le batteur Jean-Louis Viale au Tabou, et au Ringside fondé par Sugar Ray Robinson[6]. Il travaille ensuite avec Jacques Hélian puis Claude Bolling pour apprendre le métier de grand orchestre. De 1955 à 1966, il est membre avec le batteur Daniel Humair de l'un des trios dirigés par Martial Solal[7], enregistrant l’historique Jazz à Gaveau en 1962[8].
Guy Pedersen et Daniel Humair rejoignent ensuite les Swingle Singers pour enregistrer le second disque du groupe[9]. Ils feront le tour du monde en leur compagnie, passant même par la Maison-Blanche en 1966.
À partir de 1973 Guy Pedersen tourne avec Baden Powell, enregistrant plus d'une dizaine de disques avec lui. Entre 1973 et 1980, il enregistre sept albums et tourne fréquemment avec Jean-Christian Michel.
En parallèle, Pedersen mène une active carrière de musicien de studio pour la chanson française. Il apparait également dans des émissions de variétés à la télévision, accompagnant le groupe Les Troubadours[10]. À la fin des années 1960, il s'attelle à la composition, écrivant beaucoup de musique pour des courts-métrages. Certains de ses enregistrements sur les labels d'illustration musicale Tele Music[11] et Montparnasse 2000 sont aujourd’hui cultes, notamment dans le milieu des disc-jockeys.
En 1977 un accident cardiaque grave l'oblige à se retirer du monde de la musique. Il se tourne alors vers le métier d'antiquaire[12].
Autour de son nom
Son nom lui vient de son père qui était danois. Celui-ci était représentant des moteurs Böllender qu'il vendait pour les bateaux de pêche. Il quitta définitivement la famille en 1941.
Guy Pedersen joue un petit rôle dans le film Paris Blues (Martin Ritt, 1961), celui du... contrebassiste. Il y est crédité par erreur Pederson au générique.
Citroën, tel était son surnom lorsqu'il jammait à Roubaix en compagnie de Raymond Guiot au tout début des années 1950[13].
Guy Pedersen enregistra le 45 tours Bim Bi Bilim sous le pseudonyme Don Carlo (Éditions Montparnasse 2000), morceau qui servit comme indicatif d'une émission[14].
Un autre contrebassiste porte le même patronyme que Guy Pedersen, il s'agit du danois Niels-Henning Ørsted Pedersen. Ils ont d'ailleurs parfois accompagné les mêmes solistes (par exemple Martial Solal ou Stéphane Grappelli).
Discographie
Les albums suivis d'une étoile (*) sont ceux où le batteur Daniel Humair est également présent. La flèche → indique une réédition dans la collection Jazz in Paris, le nombre situé après la flèche correspondant au numéro du volume dans la série.
Albums
196?: Guy Pedersen et son grand orchestre - Succès, vol 1 (Musidisc 30 CV 1011)
Mellow yellow
Guantanamera
J'attendrai
C'est ma chanson
Je veux te graver dans ma vie
Inch Allah
Holiday somewhere
Spring at Liverpool
Penny lane
Kilimandjaro
Manchester et Liverpool
La chanson de Lara (du film Le docteur Jivago)
Un tout petit pantin
Sous quelle étoile suis-je né?
Daddy jerk
Rendez-vous au drugstore
196?: Guy Pedersen et son grand orchestre - Succès, vol 2 (Musidisc 30 CV 1027)
Un monde avec toi
Vivre pour vivre
Mais quand le matin
Jackson
A whiter shade of pale
We love you
Nana
General Wagner
La dernière valse
San Francisco
Je n'aurais pas le temps
Adios Amor
Le telefon
All you need is love
Pregon
Tant de choses que je n'ai pas
196?: Guy Pedersen et son grand orchestre - Succès, vol 3 (Musidisc 30 CV 1046)
Days of Pearly Spencer
If i were a rich man
L'amour te ressemble
Lady madonna
Comme un garçon
Where the rainbow ends
Delilah
Nights in white satin
La La La
Les roses blanches
Je ne suis rien sans toi
Dans une heure
1970: Guy Pedersen - Céleste (PEM 90501)
A1: Te connais-tu toi-même?
A2: Calvacade
A3: Les fleurs mortes
A4: Chasse à l'homme
B1: Val de Loire
B2: Limonaire blues
B3: Céleste
Paroles: Eddy Marnay - Chant: Françoise Walle
Les huit albums ci-dessous ont été réalisés pour des labels d'illustration musicale; il ne s'agit donc pas d'albums au sens traditionnel du terme, c'est-à-dire de disques vendus dans le commerce et diffusés dans les médias.
1969: Guy Pedersen / Raymond Guiot - Indian pop bass (Tele Music 709)
A1: Indian pop bass (Guy Pedersen - Raymond Guiot)
A2: Prélude à une angoisse (Guy Pedersen - Raymond Guiot)
A3: Patio bass (Guy Pedersen - Raymond Guiot)
A4: Tension nerveuse (Guy Pedersen - Raymond Guiot)
B1: Amour, délices et contrebasse (Guy Pedersen - Raymond Guiot)
B2: Percussion bass (Guy Pedersen - Raymond Guiot)
B3: Obsession diabolique (Guy Pedersen - Raymond Guiot)
B4: Ballade pour une basse (Guy Pedersen)
1970: Guy Pedersen / Raymond Guiot - Contrebasses (Tele Music 3014)
A1: Indian pop bass (Guy Pedersen - Raymond Guiot)
A2: Prélude à une angoisse (Guy Pedersen - Raymond Guiot)
A3: Tension nerveuse (Guy Pedersen - Raymond Guiot)
A4: Amour, délices et contrebasse (Guy Pedersen - Raymond Guiot)
A5: Obsession diabolique (Guy Pedersen - Raymond Guiot)
B1: Les copains de la basse (Guy Pedersen)
B2: Doucement la basse (Guy Pedersen)
B3: Bass session (Guy Pedersen)
B4: Bass after love (Guy Pedersen)
B5: Ballade pour une basse (Guy Pedersen)
B6: Cosmic bass (Guy Pedersen)
1971: Guy Pedersen / Raymond Guiot - Musique en Vrac (Tele Music 3017)
A1: Primitive spirit (Raymond Guiot)
A2: Magique bacchanale (Raymond Guiot)
A3: Plenty of flutes (Raymond Guiot - Guy Pedersen)
A4: Flutes ad libitum (Raymond Guiot - Guy Pedersen)
1978: Vladimir Cosma - Je suis timide mais je me soigne (film de Pierre Richard)
En 1986 Guy Pedersen fut aussi le directeur musical de la version française du film Little Shop of Horrors (La Petite Boutique des horreurs) de Franz Oz.
Albums en tant que musicien de studio
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Une part importante de l'activité musicale de Guy Pedersen a consisté à enregistrer pour le monde de la chanson française dans les années 1960 et 1970, mais les musiciens n'étaient alors que rarement crédités. On peut cependant en citer quelques-uns:
1971: La Question de Françoise Hardy
1975: Femmes et famines de Claude Nougaro
Albums comme "sideman"
1954: Bernard Zacharias et ses Solistes - Gershwin Parade → 48
1955: Jimmy Archey avec Michel Attenoux et son orchestre → 47
1976: Marieke en Bart - Chants traditionnels de Flandre française[15]
1977: Marieke en Bart - Chants traditionnels de Flandre française (vol 2)
1977: Noah Howard - Red Star
1977: Maurice André - Joyride II
197?: Jean-Claude Pierric - Go Go Reggae volume 2
1980: Claude Bolling - Picnic suite (*)
1981: Claude Bolling - Toot Suite (*)
1988: Raymond Guiot / Alain Marion - Golden Flute Club (*)
Avec Martial Solal
1960: Martial Solal - L'affaire d'une nuit (film de Henri Verneuil)
1960: Martial Solal - Quin Quin! (*)
1962: Martial Solal - Le Procès (film d'Orson Welles) (*)
1962: Martial Solal Trio - Suite pour une Frise (*)
1962: Martial Solal Trio - Jazz à Gaveau (*)
1963: Martial Solal Trio - Jazz à Gaveau, volume 2 (*)
196?: Martial Solal Trio - Jazz Piano (*)
Avec Jean-Christian Michel
1972: Jean-Christian Michel - Les Chemins de Repentance
1973: Jean-Christian Michel - le Cœur des Étoiles (*)
1974: Jean-Christian Michel - Visions d'Ezechiel (*)
1975: Jean-Christian Michel - Ouverture Spatiale
1973: Jean-Christian Michel - le Cœur des Étoiles (*)
1976: Jean-Christian Michel - Eve des Origines (*)
1980: Jean-Christian Michel - Musique de lumière
Avec Stéphane Grappelli
1955: Stéphane Grappelli - Unique Piano Session
1957: Stéphane Grappelli - Improvisations
1962: Stéphane Grappelli - Django → 87
1972: Stéphane Grapelli - Vedette (*)
1973: Stéphane Grappelli Quintet featuring Bill Coleman - Les grands classiques du jazz (*)
1974: Stéphane Grapelli & Baden Powell - La Grande Réunion (volume 1 et 2)
1974: Stéphane Grappelli - Les valseuses (film de Bertrand Blier) (*)
1974: Stéphane Grappelli plays George Gershwin (*)
1975: Stéphane Grappelli - Satin Doll
1976: Stéphane Grappelli plays Cole Porter → 56
19??: Grappelli & Friends in Paris
Avec Baden Powell
1972: L'Âme de Baden Powell
1972: L'art de Baden Powell
1972: Le Génie de Baden Powell
1972: Le Cœur de Baden Powell
1974: Baden Powell à Paris
1974: Baden Powell & Stéphane Grapelli - La Grande Réunion (volume 1 et 2)
1975: Baden Powell - Samba Triste
1975: Baden Powell e Cordes - Melancolia
1975: Baden Powell - Frankfort Opera Concert
1975: Baden Powell - Tristeza 1976
1975: Baden Powell e Claudia
1975: Baden Powell - Brésilien
Production
Guy Pedersen et Guy Boyer ont produit ensemble plusieurs disques sur le label Cornelia Productions:
1974: Aristide Padygros: La Patate
1976: Aristide Padygros: Le Mouchoir
1977: Aristide Padygros: Le Concert
1979: Aristide Padygros: Le Confetti
19??: Aristide Padygros: Le Cocotier
19??: Alain Monney - Alain Monney
197?: Alain Monney - Y'a Personne
1977: Didier Lockwood - Surya
Notes et références
L'animation de ce générique est due à Gérard Marinelli (1975).
Cette biographie repose en grande partie sur l'interview que Guy Pedersen accorda à la revue Jazz Hot (no558, mars 1999).
C'est en 1855 que l'arrière arrière-grand-père de Guy Pedersen, le violoniste Pierre Winocq Mené surnommé Bossu le violoneux, arrive à Grand-Fort-Philippe. Mémoire du folk en Nord Pas-de-Calais (une reprise d'un article de La Voix du Nord, 8 décembre 1985).
Il commence le conservatoire par la clarinette. À cette époque, il joue aussi de la guitare accompagné au piano par son beau-frère, le flûtiste Raymond Guiot. C'est ce dernier qui lui dit un jour que la guitare ne lui convient pas et qu'il devrait jouer de la contrebasse. Interview de Raymond Guiot, Traversières Magazine, septembre 2002, no72.
Le Nouveau dictionnaire du Jazz (Éditions Robert Laffont, 2011), page 984.
Interview de Humair et Pedersen à propos du trio Solal à lire dans la revue Jazz Hot, juin 1962, no177.
De l'avis même du principal intéressé, ces concerts furent une sorte d'aboutissement pour le trio. Martial Solal, Ma vie sur un tabouret (page 73), autobiographie parue aux éditions Actes Sud (2008).
Après le premier concert salle Gaveau en 1962, Martial Solal a été appelé pour jouer aux États-Unis. Mais il y est allé seul car, selon lui, de puissants syndicats s'opposaient à la venue d'un orchestre en entier. Le trio cessa dès lors d'être soudé. Martial Solal, Compositeur de l'instant, Entretiens avec Xavier Prévost, INA 2005.
Retrouvez-en quelques-uns sur le site de Tele Music.
Mais Guy Pedersen n'aura sans doute jamais cessé de jouer et de composer de la musique, comme en témoigne l'enregistrement Emotions, Musique & Music, 1998 (hors commerce).
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