Érinna (en grec ancienἬριννα) est une poétesse de la Grèce antique. On a longtemps cru qu'elle avait vécu autour de 600 av. J.-C., et qu'elle avait été une contemporaine et une amie de Sappho, sur la foi de la Souda et d'Eustathe de Thessalonique[1]. Néanmoins, les spécialistes s'accordent à dire qu'elle date du IVesiècleav. J.-C.[2],[3] Selon Eusèbe de Césarée[4], elle est « bien connue » en 352 avant notre ère. Elle est native de Rhodes ou de l'île toute proche de Tilos, ou peut-être de Tinos. Elle meurt à l'âge de dix-neuf ans.
Érinna
Sappho et Érinna dans un jardin à Mytilène (1864), par Simeon Solomon.
Données clés
Naissance
VIe ou IVesiècle av. J.-C. Grèce
Activité principale
poétesse
Auteur
Langue d’écriture
grec ancien
Genres
poésie
Œuvres principales
La Quenouille
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Œuvres
Il ne nous reste qu'une cinquantaine de vers d'elle. Son poème le plus connu est Le Fuseau ou La Quenouille; en grec ancien: Ἠλακάτη / Êlakátê), écrit en éolien et dorien, qui consistait en 300 hexamètres dont seuls trois fragments cités par Athénée[5] et Stobée[6] et une vingtaine de vers provenant d'un papyrus (PSI 1090[7]), mis au jour et publié en 1928, nous sont parvenus[8],[9]. Ces vers contiennent une lamentation sur la mort de Baucis, une amie d'enfance d'Érinna[10], morte peu avant son mariage. Par ailleurs, l'Anthologie palatine conserve trois épigrammes attribués à Érinna aux Livres VI et VII[10] les deux derniers épitaphes de Baucis.
Camillo Neri, dans un travail publié en langue italienne, se basant sur les fragments conservés et les témoignages à son sujet, reconstruit le nom de la poétesse en « Hérinna » (grec ancien: Ἥριννα)[11]. Elle est également parfois appelée « Érina ».
Marguerite Yourcenar dans La couronne et la lyre (Poésie/Gallimard, 2001)
Postérité
Christodoros de Coptos au Ve siècle a fait de Érinna une contemporaine et amie de Sappho (Anthologie Palatine, II, 108)[10]. C'est cette assertion, vraie ou fausse, que retient la postérité. On notera l'une des Harangues héroïques du Recueil des femmes illustres de Madeleine de Scudéry, censée être adressée par Sappho à Érinna, une aquarelle[12] de Simeon Solomon, un poème de Théodore de Banville[13], de Renée Vivien ou encore deux poèmes de Rainer Maria Rilke.
On peut retenir avec Camillo Neri que sa physionomie a évolué à travers les siècles au gré d'attributions douteuses et fantaisistes[14].
Art contemporain
Érinna figure parmi les 1 038 femmes référencées dans l'œuvre d’art contemporain The Dinner Party (1979) de Judy Chicago. Son nom y est associé à Sappho[15],[16].
Commentaire de Luis Guichard sur Camillo Neri, « Erinna. Testimonianze e Frammenti. Eikasmos, Studi, 9 » dans Bryn Mawr Classical Review, 24 juillet 2004, [(en)lire en ligne].
Neri 2003[Où?]: « tra attribuzione dubbie o fantasiose e recuperi fortunati o apparenti, si modificavano la fisionomia e la collocazione storico-letteraria di un'autrice le cui coordinate biografiche dovevano essere nebulose già sullo scorcio del IV sec. a.c.»
Paul Collart, «La poétesse Erinna», Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, vol.88, no2, , p.183-199 (lire en ligne).
Francesco De Martino, Rose di Pieria, Bari, Levante Editori 1991.
Francesco De Martino, Poetesse Greche, Bari, Levante Editori, 2006.
(it) Camillo Neri, Studi sulle testimonianze di Erinna, Bologne, Pàtron Editore, .
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