John Asfour (en arabe : جون عصفور) est né en à Aiteneat au Liban, et il a déménagé au Canada en 1968. Il est poète, écrivain et enseignant libano-canadien[1]. Il est décédé le [2].
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Né en 1945 au Liban, John Asfour a vécu la crise du Liban opposant les chrétiens maronites et les musulmans. À treize ans, une grenade lui explose au visage lors de ce conflit le laissant aveugle[1],[3]. En 1968, trois ans après l'incident, et après de nombreuses opérations pour restaurer sa vue, il déménage à Montréal, au Canada[4]. Arrivé au Canada, il entreprendra une carrière d'écrivain, de poète, de professeur et de traducteur. Il travaillera même en tant que porte-parole de la communauté arabe[5].
Il a obtenu son doctorat à l'Université McGill sous la direction du poète montréalais Louis Dudek. Celui-ci écrit dans la préface de sa thèse : « He [Asfour] writes sometimes as if he had eyes better than ours — in fact some student in his classes are convinced that he sees»[5]. Il a enseigné la littérature anglaise durant douze ans à l'Université McGill et l'Université Concordia[6]. En 1989, sa thèse de doctorat est publiée aux éditions Cormorant Books sous le titre de When the Words Burn : An Anthology of Modern Arabic Poetry, 1945-1987[6].
John Asfour va ensuite mentorer le poète Rawi Hage. Il l'a d'ailleurs encouragé à écrire son premier roman qui se méritera plusieurs prix, dont le Dublin Impac Award. D'ailleurs, en 2014, à la suite de son décès, Rawi Hage, le Cénacle culturel Liban-Québec en association avec l'institut islamique de l'Université McGill, lui présente un hommage[6].
Au cours de sa vie, Asfour a publié cinq livres de poésie en anglais. Certains considèrent le livre basé sur sa thèse de McGill de 1984 : When the Words Burn : An Anthology of Modern Arabic Poetry 1945-1987, comme la pierre angulaire de son héritage littéraire. C'était le résultat d'une poursuite longue et déterminée par un homme connu pour son érudition implacable[5].
Asfour a également joué un rôle important auprès de la communauté arabe. Il a été président de la Fédération canado-arabe de 1996 à 2002. Lors des réactions violentes contre les musulmans après le 11 septembre 2001, il s'est prononcé contre le projet de loi antiterroriste C-36, en affirmant que l'arrestation préventive allait amener un dangereux précédent au Canada[5].
Il a été le premier écrivain en résidence à la maison Historic Joy Kagawa, en 2009[7].
L'autrice et éditrice Linda Leith, fondatrice et ancienne directrice du Festival littéraire international Blue Metropolis, a déclaré avoir pris connaissance de l'oeuvre de John Asfour. Mais ce n'est que plus tard qu'elle a réalisé qu'il n'avait pas eu le bénéfice de la vue. « He was a person who accomplished so much as a writer and a reader in spite of his blindness » écrit-elle[5]. Elle explique notamment que lorsqu'un livre n'était pas disponible en Braille, il devait trouver quelqu'un pour lui lire. Elle ajoute : « Hearing him read was like hearing no other author because he memorized it all. It was a recital, not a reading[5]. »
Asfour est décédé le 2 novembre 2014 à l'Hôpital général de Montréal, après une bataille contre le cancer. Il avait 69 ans. Des funérailles ont eu lieu à la Cathédrale melkite de Saint-Sauveur le 6 novembre. Asfour avait déjà écrit sur le thème de ses funérailles dans son deuxième recueil Land of Flowers and Guns. Alors qu'il regardait dans son propre cercueil, il écrivait : « Poor I, quite dead / No letters to answer / No wages to collect »[5].