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Mansur al-Hallaj (nom complet : Abū `Abd Allah al-Ḥuṣayn Manṣūr al-Ḥallāj ; arabe : منصور الحلاج ; persan : منصور حلاج, Mansūr-e Ḥallāj), né vers 858 (244 de l'Hégire) et mort le (309 de l'Hégire) à Bagdad, est un mystique persan[1] soufi d'obédience sunnite[2],[3]. Il est l'auteur d'une œuvre abondante visant à renouer avec la pure origine du Coran et son essence orale et littéraire.

Mansur al-Hallaj
Biographie
Naissance
Vers
Wasit (Fars, califat abbasside)
Décès

Bagdad (Irak, califat abbasside)
Nom dans la langue maternelle
الحسين بن منصور الحلاج
Activités
Poète, enseignant, mystique, écrivain
Autres informations
Religions
Islam, Alévisme, soufisme
Maîtres
Sahl al-Tustari, Junayd
Condamné pour
Blasphème

C'est à Louis Massignon, spécialiste de la mystique islamique et qui fut son premier traducteur dans une langue européenne, que le lecteur occidental doit la redécouverte des textes d'al-Hallaj[4].


Biographie


Mansur al-Hallaj est probablement né en 244 de l'Hégire (vers 858 du calendrier grégorien) dans la province de Fars en Iran. Selon la tradition, son grand-père était un zoroastrien et descendait de Abu Ayub, un compagnon de Mahomet[réf. nécessaire]. Son père vint travailler dans la ville de Wasit et se lança dans le commerce de la laine. Son nom, al-Hallaj, signifie : le cardeur de laine.

Peu satisfait par l'enseignement traditionnel du Coran et attiré par une vie ascétique, al-Hallaj fréquenta des maîtres du soufisme comme Sahl ibn ‘Abd Allāh al-Tustārī (qui fut son premier maître), 'Amr ibn 'Uthman al-Makki, Ibn 'Aṭâ al-Adamî, et Abu al-Qasim al-Junayd, alors hautement respectés.

Al-Hallaj épousa la fille du maître soufi Abu Ya'qub al-Aqta' avec qui il eut trois fils.

Al-Hallaj voyagea beaucoup et fut prédicateur en Iran, puis en Inde et jusqu’aux frontières de la Chine. Rentré à Bagdad, il est suspecté aussi bien par les sunnites que par les chiites pour ses idées mystiques (recherche de l'amour divin et de l'union de l'âme et de Dieu) et son influence sur les foules. Il est — faussement — accusé d'avoir participé à la révolte des Zanj, mais sa condamnation proprement dite résulte du fait qu'il avait proclamé publiquement « Je suis la Vérité (Dieu) » ("Ana al haqq"), ce qui était vu comme une hérésie, aussi bien dans le sunnisme que dans le chiisme.

Cette affirmation, si elle ne doit théoriquement pas être publique, n'est pas incongrue dans le milieu soufi où ce genre de propos est considéré comme émanant d'un homme qui, « fondu » dans l'« océan de la divinité », possède un rang spirituel très élevé. Les traductions de Louis Massignon viennent appuyer cette thèse, la plupart des versets du Diwan de Hallaj traitant de la « science de l'Unité » (panthéisme).

Ne voulant pas renier ses propos publics, Hallaj est condamné à mort et crucifié[5] à Bagdad le , la recherche d'une relation directe avec Dieu étant perçue par l'islam officiel comme une rupture intolérable de la charia[6]. Il restera un des plus célèbres condamnés soufis et son supplice sera mentionné de nombreuses fois, par exemple dans les écrits de Rûmî.


Œuvre



Sa poésie


La poésie de Hallaj est continuellement traversée par la notion d'union mystique[7].

Informe la gazelle, ô brise, dans ta course,

Que ma soif est accrue quand je puise à sa source !

Et cette Bien-aimée, dans mes boyaux soustraite,

Si Elle le voulait, courrait sur mes pommettes !

Son esprit est le mien et le mien est le Sien,

Ce qu’Elle veut je veux et mon vœu Lui convient ! [8]


Citations


« Quelle terre est vide de Toi pour qu'on s'élance à Te chercher au ciel ? Tu les vois qui Te regardent au grand jour mais aveugles ils ne Te voient pas. »

 Poèmes Mystiques traduits par Sami-Ali (Albin Michel, 1998).

« Par orgueil je refusais le bonheur de l'amour. Et je subis le châtiment de l'orgueil. »

 Poèmes Mystiques traduits par Sami-Ali (Albin Michel, 1998).


Éditions de ses œuvres en français



Notes et références


  1. (en) John Arthur Garraty, Peter Gay, The Columbia History of the World, Harper & Row, 1981 (ISBN 0-88029-004-8), p. 288.
  2. (en) Gavin D'Costa, Vatican II: Catholic Doctrines on Jews and Muslims, Oxford University Press (lire en ligne), p. 186 : « ...focused on the Sunni mystic al-Hallaj... ».
  3. (en) N. Hanif, Biographical Encyclopaedia of Sufis: Central Asia and Middle East, Sarup & Sons (lire en ligne), p. 188 : « Al Hallaj, in fact, remained always a Sunni, with a strong leaning towards hard asceticism in observing the Ramadan fasts... ».
  4. Pierre Lory, « Stéphane Ruspoli, Le message de Hallâj l’Expatrié – Recueil du Dîwân, Hymnes et prières, Sentences prophétiques et philosophiques », Revue de l’histoire des religions, 2006, n°4.
  5. Cyrille Aillet, Emmanuelle Tixier, Eric Vallet, Gouverner en Islam, Xème - XVème
  6. Entretien avec Marie-Thérèse Urvoy, « L'islam dans sa réalité », La Nouvelle Revue d'histoire, n°89 de mars-avril 2017, p. 6-9
  7. Cf. Kâmil Mustafâ Al-Shaybî Sharh dîwân Al-Hallâj Explications du Diwân d'al-Hallâj »)
  8. Cf. L'amour universel, un cheminement soufi, Idrîs de Vos, Al-bouraq, 2013, p.193.

Annexes



Bibliographie



Liens externes


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