Michel van Schendel est né en France, à Asnières-sur-Seine, en région parisienne, le 16 juin 1929. Ces parents sont belges, alors il a passé toute son enfance à Bruxelles en Belgique. Il revient en France dès l'âge de 17 ans pour y faire des études de droit et de sciences économiques à l'Université de Paris[1],[2],[3].
Il rencontre la québécoise Adèle Lauzon à Paris, avec qui il se marie[4]. Il émigre au Québec en 1952[3]. L'implication de Michel van Schendel au sein du Parti communiste français leur cause des ennuis en France et au Canada[5].
Carrière
Après avoir exercé plusieurs métiers, Michel van Schendel produit à partir de 1955 une série de chroniques pour une émission de la radio culturelle de la Société Radio-Canada (SRC) réalisée par Hubert Aquin[1],[3].
Pendant plus de dix ans, il se passionne pour les débats sociopolitiques et littéraires de son temps où il campe une position résolument à gauche, voire communiste. Il écrit de nombreux articles qui paraissent dans les revues Liberté, Cité libre, Parti pris, Brèches, Contradictions et surtout Socialisme, dont il est le directeur de 1968 à 1971. Il est également journaliste et rédacteur au journal Le Devoir, au Nouveau Journal, à La Presse ainsi qu'à L'autorité du peuple[1],[6],[7],[8].
Il est un temps traducteur à la Commission royale d'enquête sur le bilinguisme et le biculturalisme, puis secrétaire de la Commission provinciale d’enquête sur l’urbanisme, dite commission La Haye[1].
Défenseur de la littérature québécoise, il devient professeur de littérature française et québécoise au secteur universitaire du Collège Sainte-Marie de Montréal. Il est l’un des fondateurs de l’Université du Québec à Montréal. Il y enseigne de 1969 à 1999 au Département d’études littéraires et milite au syndicat des professeurs jusqu’à sa retraite[2],[6].
En 1958, il fait paraître un premier recueil, Poèmes de l’Amérique étrangère, puis Variations sur la pierre en 1964, à l'Hexagone, maison d'édition à qui il reste fidèle et dont il fut l'un des piliers. En marge d'une grève du syndicat des professeurs à l'UQAM, il publie le recueil de poésie Veiller ne plus veiller en 1978. Il publie un premier récit, une œuvre à saveur autobiographique, avec Jousse ou la traversée des Amériques en 1996. Admirateur des œuvres de Paul-Marie Lapointe et de Roland Giguère, deux amis proches, il subit leur influence, mais reconnaît également une dette envers un autre de ses amis, le poète Gaston Miron qui le pousse, dès 1956, à prendre le thème de l’exil comme objet central de son œuvre poétique[1].
En plus d'écrire de la poésie, il est aussi théoricien et critique. Dans L’Impression du souci ou l’étendue de la parole (1993), l'auteur mélange à la fois la poésie et les texte de réflexions. Il est l'auteur de la première étude d'importance sur Réjean Ducharme, parue en 1967 et intitulée Ducharme, l’inquiétant[1].
Il participe, durant les cinq dernières années de sa vie, aux rencontres des poètes des «Mardis de Port-Royal», organisées par Patrick Coppens, qui avaient lieu, entre autres, chez Gaëtan Dostie[9],[10].
Son dernier recueil, Mille pas dans le jardin font aussi le tour du monde, paraît en 2005, quelques semaines avant sa mort. Il s'éteint le 9 à Montréal[11],[12],[10].
Reconnaissance
Ses poèmes ont été traduits en italien par Lucia Bonato en 1990 dans un ouvrage intitulé Delta di pietra[1].
En 1981, son livre De l’œil et de l’écoute, une anthologie de vingt ans d’écriture poétique parue en 1980, remporte le Prix du Gouverneur général, et ce, alors qu'il n'a pas encore pu obtenir sa nationalité canadienne[7].
En 2003, il a été récipiendaire du Prix Athanase-David.
Œuvre
Récit
Jousse ou la traversée de l'Amérique, Montréal, L'Hexagone, 1996, 126 p. (ISBN978-2-89006-537-6)
Un temps éventuel: histoire d'un homme et de plusieurs, Montréal, L'Hexagone, 2002. (ISBN978-2-89006-683-0)
Contes
L'oeil allumé: contes de la colère triste, Montréal, VLB, 2004, 174 p. (ISBN978-2-89005-888-0)
Poésie
Poèmes de l'Amérique étrangère, Montréal, L'Hexagone, 1958, 46 p.
Variations sur la pierre, Montréal, L'Hexagone, 1964, 46 p.
La Têt con navet, Montréal, Syndicat des professeurs de l'Université du Québec à Montréal, 1977, 62 f.
Veiller ne plus veiller: suite pour une grève, Saint-Lambert, Éditions du Noroît, 1978, 91 p. (ISBN978-0-88524-029-6)
De l'oeil et de l'écoute: poèmes 1956-1976, Montréal, L'Hexagone, 1980, 247 p. (ISBN978-2-89006-172-9)
Autres, autrement, Montréal, L'Hexagone, 1983, 94 p. (ISBN978-2-89006-201-6)
L'impression du souci, ou, L'étendue de la parole, Montréal, L'Hexagone, 1993, 160 p. (ISBN978-2-89006-483-6)
Bitumes, Montréal, L'Hexagone, 1998, 101 p. (ISBN978-2-89006-582-6)
Quand demeure, Montréal, L'Hexagone, 2002, 81 p. (ISBN978-2-89006-685-4)
Poèmes de flèche et de plume, Montréal, Trait d'union, 2004, 84 p. (ISBN978-2-89588-069-1)
Choses nues passage, Montréal, L'Hexagone, 2004, 112 p. (ISBN978-2-89006-711-0)
Mille pas dans le jardin font aussi le tour du monde, Montréal, L'Hexagone, 2005, 207 p. (ISBN978-2-89006-770-7)
L'Oiseau, le Vieux-Port et le Charpentier (poésie jeunesse, publication posthume), Montréal, L'Hexagone, 2006, 43 p. (ISBN978-2-89006-788-2)
Il dit (publication posthume), Montréal, L'Hexagone, 2008, 124 p. (ISBN978-2-89006-813-1)
Michel van Schendel (poèmes) et Louis-Pierre Bougie (25 gravures), Terre brune, Montréal, .
Le jardinier, 17 gravures, textes originaux de Michel van Schendel, Montréal, Atelier Circulaire, 2005. (ISBN978-2-98090-200-0)
Les mots griffonnés, 12 gravures, texte original de Michel van Schendel, Montréal, Atelier circulaire, 2010. (ISBN978-2-98090-201-7)
Traductions
(it) Michel Van Schendel (trad.Lucia Bonato), Delta di pietra, Rome, Bulzoni, , 226p. (ISBN88-7119-150-1)
Prix et honneurs
1980: Prix littéraire du Gouverneur général pour De l'oeil et de l'écoute
2001: Membre de la Société royale du Canada
2003: Prix Athanase-David pour l'ensemble de sa carrière et de son œuvre
2003: Prix Spirale Eva-Le-Grand pour Un temps éventuel: histoire d'un homme et de plusieurs
2003: Prix Victor-Barbeau pour Un temps éventuel: histoire d'un homme et de plusieurs
Bibliographie
Brochu, André, «Michel Van Schendel, Poète de combat», Voix et images, vol.11, no2 «Michel Van Schendel», , p.220–227 (lire en ligne [PDF])
de Granpré, Chantal, «La poésie comme parole», Voix et Images, vol.11, no2 «Michel van Schendel», , p.228–240 (lire en ligne [PDF])
Haeck, Philippe, «Portrait d’un critique lettré», Voix et Images, vol.19, no2, , p.403-408 (lire en ligne [PDF])
Melançon, Joseph, «Le tracé d’un parcours critique: l’inscription de l’institution», Voix et Images, vol.11, no2 «Michel van Schendel», , p.241–256 (lire en ligne [PDF])
Katia Stockman, «Van Schendel, Michel», sur L'infocentre littéraire des écrivains québécois (consulté le )
Jacques Allard et Chantal de Grandpré, «Entrevue avec Michel van Schendel», Voix et Images, vol.11, no2, , p.167–219 (ISSN0318-9201 et 1705-933X, DOI10.7202/200553ar, lire en ligne, consulté le )
Joseph Melançon, «Le tracé d’un parcours critique: l’inscription de l’institution», Voix et Images, vol.11, no2, , p.241–256 (ISSN0318-9201 et 1705-933X, DOI10.7202/200556ar, lire en ligne, consulté le )
Danielle Shelton, «Potluck littéraire: les Chemins d’encre et Les Mardis de Port-Royal», Entrevous: littérature organique, no2, , p.28–31 (ISSN2371-1582 et 2371-1590, lire en ligne, consulté le )
Gaëtan Dostie, «Michel van Schendel», Lettres québécoises: la revue de l'actualité littéraire, no121, , p.60–60 (ISSN0382-084X et 1923-239X, lire en ligne, consulté le )
Michaël La Chance, «L’errement nombreux et l’errance qui me fait moi: Sédiments 1986 / Sédiments 1986, un recueil annuel d'écriture et de réflexion. Textes réunis par Georges Leroux et Michel Van Schendel. Éditions Hurtubise HMH, 1986, 263p.», Philosophiques, vol.14, no1, , p.193–202 (ISSN0316-2923 et 1492-1391, DOI10.7202/027008ar, lire en ligne, consulté le )
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