Nigoghos Sarafian (ou Nicolas Sarafian; en arménienՆիկողոս Սարաֆեան), né le à Varna (Bulgarie) et mort à Paris 12e le , est un écrivain et poète arménien[1].
Nigoghos Sarafian naît le dimanche de Pâques 1902[2] (soit le ) entre Constantinople et Varna, à bord d'un bateau qui emmenait sa famille en Bulgarie, où ses parents, originaires d'Akn, s'étaient réfugiés après avoir fui les massacres hamidiens[2],[3]. Il est le fils de Hararos Sarafian et de Vartouhie Hamalian[4].
Il passe son enfance à Rodosto, dans la partie européenne de l’Empire ottoman, au bord de la mer Noire. Il va à l'école primaire de Varna[3] puis fréquente pendant 3 ans l'école Saint-Michel des Frères, où il apprend le français[2]. Jusqu'en 1914, il vit dans un grand domaine, où son père, boulanger de son état, élève des chevaux.
Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, il se rend, avec son frère, en Roumanie puis à Odessa et à Rostov (Crimée) où ils restent jusqu'en 1917[2]. Nigoghos rentre ensuite chez lui après un voyage de trois mois à pied[2].
Nigoghos Sarafian (centre, à droite du directeur) en mai 1921 au Lycée Getronagan.
Après l'armistice de Moudros, il s'installe à Constantinople où il s'inscrit au Lycée Guétronagan (Central)[2],[5]. Il y a pour professeurs Hagop Oshagan et Vahan Tékéyan, qui publie ses premiers poèmes en 1921-1922[2]. Il ne termine pas la dernière année du lycée et retourne en Bulgarie et en Roumanie[3].
Vers la fin de 1923, Nigoghos Sarafian s'installe à Paris[2], où il exerce le métier de linotypiste[3]. Il écrit, en particulier des articles littéraires, pour Haratch, Zvartnots, Hayrénik ou encore Naïri (Alep), Agos, Pakine et Ahégan (Beyrouth)[2]. Il participe à la fondation de la revue Menk, et peut être considéré à ce titre comme l'un des acteurs de ce qui s'est appelé l’«École de Paris». Après la Seconde Guerre mondiale et la libération de la France, il travaille comme ouvrier à France-Soir[2].
Découragé, il cesse d'écrire à partir des années 1950[6]. Vers la fin de sa vie, il vit avenue du Petit parc à Vincennes avec sa femme Prapion Soukiassian[4]. Il meurt le à Paris[7], rue du Faubourg-Saint-Antoine[4].
Citations
«La folie, l'entêtement d'écrire dans des conditions où il n'y a aucune récompense à attendre. Notre langue sur le point de s'éteindre. Une part de la diaspora sur le point de s'assimiler. Et lorsqu'on est à l'étranger, s'assimiler de plus en ayant en soi-même ce pays, l'amour de ce pays, s'assimiler avec avilissement»[8].
(hy) Տեղատուութիւն եւ Մակընթացութիւն (Քերթուած, 1931-1938) [«Reflux et flux (poème, 1931-1938)»], Paris, Impr. Araxes, , 111p.
(hy) Միջնաբերդ [«Citadelle»], Paris, , 199p.
(hy) Միջերկրական [«Méditerranée»], Beyrouth, Impr. Chirag, , 40p.
(hy) Չափածոյ Երկեր [«Œuvres en vers»], Antélias, Հրատ. Գէորգ Մելիտինեցի Գրական Մրցանակի, , 512p.
(hy) Վէնսէնի Անտառը [«Le Bois de Vincennes»], Paris, Impr. de la Manutention, , 280p.
(hy) Երկեր [«Œuvres»], Erevan, , 352p.
(hy) Տեսարանները, մարդիկ եւ ես [«Les Paysages, les hommes et moi»], Erevan, , 287p.
(hy) Լոյսի ցաւեր [«Douleurs de lumière (memorandum)»], Paris-Antelias, Impr. du Catholicossat arménien de Cilicie, , 192p.
Traduction
Le Bois de Vincennes (trad.Anahide Drézian, préf.Marc Nichanian), Marseille, Éditions Parenthèses, coll.«Arménies», (1reéd. 1988), 96p. (ISBN2-86364-073-9, présentation en ligne)
Terres de lumière (trad.Ara Dandiguian, postface Krikor Beledian), Éditions Parenthèses, coll.«Diasporales», , 192p. (ISBN978-2-86364-384-6, présentation en ligne)
Martine Hovanessian, «L’écriture du génocide des arméniens : un texte à plusieurs voix», Journal des anthropologues, no75 «Statut de l’écrit et de l’écriture en anthropologie», , p.63-84 (ISSN1156-0428 et 2114-2203, DOI10.4000/jda.2638, lire en ligne, consulté le )
Krikor Chahinian, Œuvres vives de la littérature arménienne, Catholicossat Arménien de Cilicie, , 394p.
Krikor Beledian, Cinquante ans de littérature arménienne en France: Du même à l'autre, CNRS Éditions, , 487p. (ISBN978-2-271-05929-1)
Martine Hovanessian, «Nicolas Sarafian; Anahide Drézian (trad. arménien): Le Bois de Vincennes, 1993» (compte-rendu), Hommes et Migrations, no1176 «L’étranger à la campagne. Figures de l’altérité en milieu rural», , p.50-51 (lire en ligne)
Zaven Djandjikian, «Lire et traduire Sarafian (entretien avec Ara Dandiguian)», Nouvelles d'Arménie Magazine, no299, , p.73-75
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