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Sulpicia est une poétesse romaine du Ier siècle av. J.-C. On connaît d'elle six courts poèmes (environ 40 lignes en tout) écrits en latin qui ont été publiés dans le corpus de poésie de Tibulle (poèmes 3.13-18). Elle est l'une des rares femmes poètes de la Rome antique dont l'œuvre a survécu.

Sulpicia
Biographie
Décès
Date inconnue
Activités
Poétesse, écrivaine, élégiste
Père
Servius Sulpicius Rufus (d)
Mère
Valeria (d)
Parentèle
Marcus Valerius Messalla Corvinus (oncle maternel)

Biographie


Sulpicia naît vers et vit sous le règne d'Auguste. Elle est la fille de Servius Sulpicius Rufus et de sa femme Valeria ; son oncle et tuteur est Marcus Valerius Messalla Corvinus ( - ), un important mécène d’écrivains. La famille de Sulpicia est composée de citoyens aisés ayant des liens avec l'empereur Auguste, puisque son oncle Messalla est le commandant de celui-ci[1].


Œuvre


Ce qui survit de l'œuvre de Sulpicia se compose de six courts poèmes élégiaques (3.13–18), conservés dans un recueil de poésie, le livre 3 du Corpus Tibullianum. Les poèmes sont adressés à Cerinthus[2]. Dans un article de 2020, Jacqueline Fabre-Serris propose d'attribuer aussi le poème 3, 11 du Corpus Tibullianum à Sulpicia[3].

Cerinthus est très probablement un pseudonyme, dans le style de l'époque (comme la Lesbie de Catulle et la Cynthie de Properce). On a parfois pensé que Cerinthus faisait référence au Cornutus adressé par Tibullus dans deux de ses élégies, probablement l'aristocrate Caecilius Cornutus. La similitude des consonnes et la ressemblance entre le grec keras corne ») et le latin cornu (également « corne ») font partie des arguments cités en faveur de cette identification[4]. La critique récente, cependant, a tendance à ne pas tenter d'identifier Cerinthus avec une figure historique et note plutôt les implications littéraires du pseudonyme[5].

Certains critiques remettent en question l'attribution selon laquelle les poèmes de Sulpicia ont été écrits par une femme. Thomas Hubbard, Thomas Habinek et Niklas Holzberg rejettent cette identification en faisant appel à un prétendu manque de culture littéraire par les femmes dans la Rome antique[4],[6],[7]. Alison Keith qualifie la logique de l'article de Hubbard de « tortueuse » et met également en évidence des problèmes dans les tentatives de Holzberg et Habinek[8]. En revanche, Judith P. Hallett plaide pour l'augmentation du nombre de poèmes attribués à Sulpicia en proposant d'inclure les poèmes 8 à 12 du Corpus Tibullianum, qui sont attribués à un amicus Sulpiciae (un ami de Sulpicia)[9].

Alors que les universitaires considéraient traditionnellement Sulpicia comme une autrice amatrice, à cause de préjugés misogynes[10], ce point de vue est contesté par Santirocco dans un article publié en 1979[11]. Par la suite, le mérite littéraire de cette collection de poèmes est plus généralement reconnu[12].


Traductions anglaises



Traductions et études en français



Voir également



Notes et références


  1. « Sulpicia, Carmina Omnia, section 1 », www.perseus.tufts.edu.
  2. Oxford Classical Dictionary (3rd ed. revised), Oxford, Oxford University Press, , s.v. Sulpicia (article de Patricia Anne Watson) (ISBN 9780198606413).
  3. Jacqueline Fabre-Serris, « Ovide lecteur de Sulpicia ? Déclaration amoureuse et stratégies d’énonciation dans le Corpus Tibullianum 3.11, 3.13 et l’Héroide 4 », Dictynna [En ligne] 17 (2020), mis en ligne le 17 décembre 2020. DOI : https://doi.org/10.4000/dictynna.2176.
  4. Thomas K. Hubbard, « The Invention of Sulpicia », Classical Journal, vol. 100, no 2, , p. 177–194 (JSTOR 4132992).
  5. L.T. Pearcy, L.T., "Erasing Cerinthus: Sulpicia and her audience", Classical World 100 (Fall 2006), p. 31-36.
  6. T. Habinek, The Politics of Latin Literature (Princeton 1998).
  7. Niklas Holzberg, « Four Poets and a Poetess or a Portrait of the Poet as a Young Man? Thoughts on Book 3 of the Corpus Tibullanium », Classical Journal, vol. 94, no 2, , p. 169–191 (JSTOR 3298209).
  8. Keith, Alison (2006). "Critical trends in Interpreting Sulpicia", Classical World, 100 (Fall, 2006), p. 3-10.
  9. Hallett, J., "The eleven elegies of the Augustan Poet Sulpicia" in: Churchill, L.J., and Brown, P.R., Women writing Latin: From Roman Antiquity to Early Modern Europe, vol. 1 (New York, 2002), p. 45-65.
  10. A. Pearce, "Scholarly Reception of Sulpicia: A Victim of Early Sexist Scholarship", Buried Text: Publications in History and Archaeology 1.1 (2018).
  11. Santirocco, M. S. 1979. "Sulpicia Reconsidered", Classical Journal 74.3: 229-39.
  12. On trouvera un état de la question dans l'article d'Allison Keith, "Critical trends in Interpreting Sulpicia", Classical World, 100 (Fall, 2006), p. 3-10.

Bibliographie complémentaire



Liens externes



На других языках


[en] Sulpicia

Sulpicia was the author, in the first century BCE, of six short poems (some 40 lines in all) written in Latin which were published as part of the corpus of Albius Tibullus's poetry (poems 3.13-18). She is one of the few female poets of ancient Rome whose work survives.

[es] Sulpicia la Mayor

Sulpicia la Mayor fue una poetisa romana de época augustea.
- [fr] Sulpicia (poète)

[it] Sulpicia

Sulpicia (... – I secolo a.C.) è stata una poetessa romana, l'unica di cui si siano conservati alcuni componimenti.

[ru] Сульпиция Руфа

Сульпи́ция Ру́фа (лат. Sulpicia; I век до н. э.) — древнеримская поэтесса периода Римской республики.



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