Wolf Biermann, né le à Hambourg, est un poète et auteur-compositeur-interprète allemand.
Alias |
Preußischer Ikarus |
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Naissance |
(85 ans) Hambourg |
Activité principale |
auteur-compositeur-interprète ou autrice-compositrice-interprète, poète ou poétesse, dissident, écrivain ou écrivaine, compositeur ou compositrice, Liedermacher |
Distinctions |
citoyen d'honneur de Berlin, prix Georg-Büchner, commandeur de l'ordre du Mérite de la République fédérale d'Allemagne, docteur honoris causa de l'université Humboldt de Berlin, prix Fontane, prix Friedrich Hölderlin, Mörike-Preis der Stadt Fellbach, prix Heinrich-Heine, Deutscher Nationalpreis, prix Joachim-Ringelnatz, Deutscher Schallplattenpreis, prix allemand du cabaret satirique, Heinz-Galinski-Award, Marion-Samuel-Preis, Markgräfler Gutedelpreis, Point Alpha Prize, Deutscher Schallplattenpreis, Deutscher Schallplattenpreis, prix Ernst-Toller |
Genres |
musique traditionnelle, Q1962393 |
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Il est né en 1936 à Hambourg[1],[2]. Son père Dagobert Biermann, docker, communiste, membre de la résistance antinazie et juif, est assassiné en 1943 à Auschwitz[2],[3]. Après la Seconde Guerre mondiale, Wolf adhère aux Junge Pioniere (Jeunes Pionniers), organisation communiste pour la jeunesse et fréquente le lycée à Hambourg, ce qui est alors assez rare chez les enfants d'ouvriers[3]. À 17 ans, en 1953, il s'installe en RDA[1] où il suit des études et travaille au Berliner Ensemble, le célèbre théâtre de Brecht[2].
En 1960, Biermann rencontre Hanns Eisler qui va avoir une influence déterminante. Il se met à composer et écrire, fonde en 1961 le Théâtre ouvrier et étudiant de Berlin-Est, mais la représentation d'une pièce sur la construction du mur de Berlin est interdite[3], le théâtre ferme en 1963 et Biermann est privé de public pendant six mois[3].
En 1964, il donne son premier concert en Allemagne de l'Ouest[3] où paraît en 1965 son premier disque et son recueil de poésies la Harpe de barbelés (Die Drahtharfe) édité par Wagenbach à Berlin-Ouest. Sa situation en Allemagne de l'Est évolue encore en décembre 1965, avec le 11e congrès du Comité central du Parti socialiste unifié d’Allemagne (en allemand : Sozialistische Einheitspartei Deutschlands, ou SED). À la tribune, Erich Honecker, s'exprimant sur la politique culturelle, le cite parmi plusieurs noms d'artistes qu'il considère comme étant hostiles à l'État et au Parti[2]. Pour autant, en 1966, il se marie avec l'actrice et chanteuse Eva-Maria Hagen, qui est déjà mère d'une petite fille de 11 ans, la future chanteuse Nina Hagen[2].
Désormais définitivement interdit de représentation et de publication en RDA, Biermann continue à se produire et à publier avec succès à l'Ouest, et ses œuvres circulent sous le manteau à l'Est[4]. Mais il est suivi par des agents de la STASI qui le surveille et qui identifie également ses contacts[2]. La situation se durcit encore en 1976 : après un concert à Cologne, Biermann, déchu de la citoyenneté est-allemande, n'est pas autorisé à rentrer en RDA[1]. Sa famille s'installe alors à Berlin-Ouest. C'est la fin des espoirs et, pour de nombreux dissidents[3], la fin de la solidarité critique vis-à-vis du régime de Honecker que la campagne de protestations à l'Ouest et à l'Est raidit encore plus. Des artistes quittent la RDA, d'autres sont harcelés par les services de l'État communiste[3].
Biermann poursuit sa carrière à l'Ouest, continue à critiquer la RDA tout en s'en prenant à la société ouest-allemande, « Je suis passé de la pluie au purin », déclare Biermann (« Jetzt bin ich vom Regen in die Jauche gekommen »), en modifiant un dicton populaire allemand, équivalent de « tomber de Charybde en Scylla »[3],[5]. Mais il a perdu la foi en un véritable socialisme. Il aura l'autorisation exceptionnelle de rendre visite au dissident Robert Havemann en . Biermann réside désormais à Hambourg mais aussi à Banyuls-sur-Mer en France. Il écrit en 1998 une postface à l'édition allemande du Pianiste de Wladyslaw Szpilman[6].