Adam de la Halle (dit Adam d'Arras ou le Bossu d'Arras[1]) est un trouvère de langue picarde actif au XIIIesiècle, mort probablement en 1288 (ou un peu avant) à la cour du comte d'Artois, à Naples.
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Adam de la Halle
Adam de la Halle. Codex musical d'une miniature du XVesiècle, extrait du folio XXX, BnF fr. 25566.
Son art, à la charnière de la monodie et de la polyphonie, fait qu'on le considère souvent comme le dernier trouvère.
Biographie
Adam de la Halle naît, selon les sources, vers les années 1240[2], selon toute vraisemblance à Arras ou à proximité.
Il meurt a priori entre 1285 et 1288, à la cour du comte d'Artois, à Naples, dans le Sud de l'Italie. Certaines sources le font mourir vers 1306, après son retour à Arras et un hypothétique voyage en Angleterre[3], mais elles paraissent hasardeuses[4].
Œuvre
Poète et compositeur, il intéresse aussi bien l'histoire de la littérature que l'histoire de la musique[5]. On l'appelle quelquefois le dernier des trouvères, car son art présente une double appartenance: il se rattache à la musique monodique (pratiquée par les troubadours du Sud de la France et par les trouvères du Nord aux XIIeetXIIIesiècles), mais il est aussi héritier du premier grand développement de la musique polyphonique (celle qu'avaient pratiquée les musiciens de l'École de Notre-Dame de Paris, autour de l'an 1200).
Il est l'auteur des deux premières pièces de théâtre profanes françaises conservées: le Jeu de la feuillée (1276) et le Jeu de Robin et Marion (± 1274-1282).
Le Jeu de la Feuillée (ou Le Jeu Adam, vers 1262) est considéré comme la mise en scène d'un congé (genre lyrique où le poète fait ses adieux: Adam a écrit lui-même un Congé). C'est une pièce de caractère satirique, dans la mesure où le poète, après s'être présenté, décrit son père puis les citoyens d'Arras avec leurs particularités et leurs défauts. Adam a laissé une chanson de geste en l'honneur de Charles d'Anjou, « roi de Sicile », commencée en 1282, et on lui attribua parfois un bref poème, Le Jeu du pèlerin[6].
Le Jeu de Robin et Marion, mise en scène d'une pastourelle (genre lyrique où un chevalier cherche à séduire une bergère), est souvent considéré comme le précurseur de l'opéra-comique[7]. En réalité, il n'en est rien: cette forme théâtrale et musicale est née progressivement au début du XVIIIesiècle et n'a donc guère de liens avec cette production du XIIIesiècle.
Comme poète lyrique, Adam de la Halle a écrit (à part le Congé susmentionné) des motets et des rondeaux (par exemple Je muir, je muir d'amorete), dont la musique a été conservée[8].
Liste des œuvres
Adam de la Halle laisse:
trente-quatre chansons;
seize jeux-partis;
dix-sept rondeaux;
sept motets;
un congé;
le poème du Roi de Sicile;
le Jeu de la Feuillée;
le Jeu de Robin et de Marion;
le Jeu du Pèlerin.
Texte et musique
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Texte seul
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Hommages
Son nom est utilisé pour nommer le coq troubadour dans la version française du film de Disney Robin des bois[réf.nécessaire].
Un amphithéâtre du campus d'Arras de l'université d'Artois porte son nom. Une rue de sa ville natale est également nommée en son honneur.
Un collège situé à Achicourt (Pas-de-Calais), dans la banlieue d'Arras, porte son nom[9].
Cf. toutefois l'avis plus nuancé de Jules Combarieu, «Histoire du drame lyrique: le Jeu de Robin et Marion», La Revue Musicale, vol.9, nos16-17, (lire en ligne)
Voir p.ex. l'édition-traduction de Pierre-Yves Badel, Adam de la Halle, Œuvres complètes, Paris, Livre de Poche, Lettres gothiques, 1995.
«Collège Adam de la Halle», sur Ministère de l'Éducation nationale de la Jeunesse et des Sports (consulté le )
Voir aussi
Bibliographie
Nigel Wilkins (éd.), The Lyric Works of Adam de la Halle, Corpus Mensurabilis Musicae, vol. 44, American Institute of Musicology, 1967.
Pierre Abraham et Roland Desné (dir.), Histoire littéraire de la France, vol. 1: Des origines à 1492 (sous la direction de Jean-Charles Payen), Paris, Éditions sociales, 1974.
Theodore Baker et Nicolas Slonimsky (trad.Marie-Stella Pâris, préf.Nicolas Slonimsky), Dictionnaire biographique des musiciens [«Baker's Biographical Dictionary of Musicians»], t.1: A-G, Paris, Robert Laffont, coll.«Bouquins», , 8eéd. (1reéd. 1900), 4728p. (ISBN2-221-06510-7).
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