Andrée Chedid (en arabe: أندريه شديد), née Andrée Saab ou Desaab[2] (en arabe: أندريه صعب) le au Caire (Sultanat d'Égypte) et morte le à Paris15e (France), est une femme de lettres et poétesse française d’origine syro-libanaise[3].
Elle écrit son premier roman en 1952 et écrit des nouvelles, des poèmes, des pièces de théâtre, des romans, et de la littérature jeunesse. Elle déclare son humanisme entre autres avec son livre Le Message, écrit en 2000, en écrivant sa colère envers la guerre et la violence, à travers deux amants séparés par des guerres. Les héroïnes de ses œuvres sont décidées, prêtes à tout pour atteindre leur objectif.
Biographie
Famille
Andrée Saab est la fille de Selim Saab[4] (chrétien maronite né à Baabda, dans le moutassarifat du Mont-Liban[5]) et d'Alice[4] (née Khoury-Haddad[4] en 1900 dans la communauté grecque orthodoxe de Damas, alors dans le vilayet de Syrie, et plus tard remariée au docteur Roger Godel[6]).
Le [4], elle se marie à Louis Selim Chedid, issu d'une famille bourgeoise maronite du Caire, également d'origine libanaise. Biologiste, ancien directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique, professeur honoraire de l'Institut Pasteur, il est l'auteur de plusieurs livres parmi lesquels, avec son épouse, Le cœur demeure et Babel. Il a retracé son autobiographie dans Mémoires vagabondes.
Andrée Chedid est la mère de Michèle Chedid-Koltz et de Louis Chedid, et la grand-mère de plusieurs enfants dont Matthieu Chedid, aussi connu sous le nom d'artiste de -M-, Émilie Chedid, Anna Chedid, Joseph Chedid[7] ainsi que leur cousine Beryl Koltz[8].
Études
Elle a fait ses études en Égypte dans des écoles égyptiennes puis françaises, avant d'intégrer l’Université américaine du Caire. Elle y obtient un baccalauréat universitaire en journalisme en 1942.
Vie d'adulte
En 1943, elle part vivre au Liban avec son mari. Elle publie son premier recueil de poésie, en anglais, On the Trails of My Fancy, sous le pseudonyme A. Lake. En 1946, elle s’installe définitivement à Paris: son mari est professeur à l’Institut Pasteur. Tous les deux acquièrent la nationalité française. Elle opte alors définitivement pour la langue française, dans laquelle elle publiera le reste de son œuvre, passionnée de dictionnaires où elle avouera aimer se perdre «d'un mot à l'autre, d'un monde à l'autre, d'une notion à l'autre, tel que dans un voyage» (ou plus tard du surf sur la Toile)[9].
Dernières années
La tombe d'Andrée Chedid au cimetière du Montparnasse. La tombe porte une citation de Chrétien de Troyes, «Le corps s'en va, le cœur séjourne[10]», qu'Andrée Chedid avait mise en exergue à son dernier roman, Les quatre morts de Jean de Dieu.
Andrée Chedid a été atteinte de la maladie d'Alzheimer. Son fils, Louis (avec la chanson Maman, maman), puis son petit-fils Matthieu, alias -M-, (dans Délivre), évoquèrent tous deux la maladie de l'autrice. Ses obsèques ont lieu à l'église Notre-Dame du Liban, à Paris, avant son inhumation au cimetière du Montparnasse (3edivision)[11],[12].
Andrée Chedid a évoqué sa maladie dans son dernier recueil de poèmes, L’Étoffe de l'univers.
Son veuf le professeur Louis Selim Chedid, se remariera avec Françoise Audibert, une ancienne collaboratrice de laboratoire, avant de décéder lui-même dix ans et un mois jour pour jour après elle, le , à l'âge de 98 ans[13].
Analyse de l'œuvre
Son œuvre est un questionnement continuel sur la condition humaine et les liens entre l’homme et le monde[14]. Andrée Chedid, dans toute son œuvre, célèbre la vie tant aimée, tout en ayant une vive conscience de sa précarité[15]. Elle encourage chaque homme à accepter l’altérité[16]. Son style très travaillé se caractérise par sa fluidité. Elle évoque l’Orient avec une grande sensualité pour mettre en avant ses parfums. Elle s’attache aussi à décrire la guerre du Liban.
Prix et distinctions
Prix pour un ouvrage écrit en langue française par un étranger 1960 de l’Académie française
Prix Mallarmé 1976 pour les recueils de poésie Fraternité de la parole et Cérémonial de la violence
Prix Goncourt de la nouvelle 1979 pour Le Corps et le Temps
Prix Pierre-de-Régnier 1986 de l’Académie française pour l'ensemble de son œuvre
Grand prix de poésie de la SGDL (Société des gens de lettres) 1990
(international) «Honour List» 1992[17] de l' IBBY pour L'Enfant multiple
Grand Prix de Littérature Paul Morand 1994 de l’Académie française
Prix Goncourt de la poésie 2002
Grand officier de la Légion d'honneur, promotion de Pâques (du )
Hommages
Bibliothèque Andrée-Chedid, 36 rue Émeriau (Paris).
Il existe aussi l'Espace culturel et social Andrée Chédid situé à Issy-les-Moulineaux dans les Hauts-de-Seine.
L’une de ses œuvres, le poème «Destination: arbre», figure parmi les textes proposés aux lycéens des sections S et ES lors de l'épreuve du bac de français 2019. Des élèves ayant composé en traitant son prénom au masculin lancent une pétition dénonçant la difficulté du sujet[22].
Œuvres
Poésie
1943: On the Trails of My Fancy, Horus, 37 p. (publié en anglais)
1948: Textes pour une figure, Paris, Éditions du Pré aux clercs, 64p.
1979: Lubies, Paris, L’École des Loisirs, coll.«Chanterime», 20p. (ISBN978-2-211-05436-2)
Illustrations de Lise Le Cœur
1991: Tant de corps et tant d'âme
1991: Textes pour un poème, Poèmes pour un texte, livre parlant et musical lu par Andrée Chedid et Bernard Giraudeau, Paris, des femmes, coll. La Bibliothèque des voix, 1991 (2005)
1995: Par-delà les mots, Paris, Flammarion, 152p. (ISBN978-2-08-067135-6)
1999: Territoires du souffle: Poèmes, Paris, Flammarion, 180p. (ISBN978-2-08-067729-7)
1998: Lucy: La femme verticale, Paris, Flammarion, 93p. (ISBN978-2-08-067551-4, BNF36201825)
1998: Verlaine, l’athlète et moi suivi de Le Fauteuil vide (récits), Grigny, Paroles d’aube, coll.«Échos du soir», 30p. (ISBN978-2-84384-026-5, BNF36710702)
1999: Andrée & Louis-Antoine Chedid (textes), Fouad Elkoury (photographies), Le cœur demeure: Du Nil à la Seine, Paris, Stock (réimpr.2005 (Belfond)), 110p. (ISBN978-2-234-05182-9, BNF37057326)
2002: Petite terre, vaste rêve, Paris, A. Fayard (réimpr.2004 (Livre de poche)), 139p. (ISBN978-2-7202-1464-6, BNF38871560)
2006: Andrée Chédid et Christian Broutin, Vitesse de la lumière/Instantanés, Éditions de l’Amandier, coll.«Le voir dit» (ISBN978-2-915695-90-8, BNF41168563)
Carmen Boustani (dir.), Aux frontières des deux genres: en hommage à Andrée Chedid (actes du colloque Aux frontières des deux genres, Beyrouth, 10-), Karthala, Paris, 2003, 466 p. (ISBN2-84586-432-9)
Christiane Chaulet-Achour (dir.), Andrée Chedid: L'Enfance multiple, Université d'Artois, Arras, 2003, 168 p. (numéro 14 des Cahiers Robinson, 2003)
Jacques Girault et Bernard Lecherbonnier (dir.), Andrée Chedid, racines et libertés (actes du colloque organisé par l'université de Paris 13 en 2002), L'Harmattan, Paris, 2004, 135 p. (ISBN2-7475-6849-0)
Nicole Grépat-Michel, Les Réécritures d'Andrée Chedid: des modèles miniatures aux répliques agrandies, de la quête textuelle aux enquêtes identitaires, Université de Franche-Comté, Besançon, 2007, 3 vol., 581 p. (thèse de doctorat de Littérature française)
Jacqueline Michel (dir.), Andrée Chedid et son œuvre: une quête de l'humanité (actes du colloque de l'Université de Haïfa, 28-), Publisud, Paris, 2003, 185 p. (ISBN2-86600-960-6)
Nicole Grépat-Michel, Poétique des réécritures dans l'oeuvre d'Andrée Chedid: de la perfection des récidives, Paris: Honoré Champion éditeur, 2017, 323 p.
Oser encore, hommage à Andrée Chedid pour le centenaire de sa naissance, Po&psy, Erès, 2020
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