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Gabriel ibn al-Qilai (en transcription exacte Jibrāyīl ibn al-Qilā'i, en latin Gabriel Benclaius ou Barclaius[1]) est un religieux chrétien libanais, appartenant à l'Église maronite, né en 1447 à Lehfed, dans le district de Jbeil, mort en 1516 à Chypre. Entré dans l'ordre franciscain vers 1470, il fut consacré évêque maronite de Chypre en 1507.

Gabriel ibn al-Qilai
Fonction
Évêque catholique
Biographie
Naissance

Liban
Décès

Chypre
Activités
Théologien, historien, poète, traducteur
Autres informations
Religions
Église catholique, Église maronite
Ordre religieux
Ordre des Frères mineurs

Biographie


Les informations sur lui se trouvent surtout dans l'œuvre historiographique du patriarche Étienne Douaihy, qui s'est beaucoup inspiré de lui. Défendant l'idée de la perpétuelle orthodoxie romaine des Maronites, le patriarche a notamment combattu l'idée qu'Ibn al-Qilai les avait convertis au catholicisme en 1494[2].

Il était fils de Buṭrus al-Qilā'i du village de Leḥfed. Le mot Qilā'i renvoie à une maison située dans une zone rocheuse[3]. Selon la coutume, il fut confié à un prêtre nommé Ibrāhīm ibn Dray pour apprendre auprès de lui le syriaque et la lecture des livres liturgiques. D'après le patriarche Douaihy, il fut atteint dans sa jeunesse d'une ophtalmie qui fut cause de sa rupture avec sa fiancée et de son retrait de la société.

Vers 1470, il se rendit en pèlerinage à Jérusalem avec un autre jeune homme nommé Jean[4]. Dans cette ville se trouvait la custodie de Terre sainte de l'ordre franciscain. Le recrutement des deux jeunes Maronites dans l'ordre est attribuée au frère flamand Gryphon de Courtrai (1405 - † au couvent Saint-François de Famagouste le ), rattaché de 1450 à sa mort à la mission franciscaine du Mont Liban et chargé des relations avec les Maronites.

Les jeunes Libanais durent effectuer leur année de noviciat dans le couvent du Mont Sion. Après avoir prononcé leurs vœux, ils furent envoyés à Venise pour compléter leur formation. Gabriel suivit en Italie (à Venise et à Rome) un cursus d'arts libéraux et de théologie qui dura au moins sept ans. Lui-même dit qu'il séjourna à Rome pendant sept mois et accomplit avec son camarade Jean une formation théologique au couvent d'Aracœli. Dans l'éloge funèbre qu'il fit de son ami Jean, il rapporte que pendant ce séjour en Italie ils furent souvent en butte à des gens qui accusaient l'Église maronite d'hérésie et qu'ils la défendirent avec vigueur. Tous deux furent ordonnés prêtres en Italie.

Ils firent retour en Orient probablement en 1483/85. Ensuite, jusqu'à sa consécration épiscopale en 1507, la vie d'Ibn al-Qilai se déroula entre Qannoubine (centre de l'Église maronite), Beyrouth (où se trouvait un couvent franciscain Saint-Sauveur) et Jérusalem (le couvent franciscain du Mont Sion).

À cette époque, l'Église maronite était très tiraillée entre ses liens déjà anciens avec la papauté et la présence très forte au Liban de l'Église jacobite, dont elle était culturellement très proche (liturgie, usage du syriaque occidental). Le Libanais Noé de Bqoufa (près d'Ehden, au cœur du pays maronite) fut patriarche d'Antioche des Jacobites de 1493 à 1509. Il n'y avait pas moins de deux couvents de la région d'Ehden qui étaient occupés par des moines éthiopiens (de l'Église copte éthiopienne, appartenant à la même communion que l'Église syrienne jacobite). En outre un muqaddam (chef local) nommé 'Abdel Min'im Ayyûb († 1495) s'était rallié à la cause jacobite.

Ibn al-Qilai se consacra notamment à lutter contre l'influence jacobite (qui avait gagné, apparemment, son village natal de Lehfed et des membres de sa parenté) pour arrimer les Maronites à l'Église catholique.

Le , le responsable franciscain Francesco Suriano, alors custode de Terre sainte, adressa une lettre peu amène au patriarche maronite Siméon de Hadath : il s'étonnait que celui-ci, élu en 1492, n'ait encore envoyé personne à Rome pour demander le pallium (c'est-à-dire la confirmation de son élection) ; des « ennemis » du nouveau primat, regroupés à Chypre où l'Église maronite était largement implantée, l'accusaient d'avoir rompu l'union avec la papauté ; Suriano demandait au patriarche de se justifier et de renouveler par écrit, avec les évêques, les prêtres et les responsables laïcs de la nation maronite, leur adhésion à l'Église catholique. C'est Gabriel ibn al-Qilai qui fut envoyé par Suriano pour enquêter sur les accusations et recueillir le nouvel acte de foi du patriarche et de son peuple.

Nous savons par les textes conservés qu'Ibn al-Qilai se consacra à cette tâche au Liban au moins jusqu'en 1499. En 1507, l'évêque des Maronites de Chypre Joseph de Kasaphani étant mort, il fut élu à sa succession. Il résida d'abord au couvent Saints-Nuhra-et-Antoine de Nicosie, siège traditionnel des évêques maronites, puis transféra ce siège au couvent Saint-Georges de Tala.

Les relations entre les hiérarchies latine et maronite à Chypre étaient exécrables : en 1514, Ibn al-Qilai écrivit au pape Léon X pour se plaindre des nuisances que les évêques latins infligeaient aux propriétés du grand monastère maronite Saint-Jean de Khuzbandu[5]. Le pape répondit en 1515 en confirmant les droits des Maronites, et envoya deux autres lettres à ce sujet, à l'archevêque latin et au gouverneur vénitien de l'île.


Œuvre


Gabriel ibn al-Qilai est l'auteur d'une œuvre littéraire abondante, mélant traités en prose et poèmes, qui fait de lui le premier écrivain maronite moderne. Les historiographes maronites des XVIIe et XVIIIe siècle (Antoine-Fauste Nairon[6], Étienne Douaihy, Joseph-Simonius Assemani) lui sont largement tributaires.

En outre il a traduit en arabe de nombreux textes en latin ou en italien de l'Église latine, introduisant la littérature de celle-ci chez les Maronites.


Les traités en prose



Les lettres



Les poèmes



Les poèmes d'attribution incertaine


Une trentaine d'autres poèmes ont été attribués à Ibn al-Qilai de façon plus arbitraire, ou improbable.


Éditions


Plusieurs textes ont été édités par le père Ibrahim Harfouche dans la revue Al-Manāra[7] : vol. 2, 1931, p. 805-813, 901-907 ; vol. 3, 1932, p. 99-106, 177-184, 260-263 (lettre au patriarche Siméon de Hadath), p. 264-268 (poème sur le dimanche des Rameaux), p. 268 (poème sur la Vierge debout sous la Croix) ; vol. 7, 1936, p. 653-663, 767-779 (poème sur Constantin et la Croix). Du même éditeur, dans la revue Al-Machriq, vol. 14, 1911, p. 433-437, poème sur la chute de Tripoli et sa prise des mains des croisés.


Bibliographie



Notes et références


  1. Bar est la forme syriaque correspondant à l'arabe ibn ou ben.
  2. Apologie des Maronites, livre II, § 14.
  3. Bayn al-qilā' signifie « parmi les rochers ».
  4. Gabriel et Jean étaient accompagnés d'un troisième nommé François selon certaines sources.
  5. Monastère aujourd'hui disparu, qui se trouvait sans doute non loin du monastère grec Saint-Jean-Chrysostome de Koutsovendis.
  6. Antoine-Fauste Nairon (de son vrai nom arabe Merhej ibn Mikhael ibn Nimroun), né à Rome en 1628 d'une famille originaire de Bane, au Liban, mort également à Rome en 1711, beau-frère ou neveu d'Abraham Ecchellensis et son successeur comme professeur de syriaque au collège de la Sapience à Rome, auteur de deux ouvrages sur l'histoire des Maronites : Dissertatio de origine, nomine ac religione Maronitarum (1679) et Euoplia fidei catholicæ ex Syrorum monumentis adversus ævi nostri novatores (1694).
  7. Revue périodique fondée en 1930 par la Congrégation des missionnaires libanais.

На других языках


[en] Gabriel ibn al-Qilai

Gabriel ibn al-Qilai (in exact Arabic transcription: Jibrāyīl ibn al-Qilā'i, in Latin: Gabriel Benclaius or Barclaius,[1] was born in 1447 in Lehfed, in the Byblos District, and died in 1516 in Cyprus. He was a Lebanese Christian religious, belonging to the Maronite Church. Al-Qilai joined the Franciscan Order in 1470 and was consecrated bishop of the Maronites in Cyprus in 1507.
- [fr] Gabriel ibn al-Qilai



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