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Hipponax (en grec ancien Ἰππῶναξ, ἵππος-ἄναξ / Hippỗnax qui signifie littéralement « seigneur des chevaux ») fut un poète grec de la deuxième moitié du VIe siècle av. J.-C. Avec Archiloque de Paros et Sémonide d'Amorgos, il est l'un des trois plus grands représentants de la poésie iambique.

Hipponax
Biographie
Naissance
Éphèse
Décès
Clazomènes
Activité
Poète
Période d'activité
-
Autres informations
Genre artistique
Poésie iambique (en)

Biographie


La vie d'Hipponax est mal connue. Tout comme Archiloque et Sémonide, il était originaire d'Ionie, en l'occurrence de la cité d'Éphèse ; il fut exilé par le tyran Athénagoras, dont on ne sait rien par ailleurs, et se fixa à Clazomènes[1]. L'inscription dite « Chronique de Paros » place en l'apogée de son art[2].

Une histoire bien connue de l'Antiquité veut qu'il se soit pris de querelle avec les sculpteurs Boupalos et Archémis. Pline l'Ancien racontait ainsi :

« Hipponax ayant un visage d'une laideur reconnue, les sculpteurs avaient exposé, par goût de la plaisanterie, son portrait devant des cercles de rieurs ; Hipponax, indigné, déchaîna tant l'amertume de ses vers qu'on a pu croire qu'il les avait poussés à se pendre[3]. »

La réalité de cette anecdote a été mise en doute, parce qu'il s'agit d'un thème fréquent dans la biographie des poètes iambiques. Ainsi, Archiloque aurait été éconduit par Lycambès, à qui il demandait la main de sa fille Néobule, et, pour se venger, le poète aurait composé des invectives telles, que le père et la fille auraient préféré se pendre[4]. Acron, dans son commentaire d'un vers d'Horace qui fait allusion à Boupalos et Hipponax, donnait d'ailleurs une version de l'histoire où Hipponax aurait demandé la fille de Boupalos en mariage, et aurait été éconduit en raison de sa laideur[5]. Contrairement à Lycambès, qui n'a pas d'existence attestée par ailleurs, Boupalos est un sculpteur reconnu par d'autres témoignages. Il est donc possible que l'histoire soit vraie, ou qu'Hipponax ait utilisé un personnage historique comme cible de ses invectives[6].


Œuvre


Comme les autres poètes iambiques, Hipponax ne s'intéressa pas au passé mythique des Grecs, domaine de l'épopée, mais au présent. Ses vers se veulent réalistes, parlant sans détour de nourriture ou de sexualité, parfois en termes très crus[7]. Leur registre principal est l'invective, dirigée le plus souvent contre Boupalos et Archémis[8] ; le poète lui-même se présente, conformément à la tradition, comme un pauvre hère victime de l'injustice[9].

Hipponax passe pour avoir été l'inventeur du choliambe (χωλίαμϐος / khôlíambos, littéralement « boiteux ») ou scazon (σκάζων / skázôn, « boiteux, inégal »), c'est-à-dire un vers iambique terminé par un spondée, versification qui sera ensuite reprise par Callimaque et Hérondas. Selon Démétrios de Phalère, ce vers boiteux est plus adapté à l'injure que le vers iambique classique[10].

On n'a de lui que peu de fragments, qui ont été augmentés au XXe siècle par la découverte des papyri d'Oxyrhynque. Ils ont été publiés depuis par Walter de Sousa Medeiros (Hippónax de Éfeso. I. Fragmentos dos iambos, 1961) et par Olivier Masson (Les Fragments du poète Hipponax, 1962). On lui attribue l'aphorisme suivant : « Il y a deux jours où une femme est un plaisir : le jour où on l'épouse et le jour où on l'enterre[réf. nécessaire]. »


Notes


  1. (en + grc) Souda (lire en ligne) à l'article Ἰππῶναξ.
  2. Inscriptiones Graecae XII, 5, 444 = Jacoby FGH II, 239, section 42.
  3. Pline l'Ancien, Histoire naturelle [détail des éditions] [lire en ligne] (XXXVI, 11). Traduction de Marion Muller-Dufeu, La Sculpture grecque. Sources littéraires et épigraphiques, Paris, éditions de l'École nationale supérieure des Beaux-Arts, coll. « Beaux-Arts histoire », (ISBN 2-84056-087-9).
  4. Voir par exemple Horace, Épîtres, I, 19, 30 ; Ovide, Ibis, 54 ou encore l'épitaphe de Gétulicus pour Archiloque = Anthologie palatine, VII, 71.
  5. Acron, scholie au vers VI, 13 des Épodes d'Horace.
  6. Thèse défendue par Rosen (1988a).
  7. Par exemple frag. 78 et 98 DG.
  8. Cinq fragments visent nommément Boupalos ; Rosen (1988b), p. 292.
  9. Voir par exemple frag. 48 DG, qui évoque sur un mode ironique la faim et la pauvreté du poète.
  10. Démétrios de Phalère, Du style, frag. 263.

Bibliographie



Liens externes



На других языках


[en] Hipponax

Hipponax (Ancient Greek: Ἱππῶναξ; gen. Ἱππώνακτος; fl. late 6th century BC),[1] of Ephesus and later Clazomenae, was an Ancient Greek iambic poet who composed verses depicting the vulgar side of life in Ionian society. He was celebrated by ancient authors for his malicious wit (especially for his attacks on some contemporary sculptors, Bupalus and Athenis), and he was reputed to be physically deformed (a reputation that might have been inspired by the nature of his poetry).[2]

[es] Hiponacte

Hiponacte de Éfeso (Ἱππῶναξ; gen.: Ἱππώνακτος; siglo VI a. C.), poeta griego, es junto con Arquíloco uno de los yambógrafos clásicos de la poesía lírica griega.
- [fr] Hipponax

[ru] Гиппонакт

Гиппона́кт (др.-греч. Ἱππῶναξ, 2-я пол. VI в. до н. э.) — древнегреческий поэт.



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