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Jean-Antoine Roucher, né le à Montpellier et guillotiné le à Paris, est un poète français.

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Jean-Antoine Roucher
Joseph-François Le Roy, Dernier portrait de Jean-Antoine Roucher, dessiné à la prison Saint-Lazare le 24 juillet 1794, veille de son exécution, avec son dernier quatrain à ses proches écrit de sa main (Paris, musée Carnavalet)[1],[2].
Biographie
Naissance
Décès
(à 49 ans)
Paris
Sépulture
Cimetière de Picpus
Pseudonyme
Rocher
Nationalité
Française
Activités
Poète, traducteur, écrivain
Enfant
Eulalie Roucher (d)

Biographie



Jeunesse et formation


Issu d’une famille d’artisans bourgeois de Montpellier, amateurs de belles-lettres, Roucher est initié très tôt par son père aux auteurs classiques grecs et latins[3].

Pendant ses études au petit séminaire (collège diocésain) de sa ville natale, il se distingue comme un élève brillant et les jésuites lui suggèrent d'embrasser l'état ecclésiastique. Mais il préfère rejoindre Paris et retrouve à Versailles son oncle, l'abbé Gros de Besplas, aumônier de Monsieur, frère du Roi, comte de Provence.


Activité poétique


Son poème écrit à l’occasion du mariage du Dauphin et de Marie Antoinette, La France et l’Autriche au temple de l’hymen*, rencontre un certain succès et lui permet d’obtenir grâce à Turgot la charge de Receveur des gabelles, devenant ainsi aristocrate. Il fera exercer cette charge par son frère Pierre Roucher d’Aubanel afin de se consacrer à la poésie.

Il acquiert également une grande renommée avec son monumental poème pastoral en douze chants, les Mois (1779), suivi de longues et intéressantes notes. Il fait partie des deux ou trois poètes français qui remettent en cause la rigidité de l’alexandrin classique, en prenant des libertés avec l’hémistiche pour lui donner de la légèreté. Les salons en vogue s'arrachent le poète, prié de faire la lecture de chaque nouvelle tranche de son ouvrage en cours.

S’opposant à Jean-François de La Harpe, il refuse les compromissions que le critique lui propose en échange d'une admission à l’Académie française : La Harpe exige, en échange du fauteuil d'académicien, que Roucher cesse de publier les quatre Lettres à Malesherbes de Jean-Jacques Rousseau. La Harpe ne lui pardonnera jamais son refus, et, à compter de ce jour, dénigre son œuvre[4]. Roucher est longtemps en relation avec Turgot ; les deux hommes se retrouvent régulièrement pour commenter les événements politiques du temps, soit chez Madame Helvétius, soit à la loge maçonnique des Neuf Sœurs, dont ils étaient membres. Il publie et édite La collection universelle des mémoires particuliers relatifs à l’Histoire de France (Paris, 1790).

Il fréquente les salons de Julie de Lespinasse et d’Anne-Catherine Helvétius à Auteuil. Cette dernière se prend d’affection pour sa fille Eulalie. C’est là qu’il se lie d’amitié avec Benjamin Franklin et étudie assidûment l’anglais.

En 1790, Roucher introduit en France les idées libérales anglaises en traduisant La Richesse des Nations d'Adam Smith.


Sous la tourmente révolutionnaire


Les idées des Lumières ont d'abord trouvé un terrain favorable en Jean-Antoine Roucher. Il éprouve de l'admiration pour Voltaire et pour Jean-Jacques Rousseau, dont il est le premier à publier les quatre Lettres à Malesherbes, et en l'honneur duquel il nomme son fils Emile. Cependant la violence croissante des idées révolutionnaires le pousse à s'en distancier, et à écrire des articles fortement critiques. On lui doit la célèbre formule passée à la postérité sous forme résumée : « Robespierre, surnommé « l'incorruptible » par des gens qui ne le sont pas ». Son inimitié envers Robespierre, auquel il reproche ses excès, lui vaut d’être arrêté sous la Terreur.

Wadsworth Atheneum.
Wadsworth Atheneum.

Il est emprisonné à Sainte-Pélagie puis à Saint-Lazare, où il a entre autres compagnons de captivité Michelle de Bonneuil, à laquelle il dédie fin 1793 des Stances sur les fleurs, puis l'année suivante André-Marie Chénier, Aimée de Coigny, duchesse de Fleury (la Jeune captive) et Hubert Robert, qui le représente une dizaine de fois (dont un dessin émouvant avec son fils Pierre-Angélique, dit Émile, « l’Archange », derrière les barreaux de la prison en compagnie d’Aimée de Coigny). En prison, il refond sa première traduction de 1790 des Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations d’Adam Smith.

André Chénier et Jean-Antoine Roucher sont victimes de la répression contre une conspiration des prisons qui s'avère imaginaire. Transférés à la Conciergerie, ils sont jugés pour « complot monarchiste », condamnés à mort et guillotinés le 6 thermidor an II. L'acte d’accusation de Roucher, signé Fouquier-Tinville, indique : « aristocrate puant, salarié de la liste civile, écrivain stipendié du tyran, mercenaire du parti autrichien, Président du club de la Sainte Chapelle, conspirateur à la maison d’arrêt de Saint-Lazare, pour Roucher, « ennemi du peuple » : la mort. » Dans la charrette qui emmène Chénier et Roucher vers la guillotine, ils échangent des vers tirés d’Andromaque : « Oui, puisque je perds un ami si fidèle…[5] ».

Roucher est inhumé à Paris au cimetière de Picpus.

La devise d'Antoine Roucher était : « Se regarder passer » (Les Consolations, Lettres à Eulalie).


Publication posthume


Une partie de l'émouvante correspondance qu’il a échangée depuis la prison avec sa famille et ses amis, principalement avec sa fille Eulalie à laquelle il prodiguait d'affectueux conseils, fut rassemblée après sa mort et publiée sous le nom de Consolations de ma captivité. Cette correspondance offre un témoignage de la vie dans les prisons révolutionnaires.


Bibliographie



Traducteur



Éditeur scientifique



Parolier



Représentations d'Antoine Roucher


Le poète inscrivit au bas de l'oeuvre ce quatrain adressé à ses proches :

À ma femme, À mes enfans, À mes amis.
Ne vous étonnez pas, objets sacrés et doux,
Si quelqu’air de tristesse obscurcit mon visage :
Quand un savant crayon dessinoit cette image,
J’attendois l’échaffaut, et je pensois à vous.

[2]

Musée de la Révolution française.
Musée de la Révolution française.

Hommages



Mémoire posthume


Alors que Roucher eut de son vivant une plus grande renommée que son ami André Chénier, la tendance s'inversa après leur mort. Si Nerval cite encore Roucher dans Sylvie, sa mémoire fut de plus en plus éclipsée par celle de Chénier, dont se réclamèrent nombre de poètes romantiques.La« Société des Amis de Roucher et André Chénier »[10] organise chaque année un colloque sur ou autour de la poésie du XVIIIe siècle avec une publication de ses actes Cahiers Roucher-André Chénier (32 numéros en 2011[11])

Il existe depuis 1815 une rue Antoine Roucher à Montpellier et depuis 1883 dans le seizième arrondissement à Paris.


Poésie


La poétesse Marceline Desbordes-Valmore, admiratrice de l'homme et du poète, est touchée par la culture familiale de ses descendants et la façon dont ils honorent sa mémoire. Elle compose pour eux un poème Aux petits-enfants du Poète Roucher :

Il est des noms aimés qui s’attachant à l’âme
Vivent comme des fleurs au fond du souvenir :
Gémissant, mais baigné d’harmonie et de flamme,
Le vôtre a des parfums pour tout votre avenir.

Beaux enfants ! Que ce nom mélodieux rassemble
Doux héritiers du cygne, ah, ne nous quittez pas :
Un écho pleure encore où vous parlez ensemble,
Mais une gloire chante où vous posez vos pas.


Botanique


En 1820, le nom de Roucher a été donné à une orchidée découverte en Colombie : la Roucheria punctata.


Opéra


Antoine Roucher apparaît dans l'opéra Andréa Chénier, d'Umberto Gioardano, créé à La Scala de Milan le 28 mars 1896.


Références


  1. « Portrait du poète Jean-Antoine Roucher », sur Paris Musées (consulté le ).
  2. Marie Breguet, « Le Dernier quatrain de Roucher », dans François Moureau, Madeleine Bertaud et Catriona Seth (dir.), L'Éveil des Muses : Poétique des Lumières et au-delà, Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Interférences », (ISBN 978-2-7535-4605-9, DOI 10.4000/books.pur.35444, lire en ligne), p. 147–160.
  3. Voir la dédicace de sa grande œuvre poétique les Mois.
  4. La Harpe, Cours de littérature,
  5. Voir la gravure La Dernière Charrette.
  6. « Numérisé sur Gallica. »
  7. « Musée des Beaux-Arts d'Orléans (photo RMN) », sur www.photo.rmn.fr (consulté le )
  8. Tableau conservé au Wadsworth Atheneum Museum of Art à Hartford, Connecticut.
  9. « Collections du Château de Versailles »
  10. Fondée par Antoine Roucher aidé d'Édouard Guitton (1er Président) en 1980 à Versailles. Son siège est situé à la mairie du 16e arrondissement de Paris.
  11. Collection des 30 Cahiers Roucher André Chénier, 5 300 pages

Sources



Liens externes


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На других языках


[en] Jean-Antoine Roucher

Jean-Antoine Roucher (February 22, 1745 - July 25, 1794), was a French poet.

[es] Jean-Antoine Roucher

Jean-Antoine Roucher (1745-1794) poeta francés nacido en Montpellier. Nacido en una familia de artesanos amantes de las bellas artes, su padre lo inició muy joven en los autores clásicos.
- [fr] Jean-Antoine Roucher

[ru] Руше, Жан Антуан

Жан-Антуан Руше (фр. Jean-Antoine Roucher; 22 февраля 1745, Монпелье — 25 июля 1794, Париж) — французский поэт.



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