Jean-Joseph Rabearivelo, né Joseph-Casimir Rabe le ou 1903 à Isoraka (quartier de Tananarive), est le premier écrivain Malgache d'expression française. Il est considéré comme étant une figure littéraire majeure à Madagascar et également en Afrique.
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Naissance |
4 mars 1901 ou 1903 Isoraka, Tananarive |
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Décès | Tananarive |
Nom de naissance |
Joseph-Casimir Rabe |
Nationalité |
Malgache de Madagascar |
Formation | |
Activités |
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Lorsqu'il se fait renvoyer du Collège Saint-Michel, à l'âge de 13 ans, il ne connaît des rudiments du français, mais par un travail passionné, il devient un homme de lettres. Il se suicide au cyanure le à Antananarivo.
Jean-Joseph Rabearivelo naît sous le nom de Joseph-Casimir Rabe, du nom des deux saints relatifs au mois et au jour de sa naissance, le ou 1902 ou 1903 ou 1904 dans la clinique du Docteur Villette à Isoraka, quartier du nord de la capitale, Antananarivo. Moins de cinq ans plus tôt, Madagascar était devenue une colonie française sous le nom de colonie de Madagascar et dépendances[1].
Il est le fils naturel et non reconnu d'un membre de l'aristocratie protestante malgache, frère du pasteur protestant Ravelojaona (, Antananarivo - à Ambatofotsy) avec une jeune femme du nom de Rabozivelo.
Son père, qu'il ne connut jamais, était un des quatorze enfants d'un maître du collège supérieur de la London Missionary Society et était un proche de James Sibree (en)[1],[2].
Sa mère, Rabozivelo, appartenait à l’ethnie des Merina, plus précisément à la caste des Hova de religion protestante. En effet, originaire d'Ambatofotsy tout comme le père naturel de Jean-Joseph Rabearivelo, elle descendait de la caste noble des Zanadralambo, une famille qui semble descendre du souverain Ralambo, ayant régné sur le royaume de Madagascar de 1575 à 1610.
Anciens grands propriétaires fonciers, la famille est ruinée par les bouleversements introduits par la colonisation, notamment l’abolition de l’esclavage traditionnel. Rabozivelo doit vendre les quelques rizières et bijoux qu'elle possède encore pour permettre à son unique fils de s'acheter des livres.
La généalogie de Jean-Joseph Rabearivelo, malgré quelques lacunes, a pu être retracée comme suit :
Ravelojaona Membre de la London Missionary Society. | Ranivo Grand-mère de Rabearivelo. Descendante du roi Ralambo. | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Pasteur Ravelojaona | ??? | Rabozivelo | Ramahatandrema | Lucie | ??? | Docteur Ramangalahy | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Jean-Joseph Rabearivelo | Mary Margueritte Razafitrimo | Gilbert Rameliarison | Beby | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Solofo Rabearivelo | Sahondra Rabearivelo | Voahangy Rabearivelo | Noro Rabearivelo | Velomboahangy Rabearivelo | Solofo Rameliarison | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Il est un poète malgache, considéré comme le premier poète africain moderne.
Rabearivelo naît le ou 1904 sous le nom de Joseph-Casimir Rabe. Les sources consultées - documents officiels, déclarations orales et écrites du poète, dires de ses contemporains - ne concordent pas quant à l'année exacte de sa naissance. L’année 1904 aurait été utilisée par Rabearivelo lui-même pour contrefaire ses dossiers de candidature afin d’entrer dans l’administration. L’année 1903, indiquée sur le registre des actes de naissance d'Antananarivo, semble être la plus probable, même si elle pose des problèmes de cohérence quant à ses années de scolarité.
Son éducation est confiée à son oncle, de confession catholique. Cette formation le distingue à nouveau de la haute société, qui est protestante. À cinq ans, il entre à l’École des Frères des écoles chrétiennes d’Andohalo, puis il fréquente le collège Saint-Michel des Jésuites à Amparibe. À 13 ans, Rabearivelo en est renvoyé pour avoir refusé de prendre part à un service religieux. Après avoir été brièvement scolarisé dans une école privée dénommée Flacourt, à Faravohitra, il abandonne toute éducation organisée car ses études sont plutôt médiocres. Rabearivelo devra apprendre le français en autodidacte. De cette époque date son probable désir, vite éteint, d’entrer dans les ordres. Il perdra ensuite la foi jusqu’à devenir, selon ses dires, « anti-chrétien »
Sa mère, Rabozivelo, protestante, était originaire d’Ambatofotsy, qui signifie « à la pierre blanche » en malgache, village au nord dans la province d'Antananarivo, et elle était apparentée à la caste noble des Zanadralambo, prétendus descendants du souverain Ralambo. La famille de sa mère est celle de grands propriétaires fonciers ruinés, comme beaucoup de ces familles, par les bouleversements introduits par la colonisation, notamment l’abolition de l’esclavage traditionnel. La famille du poète vit ainsi dans la pauvreté. La mère de Rabearivelo vendra les quelques rizières et bijoux – souvenirs de sa richesse passée – pour que le jeune poète puisse s’acheter des livres. Protectrice et dévouée, Rabozivelo élèvera d'ailleurs le fils de Rabearivelo, Solofo, après son suicide. Ceci étant, cette ascendance aristocratique renforça la vénération de Rabearivelo pour le passé royal Merina.
Rabearivelo se présente lui-même comme ayant « la taille de Napoléon, la taille des grands hommes ». Il poursuit : « J’ai le front dévasté que j’aime à comparer à celui que telle estampe donne de Baudelaire ».
Lecteur vorace et autodidacte, Rabearivelo publie des anthologies de poésie malgache et collabore à deux revues littéraires, 18 Latitude Sud et Capricorne.
Il aurait publié à cette date ses premiers poèmes en malgache, dans la revue Vakio ity, sous le pseudonyme de K. Verbal.
Son œuvre montre une affinité à la fois avec les poètes symbolistes et surréalistes, tout en restant fortement enracinée dans la géographie et le folklore de Madagascar. Il se sentait également français et malgache, mais il lui fut refusé toute occasion d'aller travailler et vivre à Paris.
Ses études terminées, Rabearivelo exerce différents métiers :
Un administrateur, le gouverneur Lucien Montaigné, qui a remarqué ses dispositions intellectuelles, soutient ses premiers essais littéraires. De ces années date aussi la publication de ses poèmes dans Le Journal de Madagascar, un bilingue français-malgache, sous les noms de plume d’Amance Valmont, qu’il réutilisera plus tard pour la revue Capricorne, Jean Osmé et enfin de Jean-Joseph Rabearivelo.
Il fait précéder son prénom de « Jean », en référence à Jean Berchmans, l’un des trois saints sous le patronage duquel il a reçu sa confirmation. Il conservera son nom malgache sur les conseils de son ami Pierre Camo, « seule manière certaine de piquer la curiosité et d’attirer sur lui l’attention » selon ce dernier. La coutume malgache autorisant facilement les changements de nom, Joseph-Casimir se fit appeler Jean-Joseph Rabearivelo pour avoir « les mêmes initiales que Jean-Jacques Rousseau. »
1920-1926 :
En 1933, sa fille Voahangy meurt, ce qui crée une grande tristesse en lui.
Sur le plan littéraire, en 1935, ses amis Armand Guibert et Jean Amrouche publient à Tunis, dans leur collection des Cahiers de Barbarie, Traduit de la nuit, un recueil de poèmes présentés comme « transcrits du hova par l’auteur ». En 1936, une nouvelle fille lui naît, Velomboahangy ce qui suscita chez lui une grande émotion. Il dit :
« Tsy misy ahatsapana ny maha ray sy reny, raha tsy very ny iray amin'ny asan'ny nofo sy rà » soit « On ne peut ressentir réellement ce qui fait de nous un père ou une mère, avant d'avoir perdu notre chair et notre sang »
En 1936, il publie :
La même année, Rabearivelo devient membre de la commission chargée de préparer la participation de Madagascar à l’Exposition Universelle de 1937. Son espoir de quitter l’île pour la représenter en France est immense. Il sera à la hauteur de sa terrible désillusion. En 1937, il est jeté en prison à cause de ses nombreuses dettes et apprend qu'il ne représentera pas son pays à l'Exposition Universelle. Désabusé, Rabearivelo se sent trahi et on lui reproche sa proximité avec la société coloniale. Plusieurs de ses compatriotes faisaient montre de méfiance à son égard :
« les désordres de sa vie privée, vie d’artiste avide d’explorer toutes les sensations, et même de braver tous les interdits, quoique Rabearivelo [soit] marié et père de cinq enfants. Mais surtout, on le suspect[e] de singer les Européens, de servir d’alibi à la France » [3]
Au soir du , après avoir envoyé diverses lettres d'adieu, Rabearivelo se suicide au cyanure, notant ses derniers moments dans le dernier de ses Calepins Bleus, un journal de 1 800 pages environ. Des quelque 20 volumes qu'il produisit, notamment de la poésie, du théâtre, des romans et des critiques littéraires, la moitié restait inédite à sa mort.
1938 : Parution d’un article nécrologique de Robert Boudry, suivi d’extraits des Calepins bleus dans la revue du Mercure de France (numéro du ).
1939 : Parution des Vieilles chansons des pays d’Imerina, à Antananarivo, à l’Imprimerie officielle. Cette édition est l’hommage posthume de la colonie au poète, ouvrage réédité en 1980, chez Madprint, Antananarivo.
1957 : Parution du recueil poétique en malgache, Lova, à Tananarive, à l’Imprimerie Volomahitsy.
1960 : Parution de Poèmes, à Antananarivo, par le Comité des Amis de Rabearivelo.
Parution de la première édition bilingue de Presque Songes et Traduit de la nuit, préfacée par Jacques Rabemananjara.
1987 : Colloque international « Jean-Joseph Rabearivelo, cet inconnu ? » à l’Université d’Antananarivo, entre le 25 et .
1988 : Première publication de L’Interférence (écrit en 1928) à Paris, chez Hatier.
1990 : Parution de Traduit de la nuit, recueil de poèmes choisis et présentés par Gonzague Raynaud, à Paris chez Orphée/la Différence.
Parution de Poèmes (recueil regroupant Presque Songe, Traduit de la nuit, Chant pour Abeone), édition préfacée par Jean-Louis Joubert, à Paris chez Hatier.
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