Jean Desbordes est un écrivain et poète français né à Rupt-sur-Moselle (Vosges) le et mort à Paris le .
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Nom de naissance | Jean Desbordes |
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Naissance |
à Rupt-sur-Moselle (Vosges, ![]() |
Décès |
(à 38 ans) à Paris (France) |
Activité principale |
Romancier, poète |
Langue d’écriture | Français |
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Œuvres principales
J'adore (essai poétique, 1928)
Le vrai visage du marquis de Sade (biographie, 1939)
Compléments
Résistant au Service de Renseignement du réseau F2
Torturé par la Gestapo
Décoré à titre posthume Croix d'or de l'Ordre militaire de Virtuti Militari.
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Jean Desbordes est né dans une famille protestante. Il fréquente l'école primaire de Rupt-sur-Moselle, puis le collège de Remiremont. Élève brillant, il passe avec succès son baccalauréat[1]. Jusqu'en 1925, il habite la campagne. À part sa mère, ses sœurs et ses bêtes, il ne voit personne[2].
Ancien marin, détaché au ministère de la Mer, ce passionné de littérature, tombe, dans sa solitude, sur un livre de Jean Cocteau, Le Grand Écart. Subjugué par cet écrit, il lui envoie une lettre sous le pseudonyme de « Jean De List » avec quelques feuillets que lui-même a écrit. Jean Cocteau lui répond : « Ton feu met le feu aux pages… Calme toi… »[3]. En [4], il devient le secrétaire de Jean Cocteau et entretient avec lui une relation amoureuse[5]. Il loge dans une maison meublée au 23, rue Henri-Rochefort, mais on le trouve plus souvent au 9, rue Vignon au domicile de Jean Cocteau[6] qui réalise une série de portraits de lui. Ils seront exposés avec des illustrations pour Œdipe-Roi et publiés en 1929 à 213 exemplaires sous le titre 25 dessins d'un dormeur le représentant endormi en costume de marin[7].
Après sept ans de vie commune, il quitte Cocteau et s'installe chez sa mère et sa sœur. Il se marie le avec Madeleine Peltier[8].
Jean Desbordes écrit en l'essai poétique J'adore préfacé et lancé bruyamment par Jean Cocteau ; celui-ci lui réserve même un rôle au cinéma dans son film Le Sang d'un poète, réalisé en 1930.
Il publie entre autres Les Tragédiens, un roman en 1931, La Mue, une pièce en 1935 jouée trois ans plus tard à la Comédie-Française sous le titre de L'Âge Ingrat[9] et Le Vrai Visage du marquis de Sade en 1939.
Il est reçu à la Société des gens de lettres le .
Sous l'occupation allemande, Jean Desbordes entre en résistance au Service de Renseignement du réseau F2 sous le pseudonyme de Duroc. Il dirige le Réseau Marine F2 qui surveille les mouvements maritimes de la Manche, à partir des bases sous-marines, mais aussi l'arsenal, les fortifications et les terrains d'aviation de Cherbourg. Les informations transmises par le Réseau Marine F2 ont contribué au succès du débarquement allié de en Normandie.
Mais la surveillance allemande se resserre et en il est arrêté, avec 26 autres personnes du réseau franco-polonais F [note 1]. Le , il est torturé par les auxiliaires français de la police allemande (Gestapo) dirigés par l'allemand Friedrich Berger[11], au 180, rue de la Pompe[12], à Paris. Il meurt sous la torture[13] sans avoir parlé le [14],[15].
Il est décoré à titre posthume, comme Wlodzimierz Kaczorowski, de la croix d'or de l'ordre militaire de Virtuti Militari[16]. Son nom est gravé au Panthéon dans la liste des écrivains morts pour la France pendant la guerre 1939-1945.