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Jean Salmon Macrin (Je[h]an Salmon[1], né à Loudun en 1490, mort à Loudun le [2]) ou plutôt Salmon Macrin dit Macrin − nom latin à partir de 1528 : Salmonius Macrinus Iuliodunensis[3] – est un poète français néo-latin, valet de chambre de François Ier, ami et collègue de Clément Marot.

Créateur d’une poésie personnelle d'un style conforme à l'imitation des Anciens, procédé très prisé à la Renaissance, Jean Salmon Macrin est l’unique poète lyrique en vue de sa génération[4], profondément admiré par ses contemporains. En s’inspirant d’Horace, de Catulle, des élégiaques romains et des poètes néo-latins de la Renaissance italienne, Macrin a apporté un nouveau souffle à la sensibilité poétique de son époque et influencé plusieurs générations de poètes. Mainte caractéristique de son modèle poétique reparaîtra dans les œuvres de la Pléiade[5]. Aujourd’hui, Macrin est reconnu être le meilleur poète horacisant qui se soit présenté jusque-là[6].

N. B. : Bien qu’attrayante, l’affirmation récurrente que ce serait François Ier qui aurait donné au poète Jean Salmon le surnom de Macrinus[7] est erronée. En 1515, le jeune roi ne s'intéresse pas encore au Loudunais, à l'époque secrétaire de l'archevêque de Bourges.[8] Fort probable par contre est que le jeune Jean Salmon, poète profondément religieux et de toute évidence de stature très mince, a choisi lui-même en 1515, en fonction de connaissances historiques de son époque, le surnom de Macrinus après avoir tout d’abord pris en 1513 celui de Maternus. Explication : Macrinus est le nom du diacre de Saint Materne (Sanctus Maternus, † vers 328), évêque de Cologne, Trèves et Tongres, proche de l’empereur Constantin. D’après la légende, Maternus aurait évangélisé la Gaule du Nord. En 314, il a participé au Concile d’Arles, accompagné de son diacre Macrinus dont la signature est apposée à la sienne sur la liste des participants.[9]


Biographie


Jean Salmon est né à Loudun en 1490, dans la basse ville, près de la Porte Mirebeau. Son père, Pierre Salmon, tout d’abord boulanger, s’est tourné vers le commerce du blé. Sa mère, Nicole Tyrel, est issue d’une famille au statut social plus élevé. Jean Salmon grandit dans ce foyer avec un frère, André[10], et deux sœurs, Françoise et Honorée[11].

Après une petite enfance studieuse durant laquelle son grand-père maternel, Almaric Tyrel, lui apprend à lire, à écrire et lui donne le goût des études, Jean va à l’école à Loudun, puis, sur les conseils de son instituteur, Pierre Michel, "maistre des grandes escoles de Loudun"[12], part pour l’Université de Paris. Là, Jean Salmon suit les cours de lettres du théologien Jacques Lefèvre d’Étaples (Jacobus Faber Stapulensis) ainsi que les cours de grec de l’Italien Girolamo Aleandro (Hieronymus Aleander).

Le jeune homme entre bientôt au service d’Antoine Bohier, le riche archévêque de Bourges, dont il reste le secrétaire jusqu’au décès du prélat (1519), puis au service de la maison de René de Savoie, oncle du roi, comme précepteur de ses enfants.

En 1528, Jean Salmon, 38 ans, épouse sa compatriote Guillonne Boursault, jeune fille de 18 ans, issue d’une famille loudunaise en vue. La jeune femme reste à Loudun, de sorte que Jean Salmon (poète bientôt plus connu sous le nom de Salmon Macrin), retenu au loin par ses obligations professionnelles, n’a que rarement l’occasion de passer quelques jours dans son foyer, auprès de sa femme et des enfants bientôt nés de cette union[13].

Par la suite, cette situation familiale restera la même, car Macrin, poète entre-temps vivement apprécié et honoré par les humanistes pour la qualité de ses œuvres lyriques d’un nouveau style, se voit gratifié de la charge de valet de chambre et lecteur du roi à la fin de 1533 ou au début de 1534[14]. Macrin occupera ce poste de longues années, aux côtés de Clément Marot, Claude Chappuys, Antoine Macault et Jean Clouet : tout d’abord à la cour fréquemment en déplacement de François Ier, puis, après le décès de celui-ci (1547), à la cour de Henri II.

Mais le , à Loudun, Guillonne, seulement âgée de 40 ans, est emportée par la tuberculose pulmonaire dont elle souffrait depuis au moins trois ans. Macrin reste inconsolable. Il remplit encore quelques mois ses obligations à la cour, puis retourne définitivement à Loudun, sa ville natale. Il y décèdera quelques années plus tard, en 1557, à l’âge de 67 ans.


Cheminement littéraire


La productivité poétique de Macrin est impressionnante. Plus d’un tiers de la totalité de la poésie latine produite et publiée en France durant le second quart du XVIe siècle lui est due. Si l’on fait abstraction des contributions de ses contemporains, on compte plus de 1.100 poèmes, environ 40.000 vers, dans les livres de Macrin. Pour 90 %, il s’agit de premières publications[15].

Les recueils de ses poèmes ont paru entre 1513 et 1550. Au cours de cette longue période de 37 ans, la veine poétique du Loudunais est inévitablement empreinte de fluctuations, dues à son âge, à son stade de développement, à sa motivation du moment et/ou aux événements historiques.


1513–1516 : les œuvres de jeunesse


Les quatre premiers livres de Jean Salmon (Elegiarum ... liber et al.), publiés de 1513 à 1516, contiennent principalement des poèmes religieux. À cette époque déjà, le jeune poète est considéré comme prometteur par ses maîtres. Mais sa poésie reste à ce stade encore attachée au Moyen Âge finissant.


Pause de création et réorientation


Après ses premières parutions, Macrin, pris professionnellement, ne publie plus aucun livre durant douze ans.

Au cours de cette période, des changements importants ont lieu à la cour royale. François Ier règne depuis 1515. La Renaissance française est en plein essor dans de nombreux domaines : architecture, sculpture, peinture, courtoisie raffinée, élégance de la mode. La création de « l'Institution des Lecteurs royaux » (dénommé bientôt « Collège des trois langues », puis plus tard « Collège de France ») est en voie de concrétisation. Le cercle des initiés de l’époque vit ce développement dans une exaltation croissante.

C’est là que Macrin trouve l’élan décisif pour reprendre son activité poétique. Le poète se réoriente totalement, motivé d’une part par l’enthousiasme de ses contemporains humanistes, d’autre part par son ambition de rivaliser avec les poètes néo-latins d'Italie. Son mariage imminent avec la jeune Guillonne lui fournit l’occasion rêvée de contribuer poétiquement à la réhabilitation de l'épouse et du mariage, thème très prisé et fréquemment traité par les humanistes de l’époque. Pour ce faire, Macrin opte pour une poésie caractérisée par un amour chaleureux, empreinte d’une remarquable sensibilité. Au niveau stylistique, ses principaux modèles littéraires sont Catulle et Horace.


1528–1534 : les travaux innovants


C’est ainsi qu’est créé le Carminum libellus, recueil de poèmes publié en 1528, qui assure rapidement le renom de Macrin (38 ans) en tant que poète humaniste.

Fortement motivé par ce premier succès, le Loudunais produit en seulement deux ans son prochain recueil de poèmes, le Carminum libri quatuor (1530), grâce auquel il gagne bientôt la réputation d'être un deuxième Horace et jouit d'un fort prestige auprès de ses contemporains humanistes.

Un an plus tard, le poète publie un nouveau recueil de poèmes, cette fois majoritairement encomiastique : les Lyricorum libri duo (1531) dédiés au roi, auquel il ajoute l’Epithalamiorum liber, une réédition augmentée du Carminum libellus de 1528.

Peu après son obtention de la charge de Valet de Chambre du Roi, Macrin publie un nouveau recueil de poèmes encomiastiques : les Elegiarum, Epigrammatum et Odarum libri tres (1534).


1537–1546 : la réputation assurée


De 1537 à 1546, Macrin compose et fait éditer un nombre impressionnant d'autres poèmes : hymnes, odes, épigrammes et autres : en tout environ 470 poèmes / 18.000 vers, à savoir près de 50% de l'ensemble de son œuvre.

Dans les recueils d’hymnes puis d’odes de 1537 du poète, il s’agit principalement de poésie encomiastique : poèmes pieux adressés à Dieu le Père, au Christ et à la Vierge Marie, puis poèmes de louange en l'honneur du roi et d'autres personnes de haut rang.

Peu de temps après, en 1538-1540, s’ensuit presque exclusivement dans les œuvres de Macrin une poésie religieuse : paraphrases de psaumes, Paeani (= hymnes) et autres poèmes pieux, avant que le poète ne revienne en partie à la poésie profane avec ses odes de 1546.

Durant toute cette période, Macrin, âgé de 47 à 56 ans, est la figure de proue incontestée de la jeune génération néo-latine des poètes français.[16]


1548–1550 : Les dernières œuvres


Cependant l’élan de Macrin s'affaiblit progressivement pour de multiples raisons : l’avancement de la langue vernaculaire, la mort de nombre de ses amis, la détérioration progressive de l'état de santé de François Ier († 1547) et enfin la fatigue due à son âge et à sa vie épuisante, en majorité passée dans le sillage du roi.

De 1548 à 1549, Macrin publie bien encore trois recueils de poésie, environ 170 poèmes / plus de 4 000 vers, mais à la mort de sa femme, la fin de sa carrière poétique est en vue.

Démoralisé bien que toujours littérairement motivé, Macrin, veuf de 60 ans, publie un dernier recueil la même année : les Naeniarum libri tres (1550), un tombeau poétique sur la mort de sa femme, dans lequel le poète exprime sa profonde douleur en de multiples variantes et auquel de nombreux poètes de la nouvelle génération – en latin, grec et/ou français - participent en signe de leur admiration pour le vieux maître : Jean Dorat, Joachim Du Bellay, Nicolas Denisot et al.


Œuvres


(sous différentes dénominations du poète)


Éditions modernes



Études sur Macrin et son œuvre



Notes et références





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