Les frères Jean et Raoul Parmentier (1494-1529 et 1499-1529) sont des navigateurs qui voyagent entre autres pour l'armateur dieppois Jean Ango. Ils sont parmi les premiers Français à doubler le cap de Bonne-Espérance.
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Jean est par ailleurs un cartographe, un humaniste, et un poète plusieurs fois couronné dans les concours de Normandie. Plusieurs fois vainqueur au Palinod de Dieppe, il reçut, à celui de Rouen, les prix de quatre chants royaux et d’un rondeau de 1518 à 1524.
Jean naît en 1494, à Dieppe. Raoul naît en 1499.
Jean étudie dans la célèbre école de cartographie de Dieppe. Il devient un expert dans la réalisation des cartes marines, mappemondes et globes, grâce à son professeur Pierre Desceliers.
Il devient navigateur. Il se rend à Terre-Neuve, en Guinée, aux Antilles (notamment à Saint-Domingue), au Brésil[1].
L'armateur dieppois Jean Ango s'intéresse à lui. Il lui confie une des premières expéditions françaises vers l'Extrême-Orient[2].
Le , les frères Parmentier quittent Dieppe. Jean est capitaine de La Pensée, bâtiment de 200 tonneaux. Il désirait être le premier français à atteindre les îles lointaines d'Asie pour acheter directement, c'est-à-dire sans passer par les Portugais, les épices que sont le poivre, les clous de girofle et la noix de muscade[3]. Raoul prend le commandement du Sacre, 120 tonneaux, un peu plus rapide[4].
La maladie — notamment le scorbut — fait de nombreuses victimes dans l'équipage. Le 18 septembre, les marins aperçoivent les Maldives, où ils relâchent. Le 20 octobre, les deux navires arrivent en vue de l'île de Poulo Nyas, et le 29 en vue de Sumatra[5]. Ils mouillent à Tiku[6]. Jean est malade. Il meurt le 3 décembre. Il est inhumé sur l'île, près de Tiku. Raoul meurt cinq jours plus tard. Son corps est immergé[7]. Pierre Mauclerc prend le commandement du Sacre, Guillaume Sapin celui de La Pensée. Les deux bateaux longent la côte vers le sud, en quête du poivre qu'ils n'ont pas trouvé à Tiku. Ils mouillent à Indrapoura[8], le 23 décembre. Les marins ne peuvent obtenir que 375 kilos de poivre.
Le , ils font voile vers l'Occident. En mars, peu après le cap de Bonne-Espérance, une tempête sépare les deux navires. Ils ne se retrouvent qu'après le passage de l'équateur. Les quelques survivants atteignent Dieppe en mai ou en juin.
L'astronome Pierre Crignon rapporte les poèmes écrits par son ami Jean Parmentier durant ce difficile périple. Ils sont présentés à François Ier.