Joan Alcover, né le à Palma de Majorque et mort dans la même ville le (à 72 ans)[1], est un poète majorquin et un homme politique de la fin du XIXe siècle.
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Nom de naissance | Joan Alcover i Maspons |
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Naissance |
Palma de Majorque, Espagne |
Décès |
(à 72 ans) Palma de Majorque, Espagne |
Activité principale |
Écrivain, homme politique |
Distinctions |
Prix Fastenrath (es) (1909) |
Langue d’écriture | Catalan et espagnol |
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Genres |
Poésie, essais |
Œuvres principales
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Issu d'une bonne famille, Joan Alcover effectue ses études secondaires à l'Institut baléare de Palma de Majorque et obtient sa licence en droit à Barcelone en 1878. Revenu à Majorque, il entame une brève carrière de militant dans le parti libéral de son ami Antonio Maura qui l'amène à être élu en 1893 au Congrès des députés. Après ce passage à Madrid, il retourne à Majorque et cesse toute activité politique.
Parallèlement à ses études et à ses débuts politiques, Alcover entame une activité littéraire. Dès 18 ans il publie ses premiers poèmes, en catalan et en castillan, dans les revues El Isleño, Museo Balear et Revista Balear. Cette passion pour la littérature s'intensifie lors de son séjour à Barcelone, où il fréquente les cercles littéraires, les revues et écrivains, assiste à des conférences et des lectures et s'imprègne du mouvement culturel véhiculé par la Renaixença. À 23 ans il gagne le prix extraordinaire des Jeux floraux.
Au fur et à mesure qu'il accroit sa renommée en tant que poète, Alcover adopte le statut du lettré utilisant son talent littéraire afin d'augmenter son prestige social. À cette fin, sa demeure devient le lieu de rencontres littéraires réputées, où se croisent les plus prestigieux intellectuels de Majorque. Il délaisse peu à peu la poésie en catalan et se met à écrire principalement en castillan. Ses premiers recueils de poèmes - Poesías (1887), Nuevas poesías (1892), Poemas y armonías (1894) et Meteoros. Poemas, apólogos y cuentos (1901) - reflètent cette tendance au monolinguisme. On trouve encore quelques poèmes en catalan dans les deux premiers recueils, tandis que les deux derniers sont exclusivement en castillan. Sa poésie de style romantique, prenant pour modèle Gustavo Adolfo Bécquer, et Campoamor, est l'expression profonde de sa voix poétique, tout en essayant d'éviter de tomber dans les excès de la rhétorique et de la pomposité. Ces premiers recueils sont reçus avec succès par la critique et lui assurent une place dans les cercles de la culture officielle.
Sa production littéraire peut être divisée en deux parties ; au départ il utilise essentiellement l'espagnol pour la composition de ses poésies, mais après les tragédies familiales qui l'affectent intensément, il se met à écrire en catalan, sa langue maternelle qu'il maîtrise mieux et qui est plus apte à rendre la profondeur et l'intensité de ses sentiments.
Nombre de ses poèmes ont été mis en musique : le plus célèbre d'entre eux est La Balanguera, dont la mélodie fut écrite par le compositeur catalan Amadeu Vives, devint dès la deuxième partie du XXe siècle l'hymne officiel de Majorque. Sa popularisation a été due essentiellement à l'interprétation qu'en a fait, entre autres, la chanteuse majorquine Maria del Mar Bonet.
Plusieurs statues lui sont dédiées dans la ville de Palma de Majorque.