Lawrence Ferlinghetti, né le à Yonkers aux États-Unis et mort le à San Francisco aux États-Unis, est un poète américain, également connu comme cofondateur de la librairie City Lights Booksellers & Publishers et d'une maison d'édition du même nom qui a fait paraître les travaux littéraires des poètes de la Beat Generation, dont Jack Kerouac et Allen Ginsberg.
Naissance | Yonkers, États-Unis |
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Décès |
(à 101 ans) San Francisco, États-Unis |
Sépulture | |
Nom de naissance |
Lawrence Monsanto Ferlinghetti |
Nationalité |
Américaine |
Domiciles | |
Formation | |
Activité |
Poète, éditeur, traducteur |
A travaillé pour |
The Daily Tar Heel (d) ![]() |
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Propriétaire de | |
Membre de | |
Arme | |
Mouvement |
Beat Generation |
Distinctions | |
Archives conservées par |
University of Victoria Special Collections and University Archives (d) (SC201)[1] Bancroft Library (en) (BANC MSS 90/30 c)[2] UConn Library (d)[3] Rare book and manuscript library (en) (MS#0416)[4] Kent State University Libraries (d)[5] University of Kansas Libraries (d) (MS 136)[6] Université méthodiste du Sud (Mss 0013c)[7] ![]() |
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Lawrence Ferlinghetti, né Lawrence Monsanto Ferling au sein d'une famille d'immigrés à Yonkers dans l'État de New York, est le dernier-né des cinq enfants. Son père Carlo Ferlinghetti, un immigrant italien venu de Brescia en Lombardie dans les années 1890, avait quitté le quartier italien de Brooklyn où il travaillait comme commissaire-priseur, avec sa famille, pour s'installer à Yonkers, et avait abrégé son nom en Ferling[8]. Ce père est mort peu avant sa naissance. Sa mère, Clemence Albertine Mendes-Monsanto, est la fille d'une Française et d'un Juif séfarade dont la famille avait émigré aux Pays-Bas et dans les îles Vierges avant d'arriver à New York. Son grand-père maternel est un enseignant[9]. Sa mère est accablé de chagrin et de soucis à la mort de son mari et doit être hospitalisée. Une tante le prend en charge, l'emmène en France à Strasbourg, pendant les années préscolaires, puis revient aux États-Unis, et ils s'installent à Bronxville où elle a trouvé du travail. Il y trouve une famille adoptive, les Bisland. Sa mère lui propose de le reprendre avec elle mais il choisit de rester avec cette famille adoptive[9].
Plus tard, il poursuit ses études à université de Caroline du Nord à Chapel Hill jusqu'en 1941[9] (il y obtient une licence de journalisme), puis devient officier dans la marine des États-Unis pendant la Seconde Guerre mondiale[9]. Après la guerre, il obtient un diplôme de Master à l'université Columbia et un doctorat de la Sorbonne. Il fait la connaissance de sa future femme, Selden Kirby-Smith, petite-fille d'Edmund Kirby Smith, en 1946 à bord d'un navire en route pour la France[9],[10]. Ils se rendent tous deux à Paris pour étudier à la Sorbonne. À Paris, il découvre les surréalistes, comme André Breton, Antonin Artaud, ou Prévert[11]. Sa thèse de doctorat en littérature comparée porte sur la ville comme symbole de la poésie moderne[10]. Alors qu'il est étudiant à Paris, il fait également la rencontre de Kenneth Rexroth, qui, ultérieurement, le persuadera d'aller à San Francisco pour profiter du dynamisme de la scène littéraire de cette région[9]. Il est de retour à New York en 1946[8]. Il se marie avec Selden Kirby-Smith (1923-2012) en 1951 (ils ont deux enfants, mais divorceront en 1976)[8],[9].
Entre 1951 et 1953, il enseigne le français, fait des critiques littéraires et peint. En 1953, Ferlinghetti et Peter D. Martin (en) ouvrent une librairie à San Francisco, qu'ils appellent City Lights, en pleine période de maccarthysme. Il s'inspire pour cet établissement de la librairie créée par George Whitman (en), à Paris, à proximité de la cathédrale Notre-Dame, de l'autre côté de la Seine[8]. Deux ans plus tard, en 1955, il choisit de se faire appeler désormais Ferlinghetti : Lawrence Ferling devient ainsi Lawrence Ferlinghetti[9]. En 1955 toujours, à la suite du départ de Peter D. Martin pour New York, Ferlinghetti ouvre une maison d'édition spécialisée en poésie dont la publication la plus célèbre est Howl d'Allen Ginsberg. Mais cette œuvre est critiquée pour obscénité lors de sa publication. L'auteur et l'éditeur sont traînés en justice, dans un procès très médiatisé et resté historique. Le tribunal récuse leurs accusateurs[12],[13],[14]. Cet épisode judiciaire fait une merveilleuse publicité pour le recueil[8]. Howl devient le best-seller de cette nouvelle maison d'édition, appelée City Lights comme la librairie[14]. Cette maison adopte également un format de poche, le Pocket Poets (en), à une époque où un tel format de poche n'était pas considéré comme adapté pour la littérature. Il a publié de nombreux poètes et a lui-même écrit de la poésie[14]. Lawrence Ferlinghetti a fréquenté le cercle anarchiste animé par son ami Kenneth Rexroth, poète et essayiste, où se rencontrent des poètes, des musiciens, des peintres, des contestataires, et tout un ensemble de personnes, quelquefois considéré comme une « faune asociale », à laquelle Jack Kerouac va donner le nom de Beat Generation. C'est aussi un mouvement littéraire et artistique[13].
Il se décrit comme un anarchiste moral, engagé dans sa communauté, mais il pense que l'humanité n'est pas encore prête à vivre tout à fait en conformité avec l'anarchisme. Par conséquent, il préfère le genre de social-démocratie des pays scandinaves[15].
En 2009, Lawrence Ferlinghetti devient membre honoraire du mouvement artistique littéraire Immagine & Poesia, fondé à Turin en Italie[16].
L'exposition 60 years of painting — qui se tient en 2010 à Rome et à Reggio Calabria en Italie — témoigne de l'intérêt de Ferlinghetti pour le binôme « poésie - peinture », en dévoilant ses œuvres picturales. La correspondance entre Ferlinghetti et Ginsberg a été publié en 2015, sous le titre I Greet You at the Beginning of a Great Career. La même année, une sélection de ses carnets de voyage, de 1950 à 2013, a été publiée, Writing Across Landscapes[8].
Il meurt le à San Francisco, à 101 ans, un mois avant ses 102 ans[8],[17].
L'œuvre poétique la plus connue de Ferlinghetti est Coney Island of the Mind, qui a été traduite en neuf langues. En 1998 il est nommé Poet Laureate de San Francisco. Il continue d'écrire de la poésie et participe au fonctionnement de la librairie et de sa maison d'édition. Ne se contentant pas seulement de s'engager dans la littérature, Ferlinghetti continue aussi de peindre. Ses tableaux sont souvent exposés dans les galeries et les musées à San Francisco et ailleurs.
La poésie de Ferlinghetti aborde souvent la politique et les grands débats sociaux. Il est partisan d'un art non élitique, qui reste populaire[13]. Le groupe italien Timoria lui a consacré une chanson, intitulée Ferlinghetti Blues (dans leur album El Topo Grand Hotel), et Ferlinghetti lui-même y a enregistré un de ses poèmes.