Née à New York puis élevée en France, Leslie Kaplan écrit en français. Elle suit des études de philosophie, de psychologie et d'histoire. Elle participe, depuis l'usine comme «établie», au mouvement de Mai 68[1].
Depuis 1982[2], elle publie des récits, des romans, des essais, du théâtre, essentiellement chez P.O.L.
Son premier livre est salué par Marguerite Duras et Maurice Blanchot[3].
Son travail est souvent adapté pour le théâtre (Claude Régy, Frédérique Lolliée, Élise Vigier, Marcial Di Fonzo Bo, etc.) et ses livres sont traduits dans une dizaine de langues[4].
Leslie Kaplan est membre du conseil de la revue de cinéma Trafic, fondée par Serge Daney.
Œuvre
Depuis L'Excès l'usine, dont Marguerite Duras écrit: «Je crois qu'on n'a jamais parlé de l'usine comme vous le faites… On la reconnaît… Comme une donnée commune», et que Maurice Blanchot salue: «C'est peut-être la poésie, c'est peut-être plus que la poésie»[2], Leslie Kaplan construit une œuvre «essentiellement politique», au sens d'«une poétique de l'émancipation»[1].
Dans ses récits et ses romans, Leslie Kaplan invente des personnages qui «réfléchissent comme tout le monde, comme l'auteur et comme le lecteur. Ils leur sont égaux ou supérieurs, en aucun cas inférieurs[5].» Elle «intègre la dimension de l'inconscient», «absence de psychologie, absence de discours»[6]. Les enjeux de Kaplan concernent «le réel»[7], ce sont «les enjeux du détail», qui ouvrent à «une anthropologie critique du langage et de la littérature»[8].
Dans son théâtre, Leslie Kaplan applique ce qu'Agathe Torti-Alcayaga a appelé les «techniques du saut»[9], ce qui permet à son écriture d'avoir «un impact direct sur son audience»[10]. «Une interrogation, un questionnement, et les répliques s'enchaînent… Et, subtilement, un «renversement se produit.»»[11]
Situé à Paris en 2016, le roman Mathias et la Révolution«réinvente l'art de la Révolution»[12] et appelle à «un changement du cadre de pensée»[13].
Distinctions
2017: Grand prix de la SGDL, pour l'ensemble de son œuvre[14].
Publications
Aux Éditions P.O.L (sauf si précision contraire)
L’Excès-l’usine, 1982
Le Livre des ciels, 1983
Le Criminel, 1985
Le Pont de Brooklyn, 1987; puis Gallimard Folio, 1991
L’Épreuve du passeur, 1988
Le Silence du diable, 1989
Les Mines de sel, 1993
Depuis maintenant, miss Nobody Knows, 1996
Les Prostituées philosophes, 1997
Le Psychanalyste, 1999; puis Gallimard Folio, 2001
Les Amants de Marie, 2002; puis Gallimard Folio, 2004
Les Outils, essai, 2003
L’Enfer est vert, Inventaire/Invention, 2006, puis Publie.net, 2013
Fever, 2005; puis Gallimard Folio, 2007
Toute ma vie j’ai été une femme, théâtre, 2008
Mon Amérique commence en Pologne, 2009
Louise, elle est folle, théâtre, 2011
Les Mots, 2011, Publie.net
Millefeuille, 2012; puis Gallimard Folio 2014 Prix Wepler 2012
Déplace le ciel, théâtre, 2013
Mathias et la Révolution, 2016
Mai 68, le chaos peut être un chantier, «conférence interrompue», 2018
Désordre, 2019
L'Aplatissement de la Terre suivi de Le Monde et son contraire, 2021
Mises en scène et adaptations
Pour le théâtre (sélection)
Le Criminel (1985), par Claude Régy, 1988
Depuis maintenant (1996), par Frédérique Loliée, 1996
L'Excès-l'usine (1982), par Marcial Di Fonzo Bo, 2002
Toute ma vie j'ai été une femme, par Élise Vigier et Frédérique Loliée, 2008
Louise, elle est folle, par Élise Vigier et Frédérique Loliée, 2011
Déplace le ciel, par Élise Vigier et Frédérique Loliée, 2013
Mathias et la Révolution, par Élise Vigier et Frédérique Loliée, au Théâtre du Nord de Lille en 2015[15]
Louise, elle est folle (2011), par la Compagnie Cyclone, 2018
Le Livre des ciels (1983), par la Compagnie Cyclone, 2019
Pour le cinéma
Fever, réalisé par Raphaël Neal, 2015
Déplace le Ciel, réalisé par Marina Ocádiz et Florence de Talhouët, 2017
Voir l'entretien « Usine » publié dans le livre Les Outils; par Maurice Blanchot, voir le texte « L'Excès-l'usine ou l'infini morcelé » dans les Écrits politiques, éditions Lignes.
Cf. site de son éditeur: anglais, allemand, espagnol, italien, portugais (Brésil), turc, roumain, norvégien, suédois, danois, polonais.
Mireille Hilsum (dir.), Leslie Kaplan, Paris, Classiques Garnier, , 271p. (ISBN978-2-8124-4926-0, SUDOC193525704), «Leslie Kaplan, une poétique de l'émancipation».
Heitor O'Dwyer de Macedo, « Écriture et inconscient. Le travail de Leslie Kaplan » in Mireille Hilsum, Leslie Kaplan, ibid.
Dominique Viart et Bruno Vercier, La Littérature française au présent, Bordas, .
Stéphane Bikialo, « Le détail, le réel » in Mireille Hilsum, Leslie Kaplan, ibid.
Agathe Torti-Alcayaga, «Techniques du saut : présentation de Leslie Kaplan», Itinéraires, (ISSN2427-920X, lire en ligne).
Agathe Torti-Alcayaga, « Le théâtre de Leslie Kaplan. « Nommer sans fermer, sans tuer » », in Mireille Hilsum, Leslie Kaplan, ibid.
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