Louis Calaferte, né le à Turin et mort le à Dijon, est un écrivain français.
Si ce bandeau n'est plus pertinent, retirez-le. Cliquez ici pour en savoir plus.
Cet article ne cite pas suffisamment ses sources ().
Si vous disposez d'ouvrages ou d'articles de référence ou si vous connaissez des sites web de qualité traitant du thème abordé ici, merci de compléter l'article en donnant les références utiles à sa vérifiabilité et en les liant à la section «Notes et références»
En pratique: Quelles sources sont attendues? Comment ajouter mes sources?
Louis Calaferte, fils d'un père immigré italien, maçon, et d'une mère stéphanoise, couturière à domicile, passe son enfance – à la fin de laquelle son père meurt de tuberculose – et son adolescence – correspondant aux années de guerre 1939-1945 – entre Lyon et la Haute-Loire.
Après l'obtention du certificat d'études, il travaille tour à tour comme garçon de courses, manutentionnaire dans une entreprise textile, manœuvre dans une usine de piles électriques, puis apprenti dessinateur dans un cabinet de dessins sur soierie. À cette époque, grâce à des retransmissions radiophoniques, il découvre le théâtre et s'essaie à l'écriture de nombreuses pièces[1].
En , il quitte Lyon pour Paris, espérant devenir comédien. S'ensuivent quatre années de misère et de doute pendant lesquelles il continue néanmoins d'écrire. Des rencontres décisives ont lieu : en 1949, avec Guy Rapp, comédien et metteur en scène, qui lui apportera son amitié et l'encouragera à écrire; en 1950, avec Guillemette, qui partagera sa vie; avec Joseph Kessel, à qui il soumet, en 1951, le manuscrit de Requiem des innocents. Ce «père en littérature», lui prodigue ses conseils, et après l'avoir fait retravailler, le présente à l'éditeur René Julliard. Le livre est aussitôt accepté, publié en 1952 et suivi, en 1953, de Partage des vivants, qui connaît un réel succès critique.
En 1956, il s'installe, avec Guillemette, à Mornant, dans les Monts du Lyonnais, et y écrit Septentrion[2],[3],[4].
L'été 1962, il en achève l'écriture six semaines après la disparition de René Julliard qui attendait impatiemment ce manuscrit en vue de sa publication.
Le Cercle du livre précieux (Claude Tchou) en assurera l'édition, en 1963, le proposant en souscription privée, avant même que ne tombent deux interdictions – de vitrine et de vente en librairie – émanant du ministère de la Santé, puis du ministère de l'Intérieur. Il faudra alors vingt ans pour que, sous l'égide de Gérard Bourgadier, le livre soit enfin édité aux Éditions Denoël.
Dans ce récit largement autobiographique, Calaferte relate à la première personne les errances d'un apprenti écrivain, ses premières lectures clandestines au cours de son travail d'ouvrier, et ses rencontres avec les femmes, dont la plus importante, dans le récit, est sans conteste Nora la Hollandaise, figure de l'émancipation féminine et de la réussite sociale. Ce livre subversif est un hymne au désir créateur et à la liberté de l'artiste, dans un contexte social à la fois rigide et fluctuant, celui de l'Après-Guerre.
De 1957 à 1972 – année où le couple quitte Mornant pour Lyon – Louis Calaferte collabore à la Radiodiffusion-télévision française, puis à l'ORTF, au titre de producteur-animateur.
Dans le même temps, il continue de publier chez Denoël, de façon très régulière, des récits à l'atmosphère intimiste – parfois onirique – quelquefois liés au monde de l'enfance. Ainsi que des recueils de poésie, chez différents éditeurs. En 1980, avec la protection bienveillante de Georges Piroué, commencera la parution des Carnets (1956-1977).
L'ensemble de ces notes[5], prises sur près de quarante années, nous offre le témoignage unique de la vie d'un écrivain volontairement en marge, en même temps que celui d'un créateur en proie à l'angoisse et à la maladie, adorateur de Dieu, des femmes et de la nature. Ils nous renseignent également sur l'autre facette artistique de l'écrivain, passionné de peinture, et sur ses goûts littéraires, qui vont de Stendhal, Paul Léautaud et Marcel Jouhandeau, aux moralistes français et à Franz Kafka.
Auteur dramatique jusqu'alors inconnu, Calaferte rencontre Jean-Pierre Miquel, directeur artistique du Théâtre national de l’Odéon, qui met en scène Chez les Titch, en 1973 – un réel compagnonnage créatif, ensuivi d'une amitié sincère, les amènera, l'un et l'autre, à une riche expérience théâtrale – et, un peu plus tard, les comédiens Sylvie Favre et Victor Viala, qui créeront et joueront aussi bien le théâtre intimiste que baroque.
Usant d'une tonalité comique très personnelle, Louis Calaferte exploite souvent dans ses pièces le thème de la relation familiale. Selon le metteur en scène Patrick Pelloquet, actuel directeur du Théâtre régional des Pays de la Loire : «...les personnages de Louis Calaferte sont davantage des stéréotypes de comportements que des personnages au sens restrictif du terme, évoluant dans un décor en huis clos» [6].
Guillemette et Louis Calaferte acquièrent une petite maison[7] en Bourgogne, et s'installent dans le village de Blaisy-Bas, en 1982.
En 1988, Louis Calaferte «suit» Gérard Bourgadier quand ce dernier crée L'Arpenteur – Memento mori, inaugure cette nouvelle unité éditoriale Gallimard – qu'il ne quittera qu'à la publication du seizième et dernier tome des Carnets de l'écrivain.
C'est un peu plus tard que le livre d'artiste Danse Découpage – dans lequel Philippe Cognée s'approprie la poésie de Calaferte – initié par Tarabuste éditeurs, semble être à l'origine de la publication intégrale de cette veine, largement ignorée jusqu'alors, travail éditorial de près d'une vingtaine d'années.
Publié en 1992, le livre sur le désir féminin, La Mécanique des femmes, est mis en scène au théâtre[8], puis mis en images par Jérôme de Missolz en 2000, et reçoit, sous cette forme (La Mécanique des femmes), un accueil très mitigé.
Pourtant, cela reste une des neuf Merveilles de folio en 2017, et, republié sous quatre couvertures différentes, son succès en littérature ne se dément pas depuis vingt-cinq ans.
Quelques années auparavant, en 1987, Sotha, José Pinheiro et Louis Calaferte, ont signé un premier film, Mon bel amour, ma déchirure.
De 1993 à 1999 les Éditions Hesse publient le Théâtre complet de Louis Calaferte.
Durablement marqué par ses souvenirs d'enfance liés à la Guerre, à l'Occupation et à la Libération, il en donne son récit en 1993 dans C'est la guerre, ouvrage publié six mois avant sa disparition, le , à Dijon.
L'inhumation a lieu au cimetière de Blaisy-Bas, où lui sera présenté, dernier hommage, un livre d'artistes, Nativité, sur lequel travaillait Tarabuste éditeurs.
Parallèlement à l'écriture, Louis Calaferte a consacré un large temps à une œuvre graphique très en relation avec son univers, parfois empreinte de poésie, mais aussi faite d'«essais», de fulgurances, de réminiscences... Il entretient une relation très suivie – le rencontrant souvent dans son atelier – avec le peintre Jacques Truphémus, qui illustre quelques-uns de ses livres.
Régulièrement exposés de son vivant, ses dessins, peintures glycérophtaliques, objets poétiques, collages font maintenant partie des collections de l'Association S.Ca.r.a.b.é.e[9], les amis de Louis Calaferte, aujourd'hui présidée par son épouse Guillemette – elle a permis et contribué à la parution des écrits inédits de l'écrivain (récits et poésie) et des volumes restants du Théâtre complet et des Carnets (Le Jardin fermé (1994), tome XVI et dernier, est paru en 2010).
Comme le souhaitait Louis Calaferte, l'ensemble des manuscrits et des archives littéraires de l'écrivain[10] a été confié à la Bibliothèque municipale de Lyon.
Citations
«Au commencement était le Sexe. Sauveur. Chargé d'immortalité. Il y a la Bête. Héroïque. Puissante. Et au-delà de la Bête il n'y a rien. Rien sinon Dieu Lui-même. Magnifique et pesant. Avec son œil de glace. Rond. Statique. Démesurément profond. Fixe jusqu'à l'hypnose. Tragique regard d'oiseau. Allumé et cruel. Impénétrable de détachement. Rivé sur l'infini d’où tout arrive.»
«Elle avait un cou de cygne, des yeux de chatte, un regard d'aigle, une taille de guêpe, des jambes de gazelle, un tempérament de lion, un caractère de chien. Pourtant ce n'était qu'une femme.»
«Les révoltants dessous organiques de la beauté.»; «J'écris pour ne pas me tuer.»
Paraphe, Denoël, (1973), Arléa, (2011)
«Ou le siècle à venir sera celui du refus, ou il ne sera qu'espace carcéral.»
Droit de cité, Manya, (1992), Gallimard Folio (1995)
«Amertume: vice de vieillard.»; «État: gangstérisme officialisé.»; «Moderne: future vieillerie.»; «Poésie: musique intime»; «Xénophobie: démangeaison des prolétaires et des commerçants.»
Petit dictionnaire à manivelle, L’Œil de la lettre, (1993)
«Les livres me donnaient confiance. Sentiment assez indéfinissable. Ils représentaient une force sûre, un secours permanent. Toujours réceptif, un livre! A la première lecture on a laissé une marque à telle ou telle page, le coin plié, c’est le passage qui répondait à une préoccupation, à un doute. Le dialogue est ininterrompu. D’autant plus vaste qu’on y ajoute tout ce qu’on veut. L’auteur n’a fait que poser les jalons indispensables. A vous de faire la tournée d’inspection.»
Septentrion, Folio no2142
Sur quelques ouvrages
Requiem des innocents
Le récit autobiographique relate la malvie d'un enfant de 10-14 ans dans une zone de la banlieue (lyonnaise): cabanes, terrain vague, sous-nutrition, alcoolisme, larcins, poux, violences, sexualité, «embrigadement scolaire» de jeunes «loups affamés» de vie. Les personnages jeunes (Calaferte, Schborn, Julius Lédernacht, Lubresco, Lucien, Blaise, Victor, Debrer, Emmy...) et les adultes (dont les parents (globalement ravagés par la misère), et les enseignants (Delbos, Loucheur Glosse, Lobe...) sont dans la lignée de Jules Vallès et de Christiane Rochefort, qui essaient de ne pas être seulement des innocents, des «déchets», des «sous-hommes».
Publications
Récits
Requiem des innocents, éd. : René Julliard (1952); Gallimard collection Folio no3388, (2000) (ISBN2070410013)
Promenade dans un parc, éd. : Denoël collection Romans français, (1987) (ISBN2207233367) - Prix de la nouvelle de l'Académie Française; Gallimard collection L'imaginaire no617, (2011) (ISBN2070134725)
Théâtre complet (en 6 vol.), éd. : Hesse (1993-1999)
Pièces intimistes (Trafic; Chez les Titch; Les miettes; Mo; Tu as bien fait de venir, Paul; L’entonnoir; Les derniers devoirs; L’aquarium), (ISBN2950406157)
Pièces baroques I (Mégaphonie; Les mandibules; L’amour des mots; Opéra Bleu; Le Roi Victor), (ISBN2950406165)
Pièces baroques II (La bataille de Waterloo; Aux armes, citoyens!; Le serment d'Hippocrate; Une souris grise; Un Riche, trois Pauvres; Les oiseaux), (ISBN2950406173)
Pièces baroques III (Black out; Les veufs; Clap; Le délinquant), (ISBN2911272021)
G. - Isthme de mon amour, éd.: Tarabuste collection Chemins fertiles, (2006) (ISBN978-2-84587-250-9)
Livres d’artiste
Télégrammes de nuit, L. Calaferte; Catherine Seghers, éd.: La Marge & Tarabuste, Blois, (1988)
Danse découpage, L. Calaferte; Philippe Cognée, éd.: Tarabuste collection Linguales n°5, (1988)
Nativité, L. Calaferte; Lise-Marie Brochen; Christine Crozat; Claire Lesteven; Frédérique Lucien; Kate Van Houten; Marie-Laure Viale, éd.: Tarabuste (1994)
Ouroboros, L. Calaferte; Philippe Cognée; Erik Dietman; Bernadette Genée & Alain Le Borgne; Jean-Louis Gerbaud; Paul-Armand Gette; Kate van Houten; Jean-Luc Parant; Françoise Quardon; Ian Tyson; Carmelo Zagari, éd.: Tarabuste (1998-2005)
L'Évangile métropolitain, L. Calaferte; François Bouillon; Philippe Cognée; Jeanne Gatard; Fabrice Hyber; Gilles Marrey; Nils-Udo; James Rielly; Jean-Jacques Rullier; Didier Trenet; Matthew Tyson; Claude Viallat; Mâkhi Xenakis, éd.: Tarabuste (2011)
Entretiens, correspondance
Une Vie, une déflagration, entretiens avec Patrick Amine, éd.: Denoël, (1985) (ISBN2207231240)
L’Aventure intérieure, entretiens avec Jean-Pierre Pauty, éd.: René Julliard, (1994) (ISBN2260012353)
Choses dites, entretiens et choix de textes, éd.: le Cherche Midi, (1997) (ISBN2862745030)
Louis Calaferte/Georges Piroué, correspondance 1969-1993, éd.: Hesse, (2001) (ISBN2911272382)
Récompenses
Prix international Ibsen pour la pièce Les Miettes (1978)
Prix Lugné Poe (1979)
Grand Prix de littérature dramatique de la Ville de Paris pour l'ensemble de son œuvre théâtrale (1984)
Prix de la nouvelle de l'Académie Française (1987) pour Promenade dans un parc
Revue Triages, no3 «Louis Calaferte» (Louis Calaferte, Djamel Meskache, entretien avec Daniel Biga), mai 1992
Le Matricule des anges, Le mensuel de la littérature contemporaine, no162, , dossier Louis Calaferte dirigé par Didier Garcia.
Les Actes du colloque « Autour de Louis Calaferte » (Dijon, 16-), supplément revue Triages, , 152p.Sous la direction de Djamel Meskache, ce volume comprend une importante bibliographie et les participations de Hervé Bismuth, Guillaume Bridet, Pascal Commère, Bruno Curatolo, Brigitte Denker-Bercoff, Sébastien Hubier, Serge Martin, André Not, Christian Petr, Jacques Poirier.
Vidéo
Le Balcon, Louis Calaferte, entretien réalisé à l'occasion de la sortie de son essai Droit de cité, réalisation Marie Paule Veysseyre, producteur Claude Jaget, 1992, 6 minutes 55, voir en ligne.
Adaptation
La Mécanique des femmes de Jérôme de Missolz sur une musique de Jean-François Pauvros, 2000
Другой контент может иметь иную лицензию. Перед использованием материалов сайта WikiSort.org внимательно изучите правила лицензирования конкретных элементов наполнения сайта.
2019-2025 WikiSort.org - проект по пересортировке и дополнению контента Википедии