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Louis-François Du Bois (d'abord écrit Dubois)[1], né à Lisieux le et mort au Mesnil-Durand le , est un historien, poète, traducteur, érudit, agronome, homme politique et administrateur français.

Louis Du Bois
Louis Du Bois (1773-1855);
portrait (physionotrace) de Fournier et Chrétien.
Fonction
Sous-préfet
Biographie
Naissance

Lisieux
Décès
(à 81 ans)
Le Mesnil-Durand
Nationalité
Française
Formation
juriste
Activités
Poète, traducteur, agronome, historien, homme politique
Autres informations
Membre de
Académie des sciences, arts et belles-lettres de Caen
Société d'encouragement pour l'industrie nationale
Distinction
Chevalier de la Légion d'honneur‎
Signature

Biographie



Contexte familial


Louis Du Bois naît en 1773 à Lisieux, où il habite à l’entrée nord des Boucheries, future place Victor-Hugo[2]. Il est le fils d'un marchand de frocs qui se révèle malheureux en affaires. Sa mère, passionnée d'horticulture, lui donnera le goût de cette activité ainsi que, de manière générale, de tous les travaux ruraux. Son oncle maternel, un de Plainville, de vieille noblesse, le prend en amitié et constate la précocité intellectuelle de l'enfant[3].


Formation et carrière


Il reçoit d'abord l'instruction de l’abbé Jacques Dufresne, curé du Mesnil-Durand et futur député du clergé aux États généraux, puis celle d'un précepteur. Un autre ecclésiastique, l'abbé Fougère, vicaire de Saint-Julien-le-Faucon, lui enseigne le latin[3].

Après de brillantes études au collège de Lisieux, où il termine avec succès sa classe de rhétorique, ses parents l'orientent vers la jurisprudence, et il devient en 1791 l'élève de l'avocat lexovien Plancher. Enthousiasmé par les idées révolutionnaires, il délaisse ses études de droit pour le militantisme politique, et se retrouve bientôt secrétaire du club des Girondins de Lisieux[3]. Monté à Paris en 1792, il se lie avec Rouget de Lisle, au point de lui suggérer la correction de deux vers de la Marseillaise, et de rédiger un couplet supplémentaire, dit « couplet des enfants »[3]. Son expérience politique parisienne lui fait prendre les Montagnards en aversion, rejoindre en les proscrits de Caen, et fréquenter brièvement Charlotte Corday[3].

En 1794, il est chargé par la Convention de recenser les livres confisqués aux couvents et aux châteaux afin de constituer une bibliothèque. Cette activité, qui lui prend deux ans, lui redonne le goût des études, dont celles de jurisprudence qu'il avait temporairement abandonnées et qu'il reprend à Alençon sous la direction de l’avocat Le Fourdrey. En 1799, il obtient par concours, grâce à un mémoire sur l'histoire littéraire et la bibliographie, la place de bibliothécaire de l’École centrale de l’Orne[3], puis de la ville d’Alençon. Il devient secrétaire du préfet de l'Orne La Magdeleine, en 1805, puis, en 1812, de celui de Trasimène. Il est nommé sous-préfet de Bernay en 1830, de Vitré en 1833, puis de Châteaulin en 1839[4]. Le dernier poste qu'il obtient est celui de secrétaire aux Archives nationales à Paris[2].

Au terme de sa carrière, le , il quitte la capitale et s’installe dans sa petite propriété du Mesnil-Durand, près de Lisieux. Il y demeure jusqu’à sa mort, survenue en . C'est là qu'il achève son Histoire de Lisieux, commencée depuis longtemps, et publiée en 1845[2].

Louis Du Bois fut entre autres membre de la Société d'émulation d'Alençon, correspondant de la Société d'encouragement pour l'industrie nationale à Paris, membre associé de la Société littéraire de Bourges, de l’Académie des sciences, arts et belles-lettres de Caen, et de la Société d'agriculture et de commerce de Caen[5]. Il fut également chevalier de la Légion d'honneur[6].


Arrière-plan politique et philosophique


Girondin pendant la Révolution, il est violemment hostile aux Montagnards, aux émigrés et au clergé réfractaire. Il devient franc-maçon sous l’Empire, et « champion de l’opposition libérale » sous la Restauration, ce qui l’exclut de toute activité officielle. Il se révèle orléaniste sous Louis-Philippe, qui le nomme sous-préfet. D'un point de vue philosophique, Du Bois entretient, toute sa vie durant, un véritable culte pour Voltaire et son œuvre[2]. À ce propos son ami Julien Travers, érudit comme lui et auteur d'une notice nécrologique en 1857, peut dire de lui : « Les religions qu’il avait étudiées avec les préventions de Voltaire, son maître, son poète et son philosophe de prédilection, en avaient fait un déiste consciencieux et tolérant dans ses relations privées, mais trop désireux de faire partager ses convictions et prêt à combattre celles d’autrui, la plume à la main »[3].


L'œuvre


Tant par ses origines que par goût, Louis Du Bois se trouve très tôt attiré vers les études locales de Normandie, et y consacre tous ses loisirs. L’Orne, où il commence sa carrière, bénéficie d'une grande partie de ses travaux[4].

L'œuvre de Louis Du Bois est immense et très variée, et Julien Travers peut dire à son sujet : « Louis Du Bois a trop écrit et sur trop de matières pour n’être pas, sur quelques-unes, léger et superficiel[3] ». Elle comprend des descriptions statistiques et administratives de la Normandie, et en particulier de l'Orne ; des notices et des ouvrages historiques de toutes sortes ; des études agronomiques, archéologiques, dialectologiques, toponymiques et biographiques ; des poésies, etc. Il est également l'auteur d'une traduction, dans la collection Guizot, des Historiæ ecclesiasticæ d’Orderic Vital, sous le titre d'Histoire de Normandie. Du Bois a activement collaboré à bien des recueils ; il a fondé en 1803 et dirigé, de 1806 à 1812, le Journal politique et littéraire de l’Orne, et donné des éditions estimées de quelques auteurs français ; enfin, il a laissé beaucoup d’ouvrages inédits sur tous les sujets. Il a été l’un des collaborateurs de l'édition Dalibon des œuvres complètes de Voltaire.

Parmi tous ses écrits, on en retiendra trois principaux, emblématiques du personnage :


Septième couplet de la Marseillaise

Lié avec Rouget de Lisle, Du Bois passe, de façon incertaine, pour être l’auteur du 7e couplet, dit des Enfants, de la Marseillaise, adopté par Rouget de Lisle lui-même et réédité ou chanté par tout le monde, comme son œuvre[3] :

Nous entrerons dans la carrière
Quand nos aînés n’y seront plus ;
Nous y trouverons leur poussière
Et l’exemple de leurs vertus.
Bien moins jaloux de leur survivre
Que de partager leur cercueil,
Nous aurons le sublime orgueil
De les venger ou de les suivre.

Louis Du Bois en a clairement revendiqué la paternité : « Au mois d', j'ajoutai un septième couplet qui fut bien accueilli dans les journaux : c'est le couplet des Enfans, dont l'idée est empruntée au chant des Spartiates, rapporté par Plutarque »[7].

Celle paternité reste néanmoins contestée. Elle l'a été en particulier par G. Lenotre[8] et plus tard par Claude Muller, qui considèrent que le véritable auteur en est l'abbé Antoine Pessonneaux[9]. Ce couplet a aussi été attribué à André Chénier ou à son frère Marie-Joseph[10],[11].


Glossaire du patois normand

Plus qu’octogénaire, Du Bois avait montré à son ami l’érudit Julien Travers un Glossaire du patois normand vers la fin du XVIIIe siècle et le pria de lui chercher un éditeur. Occupé qu’il fut toute sa vie à d’autres compositions, il n’avait pu y mettre la dernière main et avait vu avec peine sa publication devancée par le Dictionnaire du patois normand que firent paraître, en 1849, Alfred et Edelestand du Méril. Travers l’augmenta des deux tiers et le publia en 1856[2],[3].


Histoire de Lisieux

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Publications



Bibliographie



Liens externes



Notes


  1. Louis Du Bois écrivit son nom en un seul mot pendant la première moitié de sa vie, puis adopta la graphie en deux mots, qui était celle du patronyme de ses ancêtres ; voir Julien Travers, Biographie de M. Louis Du Bois, Caen, Hardel, 1857, p. 4, no 1.
  2. Yves Nédélec, « Commentaire sur deux histoires de Lisieux du XIXe siècle et sur leurs auteurs : Histoire de Lisieux (ville, diocèse, arrondissement), Louis Dubois [1773-1855]; Ville de Lisieux, Auguste Guilmeth [1807-vers 1860] », in Bulletin de Société historique de Lisieux no 66, deuxième semestre 2008, p. 7-57.
  3. Julien Travers, Biographie de M. Louis Du Bois, Caen, Hardel, 1857.
  4. Henri Tournouer, notice sur Louis Du Bois dans le Bulletin de la Société historique et archéologique de l’Orne, t. 43, janvier 1924.
  5. Page de titre de la Notice historique et littéraire sur Valazé, 1802, de Louis Du Bois.
  6. Page de titre de La Roche aux Fées, galerie druidique, Vitré, 1837, et publications postérieures de Louis Du Bois.
  7. Louis Du Bois, Notice sur la Marseillaise, Durand, Lisieux, 1848, 16 p.
  8. G. Lenotre, Sous le bonnet rouge, collection « La Petite Histoire », Grasset, 1936.
  9. E. J. Savigné, « Un couplet de la Marseillaise et l’Abbé Pessonneaux » (consulté le )
  10. Claude Muller, Les Mystères du Dauphiné, Éditions de Borée, , 423 p. (lire en ligne), p. 121-127.
  11. Bernard Gourbin, Les Inconnus célèbres de Normandie, Éditions Cheminements, , 319 p. (lire en ligne), p. 60.



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