Louis de Boissy est un poète satirique et auteur dramatique français, né à Vic-sur-Cère (Cantal) le et mort à Paris le . Il a été élu membre de l'Académie française en 1754.
Né de parents pauvres, il est brièvement ecclésiastique[1]. Venu à Paris à l'âge de vingt ans, « sans fortune, et pressé de vivre»[2], il se lance dans le genre satirique, attaquant, « sans ménagement et sans distinction, tout ce que la littérature avait de plus célèbre»[3]. Il s'en détourne bientôt au profit de la comédie et donne, en l'espace de 30 ans, une cinquantaine de pièces, tant au Théâtre-Français qu'au Théâtre-Italien. Il connaît à la fois des échecs et des succès. Parmi les pièces que l'on applaudit, la plupart sont « des vaudevilles faits pour le moment, et destinés à passer avec lui»[4]. Quant à leur auteur, « ayant trop peu vécu dans le monde pour le connaître, et trop peu étudié les hommes pour les avoir bien vus, il a peint les hommes d'une touche plus légère que mâle, et plus facile que vigoureuse. Aussi trouve-t-on dans ses pièces plus de détails que de grands effets, et plus de portraits que de caractères. »[5]
Une comédie, créée au Théâtre-Français en 1740, se détache du lot. On doit, écrit d'Alembert, «citer avec distinction les Dehors trompeurs, pièce de caractère et d'intrigue tout à la fois, pleine de situations comiques, écrite avec élégance et facilité»[4]. La Harpe y trouve « de l'intrigue, de l'intérêt, des caractères, des situations, des peintures de mœurs, et des détails comiques. Le style, quoique beaucoup meilleur que celui de ses autres pièces, est médiocre, mais en total l'ouvrage est estimable: il a justifié l'admission de l'auteur à l'Académie française, et l'a classé parmi les poètes comiques. »[6]
Tous les critiques ont remarqué chez Boissy sa grande facilité pour les vers, qui lui permet à l'occasion de soulager sa misère en louant ses services de versificateur à d'autres dramaturges auxquels manque le don poétique. Longtemps écarté de l'Académie française en raison du souvenir cuisant laissé par ses premières satires, il y entre à l'âge de 60 ans, succédant à Destouches en 1754. Il entre à la même époque à la Gazette, où il ne reste que peu de temps, puis au Mercure de France, qu'il dirige de 1755 jusqu'à l'année de sa mort, survenue au moment où il commence enfin à sortir de l'indigence qui l'a poursuivi toute sa vie.
Louis de Boissy, qui avait épousé sa blanchisseuse[7], eut un fils, Louis Michel de Boissy, qui entra comme lui en littérature, mais dans un genre que tout opposait au sien.
Œuvres
Théâtre
L'Amant de sa femme, ou la Rivale d'elle-même, comédie en 1 acte et en prose, Paris, Théâtre-Français, Texte en ligne
L'Impatient, comédie en 5 actes et en vers, précédée d'un prologue, Paris, Théâtre-Français,
Le Plagiaire, comédie en vers et en 3 actes, Théâtre italien de Paris,
Le Duc de Surrey, pièce héroïque en vers et en 5 actes, Paris, Théâtre-Français,
Les Valets maîtres, comédie en vers libres et en 2 actes, Théâtre italien de Paris,
La Péruvienne, comédie en 5 actes et en vers libes, Paris, Théâtre-Français,
Le Retour de la paix, comédie en un acte en vers, Paris, Théâtre italien de Paris, Texte en ligne
La Comète, comédie en un acte en vers libres, Paris, Théâtre-Français,
Le Prix du silence, comédie en 3 actes et en vers, Théâtre italien de Paris,
La Frivolité, comédie en 1 acte et en vers, Théâtre italien de Paris,
Programme d'Eugénie, ou des Effets de l'amour, comédie en 3 actes, avec 3 intermèdes, Château de Fontainebleau,
Le Maire de village, opéra en prose, Paris, Théâtre de l'Ambigu-Comique,
Varia
L'Élève de Terpsichore, ou le Nourrisson de la satire, 1718
Les Filles femmes et les femmes filles, ou le Monde changé, conte qui n'en est pas un. Les Quinze minutes ou le Temps bien employé, conte d'un quart d'heure, 1751
Notes et références
Tyrtée Tastet, Histoire des quarante fauteuils de l'Académie française depuis la fondation jusqu'à nos jours, 1635-1855, vol. II, 1855, p. 298.
D'Alembert, p. 507.
D'Alembert, p. 507-508.
D'Alembert, p. 510.
D'Alembert, p. 511.
Jean-François de La Harpe, Cours de littérature ancienne et moderne, Paris, Firmin Didot, vol. 2, 1840, p. 487.
János Hankiss, Philippe Néricault Destouches: l'homme et l'œuvre, Genève, Slatkine, 1981, p. 46.
Source biographique
Jean le Rond D'Alembert, « Éloge de Boissy » in Œuvres complètes de d'Alembert, Paris, Belin et Bossange, t. 3, 1repartie, 1821, p.507-521
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