Joseph Guichard, Louisa Siefert aux Ormes (1869), musée des beaux-arts de Lyon.
Issue d'une famille protestante établie à Lyon, elle reçoit une bonne éducation religieuse. Son père Henri était un homme d’affaires venu jeune à Lyon et originaire de la Hesse tandis que sa mère était fille et petite-fille de soyeux lyonnais, de lointaine origine alémanique (canton de Thurgovie en Suisse) et alliés en France à une famille descendante de protestants cévenols. Accablée dès l’adolescence par une maladie qui devait l’emporter précocement, elle a laissé une poésie empreinte de douleur mais soutenue d’un vif spiritualisme protestant[1].
Son premier recueil de poèmes, Rayons perdus, paru en 1868, connaît un grand succès. En 1870, Rimbaud s'en procure la quatrième édition et en parle ainsi dans une lettre à Georges Izambard: «[…] j'ai là une pièce très émue et fort belle, Marguerite […]. C'est aussi beau que les plaintes d'Antigone dans Sophocle.»
En 1863, elle fait la connaissance de Charles Asselineau, ami de Baudelaire, et entre grâce à lui en relation avec des écrivains tels que Victor Hugo, Edgar Quinet, Émile Deschamps, Théodore de Banville, Leconte de Lisle, Sainte-Beuve, Michelet et avec le peintre Paul Chenavard. Asselineau adresse son premier recueil à Victor Hugo, qui lui envoie en retour une photographie dédicacée ainsi: «À Mademoiselle Louisa Siefert après avoir lu ses charmants vers». Elle dédiera au grand poète son Année républicaine[2]. Asselineau meurt en 1874, léguant toutes ses archives à Louisa Siefert, qui ne lui survivra que quelques années.
Elle meurt le à Pau où elle soignait une tuberculose osseuse (coxalgie) qui avait fini par atteindre ses poumons. Elle est inhumée dans le carré B153 du cimetière communal de Saint-Cyr-au-Mont-d'Or[3], village où elle habitait, au hameau des Ormes[4].
Louisa Siefert est l'arrière-grand-tante du chanteur Renaud[5].
Hommages
À Saint-Cyr-au-Mont-d'Or, la rue Louisa Siefert borde la propriété où elle habitait. En 2019, le conseil municipal a décidé d'appeler Espace culturel Louisa Siefert le lieu inauguré en 2021[5],[6].
Louisa Siefert est représentée sur la fresque Aux gloires du Lyonnais et du Beaujolais du conseil départemental du Rhône[5].
Œuvres
Rayons perdus, Paris, Lemerre, 1868, lire en ligne sur Gallica
Comédies romanesques, Paris, Lemerre, 1872, disponible sur Internet Archive
Méline, Paris, Lemerre, 1876, lire en ligne sur Gallica
Souvenirs rassemblés par sa mère et poésies inédites, Paris, Fischbacher, 1881, lire en ligne sur Gallica
Notes et références
Bernard Poche, Une culture autre: la littérature à Lyon (1890-1914), L’Harmattan, 2010; collectif, Visages du Lyonnais, Paris, Éditions des Horizons de France, 1952.
Victor Hugo possédait dans sa bibliothèque de Hauteville House les trois recueils de poésies de Louisa Siefert.
(en) Wendy Nicholas Greenberg, Uncanonical Women Feminine Voice in French Poetry, Rodopi, coll. «Chiasma», Amsterdam/Atlanta, GA, 1999, 181p.(ISBN90-420-0532-7), chap. III («Louisa Siefert: Imitation and Romantic Melancholy»), p.69.
Pierre Brunel, «Rimbaud et Louisa Siefert», dans Studi in onore di Mario Matucci, Pisa, Pacini, 1993, 126p., p.202-210(ISBN2-7298-4850-9).
Jean Butin, «Louisa Siefert», dans Ces Lyonnaises qui ont marqué leur temps, Lyon, Éd. Lyonnaise Art et Histoire, 2004, 284p.. (ISBN2-84147-092-X).
Okabe Kyoko, «Une poétesse oubliée Louisa Siefert: à travers la lecture de Rimbaud», Gakushuin University studies in Humanities, 15, 2006, p.175-193(ISSN0919-0791).
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