Louise Crombach (ou Crombak), née le à Lons-Le-Saunier et morte le dans le 20e arrondissement de Paris, est une couturière puis inspectrice de prison, écrivaine et féministe française[1].
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Louise Crombach est la fille d'une paysanne de Franche-Comté et d’un juif alsacien et reçoit une éducation modeste[2]. Elle commence sa vie professionnelle comme couturière mais, devant son talent, comparé à celui d'Élisa Mercœur[2], elle est envoyée à Paris, où elle est accueillie par Amable Tastu[1]. Elle est ainsi introduite dans le prestigieux salon littéraire, le « Cénacle » tenu par Charles Nodier et est la protégée des Lamartine[1]. Elle devient la préceptrice de la fille de George Sand[1]. Louise Crombach fréquente les milieux littéraires et y fait la connaissance de Marceline Desbordes-Valmore[3], issue elle aussi d'une famille ouvrière[4]. Elle est l'une des premières écrivaines issues d'un milieu ouvrier et ayant la possibilité de vivre de son art, poursuivant la tendance démarrée par George Sand[4].
Son premier livre pour enfants, Le Jeune libéré, paraît en 1839 et reçoit le prix Montyon de l’Académie française l'année suivante[1]. En 1839, elle accouche d'un enfant qui n'est pas reconnu par son père et lui vaut de perdre une partie de sa protection[3].
Faisant face aux difficultés matérielles, Elisa de Lamartine lui trouve un emploi de surveillante de prison (ou surnuméraire) à la prison de femmes de Saint-Lazare en 1842[1]. Louise Crombach y devient inspectrice en 1844[5]. C'est là qu'elle s'émeut des conditions de détention des prisonnières et de leur misère dont elle se sent proche [5],[1].
En 1843, Flora Tristan, malgré la situation de Louise Crombach, la sollicite pour une souscription qu'elle organise pour le journal L’Union ouvrière[6]. Cette année-là, un des poèmes de Desbordes-Valmore (« Moi, je le sais », dans Bouquets et prières) lui est dédié[3],[7]. Louise Crombach lui présentera Marie Pape-Carpantier car elles se connaissent[3]. Début 1844, elle rejoint l'équipe de journalistes du Nouveau Monde, Journal de la science sociale, qui vise à relancer, sans succès, l'ancien journal fouriériste Le Nouveau Monde. On y trouve autres rédacteurs Arthur de Bonnard, un des premiers coopérateurs français et Auguste Colin[3].
Louise Crombach est nommée inspectrice titulaire à la prison de Saint Lazare en 1844[1].
Accusée d'avoir laissé échapper une captive le , un procès s'ensuit le , lors duquel sont lues des lettres insinuant une relation homosexuelle avec une autre détenue[1]. Desbordes-Valmore intervient dans ce procès, s'exclamant[8],[9] :
« J'ai vu une fois de près un tribunal d'hommes. Ce n'est pas ainsi que je comprends la lumière et la justice. »
— Cité par Francis Ambrière (83)Le grief des femmes II, p119
Louise Crombach est condamnée à deux ans de prison en juin mais le pourvoi en cassation annule le jugement[1]. Elle est libérée le 28 novembre 1845[10]. La révélation de cette correspondance va cependant l'éloigner de Desbordes-Valmore, tant et si bien qu'elle n'intervient pas lorsque Crombach est de nouveau le sujet d'un procès en novembre 1845 à Versailles[3]. Crombach en sort néanmoins acquittée et part se réfugier à la Villette chez un curé[3].
Elle meurt en 1894.
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