Madeleine Gagnon est l'une des plus grandes figures littéraires du Québec[2],[3]. Écrivaine engagée, elle entreprend des études littéraires tout en poursuivant ses études musicales jusqu'à 21 ans[4]. Elle obtient son baccalauréat ès arts (lettres) en Acadie en 1959, sa maîtrise en philosophie à l'Université de Montréal en 1961 et, finalement, son doctorat ès lettres à Aix-en-Provence en 1968[4].
En 1969, elle obtient le poste d'enseignante au département d’études littéraires de l’Université du Québec à Montréal à la suite duquel elle est professeure invitée dans quelques universités dont l’Université de Paris XIII en 1976, l’Université de Sherbrooke en 1984. De 1985 à 1987, elle est écrivaine en résidence à l’Université du Québec à Montréal et, de 1987 à 1989, au département de littérature comparée à l’Université de Montréal. De 1990 à 1994, elle est invité à titre d'écrivaine en résidence au département de lettres de l’Université du Québec à Rimouski[5].
Son activité d'enseignante s’accompagne d’une action syndicale engagée au sein du réseau des Universités du Québec. Elle s'investit également au niveau de la création de comités femmes sectoriels et intersyndicaux. D’ailleurs, l’engagement de Madeleine Gagnon pour la cause féministe trouve sa résonance tant au niveau de son engagement militant qu'à travers ses écrits. En collaboration avec Denise Boucher, Annie Leclerc, Hélène Cixous et Annie Cohen, elle co-publie des textes qui marquent le féminisme de l'époque[5]. Madeleine Gagnon explore dans ses œuvres les souffrances des femmes d’ici et d’ailleurs, la psychanalyse, le structuralisme ainsi que l'indépendantisme[2],[6],[7].
En plus de collaborer avec plusieurs auteure pour la parution d'essais ainsi qu'avec des artistes visuels pour la création de livres d'artistes, Madeleine Gagnon collabore, entre autres, aux revues Chroniques (revue qu'elle a fondée avec Patrick Straram le Bison ravi), Liberté, La Nouvelle Barre du jour, Possibles, Osiris, Dérives, Estuaire, la Chambre blanche, Résistance, Urgences, Passages, In'hui (France) et Actuels[4],[8].
Active sur la scène littéraire québécoise et internationale, elle participe à plusieurs lectures publiques, écrit des textes radiophoniques et donne plusieurs conférences au Canada, aux États-Unis et en Europe. Ses textes paraissent notamment dans des anthologies canadiennes, françaises, italiennes et américaines et ses œuvres ont été traduites en anglais et en espagnol[4].
En 1986, Madeleine Gagnon obtient le Grand Prix de poésie du Journal de Montréal pour son livre Les Fleurs du Catalpa à la suite duquel elle obtient le Prix Arthur-Buies du Salon du livre de Rimouski en 1990. En 1991, elle reçoit le Prix Artquimédia de la ville d'Amqui et le Prix du Gouverneur général du Canada, catégorie poésie, pour Chant pour un Québec lointain. En 2001, on lui donne le Prix Marcel-Couture pour l'essai Les femmes et la guerre et en 2002, le Prix Athanase-David pour l'ensemble de son œuvre. Finalement, en 2008, Madeleine Gagnon remporte le Prix spécial de poésie du Concours international Ronald-Gasparic[4].
Depuis 1987, elle est membre de l'Académie des lettres du Québec. Elle est aussi membre de l'Association des auteurs et compositeurs canadiens depuis 1978 et de l'Union des écrivaines et des écrivains québécois depuis 1977[4].
Œuvres
Poésie
Poélitique, Montréal, Les Herbes rouges (Revue), 1975, 31 p.
Antre, Montréal, Les Herbes rouges (Revue), 1978, 51 p.
Au cœur de la lettre, Montréal, VLB Éditeur, 1981, 99 p. (ISBN2890051404)
Pensées du poème, Montréal, VLB Éditeur, 1983, 63 p. (ISBN289005182X)
Les Fleurs du Catalpa, Montréal, VLB Éditeur, 1986, 129 p. (ISBN2890052303)
Femmeros, dessins de Lucie Laporte, Montréal, Éditions Le Noroît, coll. Écritures/Ratures, 1988, 130 p. (ISBN2890181758)
Chant pour un Québec lointain, Montréal, VLB Éditeur et La Table rase, 1990, 103 p. (ISBN2890054152 et 2902905033)
L'instance orpheline: petite lecture de Mille plateaux de G. Deleuze et F. Guattari, Laval, Trois, 1991, 85 p. (ISBN2920887300)
La Terre est remplie de langage, Montréal, VLB Éditeur, 1993, 119 p. (ISBN289005537X)
Là où les eaux s’amusent, avec des dessins de Colette Rousseau, Rimouski, Éditeq, 1994, 59 p. (ISBN2920307398)
Rêve de pierre, Montréal, VLB Éditeur, 1999, 171 p. (ISBN2890057011)
À l’ombre des mots, poèmes 1964-2006, l’Hexagone, coll. Rétrospectives, 2007, 742 p. (ISBN9782890067851)
Fictions
Les Morts-vivants, Montréal, HMH, coll.«l'Arbre», 1969, 174 p.
Pour les femmes et tous les autres, Montréal, l'Aurore, 1974, 50 p.
Lueur: roman archéologique, Montréal, VLB Éditeur, 1979, 165 p.
La Lettre infinie, Montréal, VLB Éditeur, 1984, 108 p. (ISBN2890051927)
L’Infante immémoriale, Écrits des Forges et La Table rase, 1986
Les Samedis fantastiques, littérature jeunesse, Montréal, Éditions Paulines, cop., 1986, 115 p. (ISBN2890391027)
Au pays des gouttes, illustrations de Mireille Lanctôt, littérature jeunesse, Montréal, Éditions Paulines, cop., 1986, 24 p. (ISBN289039090X)
Un Monde grouillant, littérature jeunesse, Montréal, Éditions Paulines, cop., 1989, 141 p. (ISBN2890396525)
Le sourire de la dame de l'image, nouvelles, LaSalle, Éditions Hurtubise, 1991, 88 p. (ISBN2890458822)
Les Cathédrales sauvages, récit, Montréal, VLB Éditeur, 1994, 157 p. (ISBN2890055698)
Le Vent majeur, roman, Montréal, VLB Éditeur, 1995, 200 p. (Réédition: l’Hexagone, TYPO, 2008) (ISBN2890056198)
Le Deuil du soleil, récit, Montréal, VLB Éditeur, coll. Poésie, 1998, 178 p. (ISBN2890056570)
Mémoires d'enfance, Notre-Dame-des-Neiges, Éditions Trois-Pistoles, 2001, 104 p. (ISBN9782921898829)
Amqui, lieu de rencontre, récit de Madeleine Gagnon, photographies de Michel Dompierre, Amqui, Édition Ville d'Amqui, 2002, 120 p. (ISBN2980122742)
Je m’appelle Bosnia, roman, Montréal, VLB Éditeur, 2005, 233 p. (ISBN2890058956)
Le vent majeur: journal d'un jeune homme amoureux, roman, Montréal, Typo, 2008, 245 p. (ISBN9782892952315)
Depuis toujours: récit autobiographique, Montréal, Boréal, 2013, 426 p. (ISBN9782764622285)
Essais
Retailles, avec Denise Boucher, Montréal, l’Étincelle, 1977, 163 p. [Réédition: Montréal, l'Hexagone, coll. Typo, 1988, 153 p.] (ISBN0885150724 et 2892950260)
La Venue à l’écriture, avec Hélène Cixous et Annie Leclerc, Paris, Union générale d'édition, coll. 10/18, 1977, 151 p. (ISBN2264001488)
Les Mots ont le temps de venir, dessins et textes, avec Annie Cohen, Cresson, La Table rase, Trois-Rivière, Écrits des Forges, 1989, 52 p. (ISBN2902905300 et 2890461572)
Les Femmes et la Guerre, préface de Benoîte Groult, introduction de Monique Durand, Montréal, VLB Éditeur, 2000, 306 p. (ISBN2890057577)
Anna, Jeanne, Samia… (Femmes dans la guerre), Paris, Fayard, 2001, 369 p. (ISBN2213608628)
Livres d'artiste
Juste un instant: une suite poétique, accompagnée par huit gravures en taille douce de Janine Leroux Guillaume, Montréal, Éditions Les Imagier, 1998, 1 portefeuille.
OLT, avec des gravures de Gérard Truilhé, Trames, Barriac, France, 2009, n.p.
Sans titre, avec des œuvres d’Irene Whittome, conception de Jacques Fournier, éditions Roselin, 2009, n.p.
Traductions
Antre = Lair , traduction par Howard Scott, Toronto, Coach House Press, 1989, 60 p. (ISBN0889103747)
Chant pour un Québec lointain = Song for a Far Quebec, traduction par Howard Scott, Toronto, Coach House Press, 1993, 69 p. (ISBN0889104654)
Les Femmes et la Guerre = Las mujeres dan la vida, los hombres la quitan, Barcelone, Ares y mares (Critica), 2001, 307 p. (ISBN9788484322726)
Les Femmes et la Guerre = Women in a World at War, traduction par Phyllis Aronoff et Howard Scott, Vancouver, Talonbooks, 2004, 306 p. (ISBN0889224838)
Je m’appelle Bosnia = My Name is Bosnia, traduction par Phyllis Aronoff et Howard Scott, Vancouver, Talonbooks, 2006, 256 p. (ISBN9780889225428 et 0889225427)
Rêve de pierre = Stonedream, traduction par Andrea Moorhead, Toronto, Guernica, 2010, 163 p. (ISBN9781550713183)
Le Vent majeur = Against the Wind, traduction par Phyllis Aronoff et Howard Scott, Vancouver, Talonbooks, 2012, 159 p. (ISBN9780889226968)
Depuis toujours = As always: memoir of a life in writing, Traduction par Phyllis Aronoff and Howard Scott, 2015, 321 p. (ISBN9780889228962)
Anthologie et autres
Autographie, rétrospective de poèmes (1974-1981), Montréal, VLB, 1982, n.p.
Autographie: Fictions (vol.1), Toute écriture est amour (vol. 2), Montréal, VLB Éditeur, 1989, n.p. (ISBN2890050610 et 2890053040)
La Poésie québécoise actuelle, avant-propos de Wladimir Krysinski, anthologie, Longueuil, le Préambule, cop., 1990, 47 p. (ISBN2891331257)
Jonas dans la vallée, dans Pièce de résistance en quatre services, avec Victor-Lévy Beaulieu, Théâtre, Denis Leblond et Sylvain Rivière, Trois-Pistoles, Éditions Trois-Pistoles, 1997, n.p.
Le Chant de la terre, choix et préface de Paul Chanel Malenfant, anthologie, Montréal, TYPO, 2002, 358 p. (ISBN289295181X)
Donner ma langue au chant, Montréal, Éditions du Noroît, 2011, 162 p. (ISBN9782890186842)
Filmographie
Le Grand Remue-ménage, réalisation par Sylvie Groulx et Francine Allaire, Québec, 1978, 71 minutes.
Prix et honneurs
1986 - Récipiendaire: Prix littéraire du Journal de Montréal (pour Les Fleurs du Catalpa)[9]
1987 - Membre de l'Académie des lettres du Québec[10]
1990 - Récipiendaire: Prix Arthur-Buies du Salon du livre de Rimouski (pour l'ensemble de son œuvre)[11]
1991 - Récipiendaire: Prix Artquimedia (pour l'ensemble de son œuvre)[1]
1991 - Récipiendaire: Prix littéraires du Gouverneur général, poésie (pour Chant pour un Québec lointain)[12],[13]
1993 - Finaliste: Prix littéraires du Gouverneur général, poésie (pour La terre est remplie de langage)[14]
1998 - Finaliste: Prix littéraires du Gouverneur général, romans et nouvelles (pour Le Deuil du soleil)[14]
2000 - Finaliste: Prix littéraires du Gouverneur général, poésie (pour Rêve de pierre)[14]
2001 - Finaliste: Prix littéraires du Gouverneur général, études et essais (pour Les femmes et la Guerre)[15]
2001 - Récipiendaire: Prix Marcel-Couture du Salon du livre de Montréal (pour Les Femmes et la Guerre)[16]
2002 - Récipiendaire: Prix Athanase-David (pour l'ensemble de son œuvre)[17]
2008 - Récipiendaire: Prix international de poésie Ronald-Gasparic, Roumanie[18],[19]
2007-2009 - Récipiendaire: Bourse de carrière du Conseil des arts et des lettres du Québec[20]
Archives
Le fonds d'archives de Madeleine Gagnon est conservé au centre d'archives de Montréal de Bibliothèque et Archives nationales du Québec[21].
Susy Turcotte, «Madeleine Gagnon: recréer la vie», Nuit blanche, le magazine du livre, no69, , p.25–27 (ISSN0823-2490 et 1923-3191, lire en ligne, consulté le )
Francine Bordeleau, «L’art poétique de Madeleine Gagnon», Lettres québécoises: la revue de l’actualité littéraire, no112, , p.8–10 (ISSN0382-084X et 1923-239X, lire en ligne, consulté le ).
«Prix et distinctions», Lettres québécoises: la revue de l’actualité littéraire, no105, , p.64–64 (ISSN0382-084X et 1923-239X, lire en ligne, consulté le )
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