Marc Stéphane, de son vrai nom Marc Richard, est un écrivain et éditeur français né le à Saint-Étienne (Loire) et mort à Saint-Rémy-des-Landes (Manche), le .
Nom de naissance | Marc Richard |
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Naissance |
Saint-Étienne, ![]() |
Décès |
Saint-Rémy-des-Landes, ![]() |
Activité principale |
écrivain |
Langue d’écriture | Français |
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Genres |
pamphlet |
Œuvres principales
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Les parents de Marc Stéphane, Mathieu Richard et Catherine Arnaud tenaient une droguerie rue de la Comédie à Saint-Étienne. Marc Stéphane était l'ainé de trois puinés : Claudine, Marie et Pierre.
Après le décès de son père en 1878, ne supportant plus la tyrannie maternelle, Marc Stéphane se fait émanciper, touche sa part d'héritage et quitte alors sa famille. Il parcourt la France à pied, devenant un authentique chemineau parmi les coureurs de routes, dromomanes et autres trimardeurs, glanant çà et là expressions, anecdotes, légendes et figures qui lui serviront. Après son service militaire, âgé d'une vingtaine d'années, Marc Stéphane s'installe à Paris et publie à compte d'auteur en 1891 un recueil de poèmes À toute volée. En 1894, il décrit dans un roman autobiographique sa courte expérience d'écrivain malchanceux et mal servi : L'Arriviste. Le livre est dédié «à Mme Vautier, exquise amie, ces pages de colère et de foi où elle a mis tout son grand cœur» ; la 4e de couverture indique que l'auteur a l'intention de publier une Fanny-la-Mouche et une Forêt des Légendes, annonçant ses glanages de chemineau.
Le Marc Stéphane épouse à la mairie du XVe arrondissement une certaine Madeleine Mazet - « infirmière » - son aînée de 8 ans. Le couple s'installe au 91 rue Perronet à Neuilly-sur-Seine. D'après René-Louis Doyon, premier biographe de Marc Stéphane, une fille (qui décédera en couches vers la trentaine), serait née de cette union.
À Neuilly, Marc Stéphane - qui déclare dans son acte de mariage exercer la profession d'« homme de lettres » - démarre à l'enseigne du « Cabinet du Pamphlétaire », une activité d'auteur-éditeur, soutenu par René Liot, libraire à Paris quartier St-Lazare, qui cofinancera certaines publications. Marc Stéphane lance une revue sous forme de plaquette : Aphorismes, Boutades et Cris de Révolte, dans laquelle il épanche avec violence, une misanthropie, une haine de la société et des lois, de la politique, de la vie littéraire, dans des propos pédants devenus de nos jours particulièrement abscons. Marc Stéphane avait imprimé vers 1894 lors du Procès des Trente une plaquette Pour Jean Grave réclamant la libération du journaliste libertaire. Ce dernier note dans ses mémoires (1) : « J'avais fait la connaissance à ma sortie d'un jeune littérateur en herbe inconnu jusque-là - Marc Stéphane - qui me promit sa collaboration à la “Révolte” dans le cadre d'une association de réclame mutuelle ! Cela nous donnait la mesure de la sincérité du bonhomme. Puis Stéphane m'écrivit de ne pas compter sur lui comme collaborateur. Notre journal était trop doctrinaire. Il ne le lisait pas du reste. » L'anecdote est révélatrice et c'est donc avec beaucoup de circonspection qu'on oserait classer Marc Stéphane parmi les auteurs anarchistes.
De son expérience de morphinomane, Marc Stéphane tirera en 1900 Fleurs de morphine, puis, si l'on en croit Doyon, La Cité des Fous (Souvenirs de Sainte-Anne) en 1905.