Marie-Célie Agnant arrive à Montréal en 1970. Après avoir enseigné le français et travaillé comme traductrice et interprète pendant plusieurs années, elle se consacre à plein temps à l'écriture[1].
Son enfance a été hantée par le règne de Duvalier. Elle dit de cette époque, lors d'un entretien avec Thomas C. Spear,: «L’enfance sous Duvalier, c’est la peur et le désespoir du silence[2].»
Auteure de poèmes, de romans et de nouvelles, elle publie aussi des romans de littérature d'enfance et de jeunesse. Conteuse et ayant une pratique théâtrale, elle a rencontré le Bread and Puppet Theatre du Vermont en 1980, troupe avec laquelle elle a collaboré[2].
Elle fait des tournées, conférences et prestations en Europe, en Amérique du Sud et aux États-Unis[1].
En 2017, elle remporte le Prix Alain-Grandbois de poésie de l'Académie des lettres du Québec pour Femmes des terres brûlées[3].
Écriture
Ses textes, dans lesquelles elle aborde les thèmes de l’exclusion, de la solitude, du racisme et de la condition des femmes, ont été traduits en plusieurs langues, dont en espagnol, en anglais et en néerlandais[1]. Le corps de la femme noire, «corps torturé, corps esclave, corps exotique, corps maternel ou corps sensuel»[4] est également un thème présent dans son écriture.
Lucie Lequin, professeure en études françaises à l'Université Concordia, a écrit à propos de l'œuvre et des thématiques abordées par Marie-Célie Agnant[2]:
« [Elle] construit une œuvre qui parle de l’humain – principalement des femmes – accablé par la vie et l’incapacité d’oublier. C’est que le poids de cette mémoire surchargée ne laisse jamais indemne. Néanmoins, au-delà de cet héritage lourd à porter, les femmes, sous la plume d’Agnant, en quête d’elles-mêmes, tentent de se reconstruire, ou pas, dans un monde décomposé, parfois putréfié, qui laisse peu de place à l’humain. De diverses façons, certaines d’entre elles sont enlisées dans leur cimetière intérieur, d’autres cherchent une neutralité tout aussi aliénante, tandis que certaines refusent le renoncement à soi et se battent pour leur soi, "debout dans la lumière, à affronter les coutelas" (Femmes au temps des carnassiers). Celles-ci veulent "vivre dans la dignité, vivre en femmes debout".»
Œuvres
Romans
La Dot de Sara, Montréal, Remue-ménage, , 200p. (ISBN2-89091-176-4)
La Dot de Sara, Montréal, CIDHICA, coll.«Connivence»,
Le Livre d'Emma, Montréal, Remue-ménage, , 168p. (ISBN2-89091-186-1)
Un alligator nommé Rosa, Montréal, Remue-ménage, , 240p. (ISBN978-2-89091-241-0)
Femmes au temps des carnassiers, Montréal, Remue-ménage, , 224p. (ISBN9782890915091)
Nouvelles
Le Silence comme le sang, Montréal, Remue-ménage, , 101p. (ISBN2-89091-156-X)
Nouvelles d'Ici, d'Ailleurs et de Là-bas, Montréal, Éditions de la Pleine Lune, , 94p. (ISBN9782890244832)
Poésie
Balafres, Centre international de documentation et d'information haïtienne, caribéenne et afro-canadienne (CIDIHCA), 1994. (ISBN2-920862-82-0)
Et puis parfois quelquefois..., Montréal, Mémoire d'encrier, , 80p. (ISBN978-2-923713-15-1)
Femmes des terres brûlées, Montréal, Éditions de la Pleine Lune, , 90p. (ISBN9782890244504)
L'Oranger magique, Montréal, Les 400 coups, 2003. (ISBN2-89540-138-1)
La Légende du poisson amoureux, Montréal, Mémoire d'encrier, 2003. (ISBN9782923153070)
La Nuit du Tatou: un conte aymara de la forêt péruvienne, Montréal, Les 400 coups, 2008. (ISBN978-2-89540-382-1)
Un petit bonheur tout rond, Ed. Bouton d'Or Acadie, Nouveau Brunswick, 2019
Autres publications
Créer, penser, informer, sous la direction de Micheline Cambron, Université de Montréal, 2005. (ISBN2-923356-00-4)
Prix et honneurs
1995: Finaliste pour le prix littéraire Desjardins pour La dot à Sarah[2]
1997: Finaliste pour le Prix du Gouverneur général (romans et nouvelles) pour Le Silence comme le sang[2]
2007: lauréate du Prix Gros Sel Grands Enfants (Bruxelles), pour La légende du poisson amoureux[2]
2014: lauréate du Prix de création en prose de la Société de développement des périodiques culturels pour «Sofialorène, si loin de la délivrance»[2],[5]
2017: lauréate du Prix Alain-Grandbois de poésie de l'Académie des lettres du Québec pour Femmes des terres brûlées[3]
Catherine Gilbert (thèse de doctorat), Le roman comme témoignage: l'œuvre de Marie-Célie Agnant, Université McGill, (lire en ligne)
Colette Boucher (thèse de doctorat), Échos identitaires chez Marie-Célie Agnant et ses lectrices: communication interculturelle et médiation culturelle, Université Laval, (lire en ligne)
Colette Boucher (dir.) et Thomas C. Spear (dir.), Paroles et silences chez Marie-Célie Agnant: l'oublieuse mémoire d'Haïti, Paris, Éditions Karthala, , 202p. (ISBN978-2-8111-0954-7)
(de) Beatrice Schuchardt, Räume der Verdrängung, Räume der Vertreibung im Werk Marie-Célie Agnants, in: Gesine Müller, Susanne Stemmler, éds., Raum, Bewegung, Passage. Postkoloniale frankophone Literaturen, Gunter Narr, Tübingen, 2009 (ISBN9783823365150), p. 165 - 182.
Florence Ramond Jurney, «Entretien avec Marie-Célie Agnant», The French Review, vol.79, no2, , p.384-394.
Patrice J. Proulx, «revue de Le Livre d'Emma», The French Review, vol.76, no6, , p.1250-1251.
Antje Ziether, «Migration, imagination, poétique. Le paradigme transnational chez Marie-Célie Agnant», Études littéraires, , p.105-118
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