Fille d’un avocat de Varsovie, Ksawery Jan Teodor Krysiński de Leliwa, et petite-fille de l'économiste et homme politique Dominik Krysiński, Marie Krysinska vient à seize ans à Paris suivre des cours d'harmonie et de composition au Conservatoire de musique, études qu'elle abandonne bientôt pour s'adonner à la littérature.
Dès 1882, elle publie dans La Vie Moderne, la Revue du Chat noir et dans La Revue indépendante des pages littéraires et ses propres poèmes.
Elle devient la seule femme membre actif des cercles littéraires des Hydropathes, des Zutistes, des «Hirsutes» et des «Jemenfoutistes» qui se réunissent au cabaret du Chat noir. Elle accompagne au piano les chansons[1] et les poèmes qu'on y déclame. Elle participe aux soirées de la Goguette du Chat Noir[2].
Mariée au peintre et lithographe Georges Bellenger (1847-1916) le , elle fit plusieurs voyages aux États-Unis. Elle et son mari montent des spectacles ensemble, appelés «Théâtre lumineux» (après 1900)[3].
En 1890, elle publie, chez Alphonse Lemerre, le premier volume de ses Rimes pittoresques puis, en 1892, L'Amour chemine, un recueil de contes en prose.
En 1894, elle publie un second volume de rimes, Joies errantes et, en 1896, un roman, Folle de son corps, chez Havard. Suivra un autre roman, Juliette Cordelin, un autre recueil de poèmes, Guitares lointaines, Calendes sentimentales (en prose) et La force du désir (roman).
Elle a publié de très nombreux articles sur la littérature, l'art, la musique et la critique littéraire.
À l'instar de plusieurs hommes de lettres symbolistes de son temps, Marie Krysinska signe une production littéraire qui porte les traces d'un imaginaire anarchiste. Cet imaginaire apparaît notamment à travers la poétique du mouvement et la philosophie de l'impermanence qui traversent ses poèmes[4]. En 1900, elle fait d'ailleurs paraître cinq poèmes en vers libres dans le périodique anarchiste L'Humanité nouvelle[5].
Joies errantes: nouveaux rythmes pittoresques, Lemerre, 1894[8]Texte en ligne
Le Hibou, prose rythmée de Marie Krysinska, adaptation musicale pour piano & flûte par Paul Bergon, partition illustrée par Georges Bellenger, 1898[9].
Intermèdes, nouveaux rythmes pittoresques: pentéliques, guitares lointaines, chansons et légendes, Messein, 1903[10]Texte en ligne
Poèmes choisis ; suivis d'Études critiques / Marie Krysinska; choix, présentation et notes de Seth Whidden - Saint-Étienne: Publications de l'Université de Saint-Étienne, 2013[16]
Marie Krysinska créatrice du vers libre?
Les avis sont partagés. Alphonse Séché en évoque la possibilité, «[Marie Krysinska] ayant été à la prime origine de ce mouvement»[17]. Hélène Millot l'affirme, et donne les dates de publication des premiers poèmes en vers libres de Marie Krysinska, antérieurs à ceux de Gustave Kahn, qui revendiquait la création du vers libre: Symphonie en gris paraît dans Le chat noir en 1882, alors que les recueils de Kahn, Jules Laforgue et Francis Vielé-Griffin sont édités en 1887[18]. Florence Goulesque, quant à elle, ne tranche pas[19], mais invite à de nouvelles réflexions sur le symbolisme et la poésie féminine.
Postérité
En 2010, le groupe français Sati mata (rock post punk/électro) lui rend hommage avec le morceau «Une symphonie en gris» extrait de l'EP In.camera.
Articles
Goulesque, F. (2001). Impressionnisme poétique Chez Marie Krysinska: Esthétique de l'ambiguïté et démarche féministe. Nineteenth-Century French Studies,29(3/4), 318-333[20].
Whidden, S. (2002). Nineteenth-Century French Studies,31(1/2), 173-174[21].
Paliyenko, A. (2016). Marie Krysinska on Eve, Evolution, and the Property of Genius. In Genius Envy: Women Shaping French Poetic History, 1801-1900 (pp. 227-256). Penn State University Press[22].
Paton, T. (2004). Marie Krysinska's Poetics of Parody: Figures of the Woman Artist. Nineteenth-Century French Studies,33(1/2), 147-162[23].
Seth Whidden, «Marie Krysinska, A Bibliography», Bulletin of Bibliography, no58, vol. 1, [24]
Walch, G. (1910). Nouvelles pages anthologiques[25]. Paris: E. Figuière, pp.224 - 234.
Marie-Pier Tardif, Ni ménagères, ni courtisanes: les femmes de lettres dans la presse anarchiste française (1885-1905), thèse en lettres, Université Lyon 2 et Université du Québec à Montréal, 2021, p. 157-175. Lire en ligne: https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-03450965
Marie-Pier Tardif, Ni ménagères, ni courtisanes: les femmes de lettres dans la presse anarchiste française (1885-1905), thèse en lettres, Université Lyon 2 et Université du Québec à Montréal, 2021, p. 158. Lire en ligne: https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-03450965
Marie Krysinska, Rythmes pittoresques, University of Exeter press, coll.«Exeter textes littéraires», (ISBN978-0-85989-711-2, lire en ligne)
Marie Krysinska, Marie Krysynska. L'Amour chemine, A. Lemerre, (lire en ligne)
Marie Krysinska, Joies errantes: nouveaux rythmes pittoresques, A. Lemerre, (lire en ligne)
Marie Krysinska, Essai sur la dame, (s. n (lire en ligne)
Marie Krysinska, Poèmes choisis suivis d'Études critiques, Saint-Étienne, Publications de l'Université de Saint-Étienne, coll.«Des deux sexes et autres», , 309p. (ISBN978-2-86272-626-7, lire en ligne)
Florence Goulesque, «Impressionnisme poetique chez Marie Krysinska: Esthetique de l'ambiguite et demarche feministe», Nineteenth Century French Studies, vol.29, no3, , p.318–333 (ISSN1536-0172, DOI10.1353/ncf.2001.0008, lire en ligne, consulté le )
Seth Adam Whidden, «Une Femme poete symboliste: Marie Krysinska. La Calliope du Chat Noir (review)», Nineteenth Century French Studies, vol.31, no1, , p.173–174 (ISSN1536-0172, DOI10.1353/ncf.2002.0069, lire en ligne, consulté le )
Adrianna M. Paliyenko, «Marie Krysinska on Eve, Evolution, and the Property of Genius», dans Genius Envy, Penn State University Press, coll.«Women Shaping French Poetic History, 1801-1900», (ISBN978-0-271-07708-6, DOI10.5325/j.ctt1wf4ct1.13, lire en ligne), p.227–256
Tracy L. Paton, «Marie Krysinska's Poetics of Parody: Figures of the Woman Artist», Nineteenth Century French Studies, vol.33, no1, , p.147–162 (ISSN1536-0172, DOI10.1353/ncf.2004.0069, lire en ligne, consulté le )
Seth Whidden, «Bibliography», dans Leaving Parnassus, Brill | Rodopi, (ISBN978-94-012-0446-0, lire en ligne)
Walch, G. (Gérard), 1865-1931., Nouvelles pages anthologiques., Le Soudier, 1910- (OCLC9143507, lire en ligne)
Другой контент может иметь иную лицензию. Перед использованием материалов сайта WikiSort.org внимательно изучите правила лицензирования конкретных элементов наполнения сайта.
2019-2025 WikiSort.org - проект по пересортировке и дополнению контента Википедии