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Matsuo Bashō (松尾 芭蕉?), plus connu sous son seul prénom de plume Bashō (芭蕉?, signifiant « Le Bananier »), est un poète japonais du XVIIe siècle (début de l'époque d'Edo). De son vrai nom Matsuo Kinsaku (enfant) puis Matsuo Munefusa (adulte), il est né en 1644 à Iga-Ueno et mort le à Ōsaka. Il est considéré comme l'un des trois grands maîtres du haïkaï classique japonais (江戸三大俳人?) avec Buson et Issa.

Bashō
芭蕉
Portrait de Basho par Buson.
Nom de naissance Kinsaku Matsuo
Naissance
Iga-Ueno, Japon
Décès
Ōsaka, Japon
Activité principale
poète
Auteur
Langue d’écriture japonais
Genres
haïkaï no renga, haïku

Auteur d'environ 2 000 haïkus, Bashō rompt avec les formes de comique vulgaire du haïkaï-renga du XVIe de Sōkan en proposant un type de baroque qui fonde le genre au XVIIe en détournant ses conventions de base[1] pour en faire une poésie plus subtile qui crée l'émotion par ce que suggère le contraste ambigu ou spectaculaire d'éléments naturels simples opposés ou juxtaposés.


Biographie


Matsuo Kinsaku (松尾 金作?), et devenu après l'enfance Matsuo Munefusa (松尾 宗房?)[2], il est issu d'une famille de bushi qui a perdu ce statut et qui vit d'agriculture. Il est embauché à la fin de son adolescence par la maison Tōdō, et devient compagnon littéraire de Toshitada, le fils du seigneur. Il développe alors son don pour la poésie. Toshitada meurt jeune en 1666, et il quitte la région[3].

Sa vie de 1667 à 1671 est peu connue, il aurait suivi l'enseignement de philosophie et de poésie de plusieurs maîtres, Kitamura Kigin, à Kyōto. En 1672, il part pour Edo[4].

Une fois à Edo, Bashō adopte le nom de plume Tōsei. Après avoir occupé divers emplois, il parvint, arrivé à la trentaine, a gagner sa vie comme professeur de haikai. Il prend alors des disciples dont Kikaku, Ransetsu et Sanpū, qui le soutiendront jusqu'à sa mort[3]. Il publie son premier recueil de poèmes dont le célèbre :

«  Sur une branche morte
Les corbeaux se sont perchés
Soir d'automne.  »

En 1680, il se retire soudainement dans le village de Fukagawa, sur la rive orientale de la Sumida-gawa. Il continue d'y pratiquer le haïku avec son groupe de disciples [5]. Le surnom de cet endroit est « l'Ermitage au bananier » (Bashō-an) car un bananier lui avait été offert par l'un de ses disciples. Il le planta devant son ermitage – où il se trouve toujours – et lui emprunte son nom de plume. À ce moment, Bashō se met à étudier le bouddhisme zen sous la conduite du prêtre Butchō. En 1684, il entreprend une série de voyages, qu'il raconte dans ses mémoires[3].

Le style nouveau qui caractérise son école est le style shōfū (蕉風?). Celui-ci peut se définir par quatre mots :

Pour Bashō, le haïku n'est pas dans la lettre mais dans le cœur. Il s'efforce d'exprimer la beauté contenue dans les plus simples choses de la vie :

«  Paix du vieil étang.
Une grenouille plonge.
Bruit de l'eau.  »

Dans cette manière de poème, Bashō parvient à exprimer « l'interpénétration de l'éternel et de l'éphémère » (不易流行, Fueki ryūkō?)[6]. C'est également une poésie de l'allusion et du non-dit qui fait appel à la sensibilité du lecteur. Par exemple, il évite de décrire l'évidente beauté du mont Fuji :

«  Brume et pluie.
Fuji caché. Mais maintenant je vais
Content.  »

Bashō pratique également le journal de voyage qu'il entremêle de délicats poèmes[7]. Le plus célèbre d'entre eux est La Sente étroite du Bout-du-Monde (Oku no hosomichi) mais ils relèvent tous d'un genre impressionniste qui voit le poète s'arrêter devant des paysages ou des scènes de la vie quotidienne et laisser venir le poème que cette vision suscite en lui.

En passant devant les ruines du château où périt le célèbre Minamoto no Yoshitsune alors qu'il était assiégé par l'armée de son frère Yoritomo, le poète est frappé de voir qu'il ne reste rien de cette gigantesque bataille, de tous ces glorieux combats et que la nature a repris ses droits :

«  Herbes de l'été.
Des valeureux guerriers
La trace d'un songe.  »

Nourri de culture chinoise et de philosophie bouddhiste, Bashō crée des contrastes saisissants qui, un peu à la manière des koan de l'école bouddhique du Zen, nous invitent à dépasser la dualité des phénomènes et à nous libérer de nos illusions :

Shizukasa ya
iwa ni shimiiru
semi no koe

« Silence
le chant des cigales
pénètre les rocs [8] »

Bashō est le premier grand maître du haïku et sans aucun doute le plus célèbre au Japon où il reste littéralement vénéré.

Il est enterré à Ōtsu, préfecture de Shiga, dans l'enceinte du temple Gichū-ji[9] auprès de Minamoto no Yoshinaka, conformément à ses derniers souhaits.


Œuvres de Bashō



Éditions originales



Recueils de poème


Les sept livres de poèmes en kasen de Bashō et son école


Les sept journaux de voyage


Édition bilingue


2012. Bashô. Seigneur ermite. L'Intégrale des haïkus, Éditions de La Table Ronde (première édition bilingue des 975 haïkus de Bashō)[10]


Éditions en français


Sauf indication contraire (le journal de 1976 et sa réédition de 2006), toutes les traductions sont directement depuis le japonais.


Les sept livres de poèmes en kasen de Bashō et son école


Les sept journaux de voyage


Sélections de poèmes


Anthologies

2002. Haiku : anthologie du poème court japonais, éd. Gallimard, 504 haïkus (pour moitié des quatre maîtres : 46 de Bashō, 51 de Buson, 82 de Issa, 56 de Shiki)[12]


Notes et références


  1. Bashō reprend le hokku ou premier tercet 5-7-5 (mais pris comme poème à part entière), le kigo ou mot de saison, le kireji ou mot de césure, tous hérités de la poésie ludique depuis Sōkan.
  2. Voir, pour une biographie plus détaillée, Les grands maîtres du Haïku, version française de Catherine Yuan et Érik Sablé, Dervy, Paris 2003, pages 17 à 20.
  3. Shinji Fukasawa, « Matsuo Bashô : un écrivain vagabond vivant pour le haïku », sur Nippon.com, (consulté le ).
  4. (en) Gale, Cengage Learning, A Study Guide for Matsuo Basho's "Falling upon Earth", , 16 p. (ISBN 978-1-4103-4563-9, lire en ligne).
  5. Hiroyuki Ninomiya (préf. Pierre-François Souyri), Le Japon pré-moderne : 1573 - 1867, Paris, CNRS Éditions, coll. « Réseau Asie », (1re éd. 1990), 231 p. (ISBN 978-2-271-09427-8, présentation en ligne), chap. 5 (« La culture et la société »).
  6. Collet, Hervé & Wing Fun, Cheng, Bashô, maître de Haïku, Paris, Albin Michel, , 21 p. (ISBN 978-2-226-22041-7), p. 31
  7. Ulysse, « En chemin, un poète aux semelles de vent », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
  8. Traduction Cheng Wing et Hervé Collet pour les éditions Moundarren[réf. incomplète]. Haiku présenté et calligraphié par Yuuko Suzuki, Calligraphie japonaise, Fleurus, , p. 63
  9. (ja) « 義仲寺境内 », sur Cultural Heritage Online, Agence pour les Affaires culturelles (consulté le ).
  10. Bashô. Seigneur ermite. L'Intégrale des haïkus (trad. Makoto Kemmoku & Dominique Chipot), Éditions de La Table Ronde, 476 pages, (ISBN 9782710369158) (Première édition bilingue des 975 haïkus de Bashō).
  11. Soit : Nozarashi kikô, Kashima kikô, Oi no kobumi, Sarashina kikô, Oku no hosomichi, Saga nikki, Genju-an no ki Dussent blanchir mes os - Notes de voyage », « Notes d'un voyage à Kashima », « Le Carnet de la hotte », « Notes d'un voyage à Sarashina », « La Sente étroite du Bout-du-Monde », « Le Journal de Saga », « Notes de l'ermitage de Genjû / Notes de la demeure d'illusion »).
  12. Haiku : anthologie du poème court japonais (trad. Corinne Atlan et Zéno Bianu ; texte français seulement), éd. Gallimard, coll. « Poésie » no 369, 239 pages, (ISBN 2-07-041306-3), 504 haïkus (pour moitié des quatre maîtres : 46 de Bashō, 51 de Buson, 82 de Issa, 56 de Shiki).

Voir aussi



Articles connexes



Bibliographie



Filmographie



Liens externes


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На других языках


[en] Matsuo Bashō

Matsuo Bashō, (松尾 芭蕉, 1644 – November 28, 1694[2]) born Matsuo Kinsaku, (松尾 金作) then Matsuo Chūemon Munefusa, (松尾 忠右衛門 宗房)[3] was the most famous poet of the Edo period in Japan. During his lifetime, Bashō was recognized for his works in the collaborative haikai no renga form; today, after centuries of commentary, he is recognized as the greatest master of haiku (then called hokku). He is also well known for his travel essays beginning with Records of a Weather-Exposed Skeleton (1684), written after his journey west to Kyoto and Nara.[4] Matsuo Bashō's poetry is internationally renowned, and, in Japan, many of his poems are reproduced on monuments and traditional sites. Although Bashō is famous in the West for his hokku, he himself believed his best work lay in leading and participating in renku. He is quoted as saying, "Many of my followers can write hokku as well as I can. Where I show who I really am is in linking haikai verses."[5]

[es] Matsuo Bashō

Matsuo Bashō (en japonés,松尾芭蕉) nacido como Matsuo Kinsaku (Ueno, 1644 - Osaka, 28 de noviembre de 1694), fue el poeta más famoso del período Edo de Japón. Durante su vida, Bashō fue reconocido por sus trabajos en el Haikai no renga (俳諧の連歌).[1] Está considerado como uno de los cuatro grandes maestros del haiku ,[2] junto a Yosa Buson, Kobayashi Issa y Masaoka Shiki;[3] Bashō cultivó y consolidó el haiku con un estilo sencillo y con un componente espiritual. Su poesía consiguió renombre internacional y en Japón muchos de sus poemas se reproducen en monumentos y lugares tradicionales.
- [fr] Matsuo Bashō

[ru] Мацуо Басё

Басё (яп. 松尾芭蕉; Мацуо Басё, Мацуо Дзинситиро[6] XXI год Канъэй [1644], Уэно, провинция Ига — 12 октября VII года Гэнроку [28 ноября 1694], Осака, провинция Сэтцу) — японский поэт, теоретик стиха, сыгравший большую роль в становлении поэтического жанра хайку[6].



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