Merab Kostava (en géorgien : მერაბ კოსტავა), né le à Tbilissi (Union soviétique) et mort le à Boriti, était un poète, musicien et musicologue géorgien, opposant au régime soviétique.
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En 1954, Merab Kostava et Zviad Gamsakhurdia (qui deviendra le premier président de la République de Géorgie en 1991) fondèrent une organisation de jeunesse clandestine, Gorgasliani[1],[2], dont le nom faisait référence à l'ancien roi géorgien Vakhtang Ier Gorgassali. En 1956, il apporta son soutien à l'insurrection de Budapest[3] et il fut ensuite l'un des premiers à publier des samizdats[4], ce qui le conduisit plusieurs fois à être emprisonné.
En 1962, Merab Kostava obtint son diplôme du conservatoire de Tbilissi et enseigna jusqu'en 1977 dans une école de musique de la capitale géorgienne.
En 1974, après deux ans d'enfermement, il rejoignit le Groupe d'action pour la défense des droits de l'homme et publia deux ans plus tard un journal clandestin qui couvrait l'actualité des droits de l'homme en Géorgie soviétique. En avril 1977, il co-fonda le comité géorgien[5] de surveillance des accords d'Helsinki[6]. Edouard Chevardnadze, alors premier secrétaire du Comité central du PC géorgien, ordonne son arrestation le [7], ainsi que celle de Zviad Gamsakhurdia[8], ce qui les conduisit à être condamnés le [9] au titre de l'article 71 du code pénal géorgien à 3 ans de goulag plus 2 ans d'exil interne pour agitation et propagande anti-soviétiques[10]. Assigné à résidence en Iakoutie[11], il fut de nouveau jugé en décembre 1981 et cette fois condamné à 5 ans de camp de travail pour hooliganisme[12]. En 1985, il fut condamné à 2 années supplémentaires d'emprisonnement pour violation des règles du camp. Sa santé se détériora (il contracta la tuberculose) et il observa plusieurs grèves de la faim pour protester contre les conditions de vie dans les camps. Au printemps 1985, son fils fut retrouvé pendu dans son appartement. Merab Kostava fut finalement relâché le lors d'une libération générale de prisonniers.
Le , il est l'un des initiateurs de l'association Ilia-Tchavtchavadzé qui a pour but de défendre la culture géorgienne. L'article 3 de sa charte énonce par exemple : « Tout projet mettant en danger en Géorgie la nature, les monuments historiques ou la culture, ou susceptibles d'induire des modifications démographiques, doit être soumis à enquête nationale à l'échelle de la Géorgie tout entière »[13].
Il continua son activisme pour les droits de l'homme et fut un militant de l'indépendance de la Géorgie, dans une approche qualifiée de radicale[Par qui ?] car refusant la voie du compromis[14].
Merab Kostava mourut dans un accident de voiture le . Selon ses proches, il recevait des menaces de mort depuis l'été[10]. Plusieurs centaines de milliers de personnes accompagnent son cercueil à la cathédrale Sioni de Tbilissi[15]. Il fut inhumé au panthéon de Mtatsminda.
Après son décès, Zviad Gamsakhourdia se posa en leader incontesté de la lutte indépendantiste[16].