Paul Morand, né le à Paris 8e et mort le à Paris 15e[2], est un écrivain, diplomate et académicien français. Il est ambassadeur de l'État français de Vichy durant la Seconde Guerre mondiale.
Pour les articles homonymes, voir Morand (homonymie).
Il est l'auteur d'environ 80 ouvrages[3] qui touchent à tous les genres littéraires.
Biographie
Jeunesse
Son père, Eugène Morand (1853-1930), occupe à Paris, grâce à l'entremise de son beau-frère Abel Combarieu, directeur du cabinet du président de la République[4] plusieurs fonctions liées à l'art: conservateur du Dépôt des marbres en 1902, directeur de l'École nationale supérieure des arts décoratifs en 1908. Il fréquente également les poètes, dont le cercle des Amis de Mallarmé, les artistes et les sculpteurs, dont Auguste Rodin, pendant la jeunesse de Paul. On lui prête cette simple réponse à la sempiternelle question: «Que voulez-vous faire de votre fils? — Un homme heureux.». Il meurt en 1930.
La mère de Paul, née Marie-Louise Charrier, est née le . Elle et Paul entretiendront une relation faite d'affection et d'admiration qui aura un rôle majeur dans la vie du diplomate écrivain. Veuve en 1930, elle fera de fréquents séjours estivaux chez son amie, Suzanne Lalique, au Prieuré de la Mothe. Son fils, Paul, l'y rejoint souvent, se liant avec les invités habituels, écrivains, tels Jean Giraudoux, ou jeunes peintres dont le fidèle Raymond Legueult[5], qui fut un élève apprécié d'Eugène Morand aux Arts-Déco.Elle meurt en 1947.
Le jeune Paul apprend l'anglais très tôt et se rend à Londres à plusieurs reprises durant son adolescence (1902, 1903, 1904, 1908, 1909, 1913). Il visite aussi Venise et l'Italie du Nord et, chaque été, séjourne pendant un mois près du lac de Côme.
Il entre au collège Jules Ferry puis au lycée Chaptal.
Dans Propos Secrets[6], Roger Peyrefitte mentionne Morand à propos du «scandale Fersen» dans lequel plusieurs de ses jeunes condisciples du lycée Carnot (Paris) paraissent avoir été victimes de pédophilie [remarque qui manque de clarté et laisse dubitatif]; il publie la lettre (non datée) que celui-ci lui adressa à la suite de la publication de L'Exilé de Capri — que Morand renomma Uranus 1900 — qui lui avait rappelé «certains épisodes de son enfance» — sans dire lesquels.
Il rate l'oral de philosophie de son baccalauréat en 1905. Jean Giraudoux devient son précepteur et le jeune Paul se transforme tout d'un coup en élève assidu. Il intègre l'École libre des sciences politiques, puis termine premier au concours du Quai d'Orsay. Paul Morand a pour oncle Abel Combarieu, secrétaire général et directeur du cabinet civil de la présidence de la République de 1899 à 1906 et frère du musicologue Jules Combarieu. C'est Abel Combarieu qui introduisit Morand aux Affaires étrangères (service du Protocole) en 1912[7]. Tout en débutant dans la carrière administrative, où il reçoit l'appui de Philippe Berthelot, il fréquente les milieux littéraires, fait la connaissance de Jean Cocteau et de Marcel Proust — qui vient d'ailleurs le rencontrer chez lui[8] — et s'essaie à la poésie en composant une Ode à Marcel Proust.
Attaché à l'ambassade de Londres, il rentre à Paris et est affecté au cabinet du ministre des Affaires étrangères pendant la 1reguerre mondiale. Il est ensuite en poste à Rome et à Madrid. Son amitié avec Philippe Berthelot lui permet de faire des missions diplomatiques qui sont en fait à but littéraire. Après son mariage il se fait mettre en congé illimité mais réintègre la Carrière en 1939, il est nommé à Londres pour diriger la Mission économique française.
Ses premiers textes publiés sont des poèmes, notamment Lampes à Arc en 1919. Mais il fait sa véritable entrée en littérature en 1921 avec la parution de son premier ouvrage en prose, Tendres Stocks, un recueil de nouvelles préfacé par Proust.
Au cours des années 1920-30, il écrit de nombreux livres, récits de voyage, romans brefs et nouvelles (Ouvert la nuit, Lewis et Irène…), qui frappent par la sécheresse du style, le génie de la formule et la vivacité du récit, mais aussi par la fine description des pays traversés par l'auteur ou ses personnages, généralement de grands bourgeois cultivés aux idées larges.
Joséphine Baker, qui triomphe alors avec ses «danses nègres» au music-hall, lui aurait inspiré la danseuse afro-américaine Congo, initiée aux rites vaudous dans le Harlem des années 1920, dans une des huit nouvelles de Magie noire (1928)[réf.souhaitée].
Durant la même période, il pratique le journalisme, notamment pour Le Figaro. Il exerce aussi le métier d'éditeur en dirigeant chez Gallimard la collection «Renaissance de la nouvelle», où paraît en 1938 Nouvelles orientales de Marguerite Yourcenar. Il est également membre du Comité de direction de l'association du Foyer de l’Abbaye de Royaumont.
Le , à Paris, il épouse la riche Roumaine d'origine grecque Helena Chrissoveloni, princesse Soutzo (1879-1975).
Les Morand donnent à cette époque de somptueuses réceptions dans leur hôtel parisien du No3 de l'avenue Charles-Floquet, dont le salon, qu'affectionnait particulièrement Marcel Proust[réf.nécessaire], faisait 16 mètres de long ce qui faisait dire à Maurice Martin du Gard qu'«il paraissait désert quand il ne s’y trouvait que vingt personnes", ainsi qu'au château des Mesnuls, propriété du frère d'Hélène, banquier cultivé et polyglotte.
Seconde Guerre mondiale
Parmi les faits marquants de la vie de Morand, on note son attitude durant la Seconde Guerre mondiale et sa proximité avec le régime de Vichy[9], de même que son antisémitisme[10],[11],[12].
À Londres, son anglophobie et son antisémitisme imprègnent son Journal de Guerre (tome I)[13]: «Ma doctrine n’a jamais varié: cette guerre fut une folie, nous serons battus, nous aurons la commune puis le fascisme (…). Je ne sais pas quelle figure prendra la défaite, mais elle sera. (…) Tout nous préparait: les juifs apparaissant comme des asticots dans ce qui gâte.» ().
Le , Morand, rallié au nouveau régime, prend l’initiative de se rendre à Vichy et dénonce, dans son dernier rapport, ses collègues anglophiles de l’ambassade. Le gouvernement de Vichy ne le récompense cependant pas pour son ralliement[13].
Sur le choix de Vichy par Morand, le regard de Charles de Gaulle est ainsi rapporté par Alain Peyrefitte[14]: «[…] Laval ne lui demandait même pas de rentrer […]. Il est parti par le même bateau que l'ambassade. On ne voulait pas de lui à Vichy et on lui a tenu rigueur de son abandon de poste. Il était victime des richesses de sa femme. Pour les récupérer, il s'est fait nommer ministre de Vichy à Bucarest. Puis, quand les troupes russes se sont approchées, il a chargé un train entier de tableaux et d'objets d'art et l'a envoyé en Suisse. Il s'est fait ensuite nommer à Berne, pour s'occuper du déchargement. […] Les possédants sont possédés par ce qu'ils possèdent.» (Charles de Gaulle, .)
Après avoir été mis à la retraite d'office en 1940, il est nommé, lors du retour de Pierre Laval, membre de son cabinet à Vichy (1942) [15]. Il est nommé en septembre 1943[16] ambassadeur de France en Roumanie, pays d'origine de la famille de son épouse. Jean Jardin, éminence grise de Pierre Laval, favorise son départ de Bucarest en 1944, lors de l'avancée des troupes russes, et le fait nommer en Suisse.
Lorsque la guerre se termine, il est ambassadeur à Berne, ce qui lui vaut d'être révoqué à la Libération par le général de Gaulle; son attitude durant l'Occupation lui vaudra longtemps une solide inimitié de ce dernier qui, après son retour au pouvoir en 1958, empêchera jusqu'en 1968 son entrée à l'Académie française. À cause de cela, Morand l'appellera toujours avec mépris «Gaulle», notamment dans sa correspondance avec son ami Jacques Chardonne.
Louis-Ferdinand Céline, plus lourdement condamné pour faits de collaboration, aura envers Paul Morand la dent encore plus dure, dans son style bien personnel:
«Et Paul Morand donc! Même pas inculpé! Qui se balade fort librement en Suisse! Charmant Jean-foutre deux fois ambassadeur de Pétain! Grands seigneurs évidemment… auxquels la loi rigoureuse ne s'applique pas comme aux voyous de mon espèce [17]!»
Période d'après-guerre
Après la Guerre, il est contraint à l'exil à Vevey en Suisse. Il y passe une dizaine d'années avant d'être à nouveau admis sur le sol français. On continue néanmoins de lui reprocher ses amitiés du temps de Vichy et le soutien de l'Occupant à la publication de ses ouvrages, tandis que lui-même proteste de son intégrité[18]. Il fait partie, avec Fabre-Luce ou Jouvenel, de ces grands bourgeois exilés qui «ne tolèrent aucun reproche et n'imaginent aucun retour sur eux-mêmes»[19]. Son Journal inutile montre qu’il n’a rien changé, ni contenu, de ses opinions politiques: «[le temps de] Morand semble s'être brutalement arrêté du côté de Vichy en 1942. Spectaculaire phénomène de vitrification» dira Pierre Lepape[20].
Prémonitoire, il écrit en 1941:
«Si la vie est un rêve, l'exil est un lourd sommeil qui ressemble à la mort.»
—Chroniques de l'homme maigre
Durant ces années, il se consacre à la poursuite de son œuvre, marquée par des orientations nouvelles et, notamment, par un intérêt nouveau pour l'Histoire, ainsi qu'en témoignent Le Flagellant de Séville et Fouquet ou le Soleil offusqué.
Il devient à la même époque, avec Jacques Chardonne, le modèle et le protecteur d'une nouvelle génération d'écrivains qu'on appellera par la suite les Hussards. Il entretient une relation quasi filiale avec le premier d'entre eux, Roger Nimier.
Fin de vie
Il est élu à l'Académie française le [21] au fauteuil no11 de Maurice Garçon, élu en 1946. Mais le chef de l'État, contrairement à la tradition, ne le recevra pas, après avoir pourtant levé son veto de manière implicite en déclarant au secrétaire perpétuel, Maurice Genevoix: «Paul Morand… qui va être des vôtres, n'est-ce pas[22]?»
Il survit un an et demi à son épouse, décédée le . Il meurt à l'hôpital Necker à Paris. Conformément aux dispositions de son testament, ses cendres sont mêlées à celles de son épouse à Trieste, ville dont sa famille était originaire.
Il a, de la peintre et décoratrice bordelaise Madeleine Mulle, une fille, Marie-Claude Morand, née à Bordeaux le , qui a été élevée au sein du mariage postérieur de sa mère avec le photographe Louis-Victor Emmanuel Sougez, dans l'œuvre duquel elle apparaît fréquemment sous le nom de Claude.
Œuvres
Poèmes
Lampes à Arc, avec un dessin de l'auteur, Paris, Au Sans Pareil, 1920, puis René Kieffer, 1926, lithographies de Frans Masereel
Feuilles de Température, Paris, Au Sans Pareil, 1920
Poèmes complets (1914-1924), Paris, Au Sans Pareil, 1924
Poèmes, Toulouse, éditions Richard, 1928
U.S.A., Paris, Au Sans Pareil, hors-commerce, 1928
Nouvelles et recueils de nouvelles
Tendres Stocks, 3 nouvelles, préface de Marcel Proust, N.R.F., 1921, 1924, avec eaux-fortes de Chas Laborde
Ouvert la nuit, 6 nouvelles, N.R.F., 1922, 1923, 1924; éd. illustrée de 6 aquarelles de Dufy, Favory, de La Fresnaye, Lhote, Moreau, Dunoyer de Segonzac; La Gerbe d'Or/N.R.F., 1927; avec préface inédite de l'auteur, édition Populaire, 1951
Fermé la nuit, 4 nouvelles, N.R.F., 1923 et 1935, avec illustrations de PascinPrix de La Renaissance 1923[23] présidé par Colette.
La Fleur double, Émile-Paul, 1924, avec un frontispice de Daragnès
Les Amis nouveaux, Au Sans-Pareil, 1924, avec eaux-fortes de Jean Hugo
Les Plaisirs rhénans, Dusseldorf, librairie Léocadia, s.d., avec 7 lithographies érotiques de Gaston-Louis RouxOuvrage imprimé sans son accord, dont il fit pilonner une partie; cette nouvelle parut dans L'Europe galante, 1926.
Mr. U, Édition des cahiers libres, 1927
East India and Company, 12 nouvelles, paru initialement en anglais à New-York, 1927; puis en français Paris, Arléa, 1987
À la Frégate, Paris, Les Éditions du Portique, 1930
Les Rois du jour - Flèche d'Orient, N.R.F., 1932
Rococo, Grasset, 1933
Les Extravagants, Milady suivi de Monsieur Zéro, N.R.F., 1936
Feu M. le Duc, Genève, Milieu du Monde, 1942
Le Bazar de la Charité, Genève, Club des bibliophiles, 1944, illustrations de Paul Monnier
À la Fleur d'Oranger, Vevey, Éditions de la Table Ronde, 1945
Le Dernier Jour de l'Inquisition, Vevey, la Table Ronde, 1946
Le Coucou et le Roitelet, Éditions du Tambourinaire, 1954
La Folle Amoureuse, Stock, 1956
Fin de siècle, Stock, 1957
Le Prisonnier de Cintra, 5 nouvelles, 1958
Parfaite de Saligny, 1958
Nouvelles d'une vie,?
Nouvelles du cœur, Gallimard, 1965
Nouvelles des yeux, Gallimard, 1965
Les Écarts amoureux, Gallimard, 1974
Nouvelles complètes, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 2 tomes, éd. Michel Collomb, 1992
Romans
Lewis et Irène, Grasset, 1924, Émile-Paul, 1925 — avec illustrations de Jean Oberlé, 1926
Flèche d'Orient, Gallimard, 1932
France-la-doulce, N.R.F., 1934
Bug O' Shea, Laboratoires Deglaude, 1936
L'Homme pressé, Gallimard, 1941
Montociel, Rajah aux Grandes Indes, Genève, Éditions du Cheval Ailé, 1947
Le Flagellant de Séville, Fayard, 1951
Hécate et ses chiens, Flammarion, 1954 Certains passages «scabreux» furent utilisés par les opposants à sa candidature à l'Académie pour la boycotter.
Tais-toi, Gallimard, 1965
La Dame Blanche des Habsbourg, Robert Laffont, 1963
Les Extravagants, scènes de la vie de bohème cosmopolite, écrit en 1910-1911, édition posthume en 1986 chez Gallimard
Romans, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade (éd. Michel Collomb)
Essais et portraits d'écrivains et de personnages historiques
De la vitesse, Éditions Kra, 1929
1900, Les Éditions de France, 1931; Flammarion, 1942
Papiers d'identité, Grasset, 1931
Le Réveille-matin, Grasset, 1937
Apprendre à se reposer, Flammarion, 1937; aujourd'hui Éloge du repos
L'heure qu'il est, Grasset, 1938
Isabeau de Bavière, Les Éditions de France, 1939
Vie de Maupassant, Flammarion, 1942
Excursions immobiles, Flammarion, 1944
Adieu à Giraudoux, Porrentruy, Aux Portes de France, 1944
Première visite à Marcel Proust, Genève, éditions du Cheval Ailé, 1948
Dostoïevsky, annonciateur de l'Europe russe, essai, Genève, éditions Pierre Cailler, 1948
Giraudoux. Souvenirs de notre jeunesse, Genève, La Palatine, 1948
Le Visiteur du soir. Marcel Proust, 1949
Katherine de Heilbronn de Kleist, 1956
Le Lion écarlate précédé de La Fin de Byzance et d'Isabeau de Bavière, Gallimard, 1959
Fouquet ou Le Soleil offusqué, biographie, Gallimard, 1961; coll.«Folio/Histoire», 1985
Monplaisir… en littérature, Gallimard, 1967
Ci-gît Sophie Dorothée de Celle, Flammarion,1968
Monplaisir… en histoire, Gallimard, 1969
Discours de réception à l'Académie française, Gallimard, 1969
Un lésineur bienfaisant. Cent cinquante et unième compliment panégyrique en l'honneur de M. de Montyon, Gallimard, 1972
L'Allure de Chanel, Hermann, 1976
Récits de voyage et portraits de villes
Rien que la Terre, Grasset, 1926; Plon, 1929, puis Bruxelles, édition du Nord, 1929, illustrations de Pierre Falké
Paris-Tombouctou, documentaire, Flammarion, La Rose des Vents, 1928, dédié à André Derain
Hiver Caraïbe, documentaire, Flammarion, La Rose des Vents, 1929
New York, Flammarion, 1930 et 1931, illustrations de Lubbers
New York, le Jour et la Nuit, Flammarion, 1930
Route de Paris à la Méditerranée, Firmin-Didot, 1931
Air Indien, Grasset, 1932
A.O.F. de Paris à Tombouctou, Flammarion, 1932
Paris de nuit, avec 60 photographies de Brassaï, Paris, Arts et Métiers Graphiques, 1933
Londres, Plon, 1933
Bucarest, Plon, 1934
Croisière du yacht Alphée, Y. Cotnareanu, 1935
Rond-point des Champs-Élysées, Grasset, 1935
La Route des Indes, Plon, 1936
Méditerranée, mer des surprises, Mame, 1938
Florence que j'aime, éditions Sun, 1959
Bains de mer, bains de rêve, Lausanne, Guilde du Livre, 1960
Le Nouveau Londres, suivi de Londres 1933, édition revue et corrigée, photographies de Tony Armstrong-Jones, Plon, 1962
Majorque, Barcelone, Noguer, 1963
Le Portugal que j'aime, légendes, préfacé par Michel Déon, présenté par Jacques Chardonne, éditions Sun, 1963
Préface à La Suisse que j'aime de François Nourissier, Sun, 1968
Venises, Gallimard, 1971
Chroniques
Chronique du XXesiècle
I. L'Europe galante, 14 nouvelles (Europe), Vertès, 1927 (avec des lithographies en noir); Grasset, 1925; Ferenczi, 1928
II. Bouddha vivant (Asie), Grasset et Calmann-Lévy, 1927; Aux Aldes, 1928 (avec des eaux-fortes d'Alexieiff); Ferenczi, 1928
III. Magie noire (Afrique), 8 nouvelles, Grasset, 1928; Flammarion et Ferenczi, 1930
IV. Champions du Monde (Amérique), Grasset, 1930
Papiers d'identité, Grasset, 1931
Mes débuts, Grasset, 1933
Rond-Point des Champs-Élysées, 1935
Réflexes et Réflexions, Grasset, 1939
Chroniques de l'homme maigre, Grasset, 1940
Propos des 52 semaines, Milieu du Monde, 1942
L'Eau sous les ponts, Grasset, 1954
Éditions récentes de chroniques
Morand - Mon plaisir en géographie, choix de chroniques présentées par Olivier Aubertin, Éditions NIC:
D'autres Venise, 2010; Rhin et Danube, 2011; Bains de soleil, 2011; So British!, 2012
Carnets d'un voyage aux Antilles, nov.-déc. 1927, Passage(s), 2016
J'ai eu au moins cent chats, Grasset (Les Cahiers Rouges), 2020
Théâtre
Le Procès de Fouquet précédé de Orléans et Bourgogne, et suivi de Eugénie et Charlotte, Passage(s), 2018
Correspondance
«Morand est tout entier dans ses lettres […] cet incomparable épistolier offrait de fulgurantes visions sur la politique, les mœurs, l'histoire ou les élans du cœur […] ce qui éclate le plus, c'est la générosité.»
—Prière d'insérer de «Lettres à des amis et à quelques autres»[24]
La longue correspondance inédite de Paul Morand avec Jacques Chardonne (mort en 1968) contient assez de critiques venimeuses sur leurs contemporains, dont Charles de Gaulle, André Malraux, François Mauriac, Josette Day, pour qu'ils en interdisent la publication — «Tout cela dans trente ans ne blessera plus», croit Chardonne — et que Morand la dépose en 1967 à la bibliothèque de Lausanne, où elle est consultable depuis 2000.
Gallimard la publie en trois tomes dans sa collection Blanche à partir de 2013. Le premier tome couvre leurs échanges de 1949 à 1960. Le deuxième (2015) de 1961 à 1963. Le troisième tome a paru en 2021. Gallimard a publié également Correspondance avec Roger Nimier (1950-1962), édition de Marc Dambre en 2015.
François Dufay commente ainsi la nouvelle parution de la correspondance Morand-Chardonne[25]:
«Les deux crocodiles n'ont rien renié de leur vichysme d'antan. Morand y peste contre "l'enjuivement" de l'Académie Goncourt, traite tel écrivain de "merde juive". Sa phobie antisémite n'a d'égale que sa détestation des homosexuels, tombant au niveau de graffiti de vespasienne […]. L'aigreur colérique s'accentue au fil des années 60, mêlée à la nostalgie.»
En 2021, les éditions Albin Michel publie les lettres adressées par Paul Morand à son vieil ami Pierre Benoît, correspondance qui tourne autour de la «fièvre verte» et de son élection manquée à l’Académie française en 1958.
Journaux et souvenirs
Journal d'un attaché d'ambassade, 1916-1917 (La Table Ronde, 1948; Gallimard, 1963; La Table Ronde, 1974)
Giraudoux, souvenirs de notre jeunesse (La Palatine, 1948)
Le Visiteur du soir, Marcel Proust (La Palatine, 1949)
Journal inutile, mémoires en 2 volumes (Gallimard, 2002)
Préface de Ce que je voulais vous dire aujourd'hui, choix de lettres de Chardonne avec deux lettres de Morand (Grasset, 1970, mais prépublication dans La Revue de Paris en 1968)
Journal de Guerre Londres-Paris-Vichy, 1939-1943 (Gallimard, 2020)[26]
Archives numérisées de l'état civil de Paris, acte de naissance no8/464/1888, avec mention marginale du décès (consulté le 12 juillet 2012).
Lucienne Furois, «Paul Morand, un triestin d'adoption», in: Annuario SSLM 1987, EUT - Edizioni Università Trieste, p.177-188: «Morand a, en effet, à son actif, environ quatre-vingts ouvrages.»
Principale source: François Dufay, Le Soufre et le Moisi. La droite littéraire après 1945. Chardonne, Morand et les hussards, Paris, Perrin, 2006 (ISBN2-262-01907-X).
Ginette Guitard-Auviste, Paul Morand, préface de Pierre de Boisdeffre, avec cinq textes inédits, Éditions universitaires, 1956, puis nouvelle édition, Balland, 1994
Pauline Dreyfus, Paul Morand, éd. Gallimard, coll.«NRF Biographies», 2020, Prix de la biographie de l'Académie française 2021
Essais
Jacques Chardonne, Paul Morand, Les Cahiers de l'Ouest,
Denise Bourdet, Paul Morand, cet inconnu, dans Pris sur le vif, Paris, Plon, 1957
W. Chevalier, Essai critique sur Paul Morand, Académie canadienne-française, 1971
Michel Collomb, Paul Morand, petits certificats de vie, Hermann, Paris, 2006 (ISBN978-2-7056-6615-6)
Bernard Delvaille, Paul Morand - le poète, avec cinq textes inédits, Seghers, 1966
François Dufay, Le Soufre et le Moisi. La droite littéraire après 1945. Chardonne, Morand et les hussards, Paris, Perrin, 2006 (ISBN2-262-01907-X)
Pascal Louvrier et Éric Canal-Forgues, Paul Morand, le sourire du hara-kiri, Perrin, Paris, 1994 (ISBN2-262-00943-0); nouvelle édition Paris, Éditions du Rocher, 2006
Marcel Schneider, Morand, notes et documents de G. Guitard Auviste, Gallimard, 1971
Basile Tardivel, La Plume et le Rasoir: style et culture équestres dans Milady de Paul Morand, Gaël, Cheval Culture, 2010
Roman
Pauline Dreyfus, Immortel, enfin, Grasset, 2012
Émissions
Deux vidéos «Archives du XXesiècle», Paul Morand (août 1970, postface en 1974), par Pierre-André Boutang [accessibles sur abonnement Madelen/INA]
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