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Roberto Bolaño, né à Santiago le et mort à Barcelone le , est un poète, romancier et nouvelliste chilien.

Roberto Bolaño
Biographie
Naissance

Santiago
Décès
(à 50 ans)
Barcelone
Nationalité
Chilienne
Activités
Écrivain, poète, critique littéraire
Autres informations
Religion
Catholicisme
Mouvement
Infraréalisme
Genres artistiques
Prose, poésie
Influencé par
Distinctions
Liste détaillée
Prix de la ville d'Alcalá (d) ()
Prix Herralde ()
Prix Rómulo-Gallegos ()
National Book Critics Circle Award ()
Prononciation
Œuvres principales
2666, Les Détectives sauvages

Biographie


Roberto Bolaño est né à Santiago. Son père est chauffeur routier (et boxeur) et sa mère enseignante[1]. Il grandit, avec sa sœur, dans une région côtière, au sud du pays. Il se décrit comme un enfant maigrichon, myope, plongé dans les livres et peu prometteur. Il est dyslexique et souvent tyrannisé par ses camarades à l'école. Il en conçoit un sentiment d'exclusion.

En 1968, il suit sa famille à Mexico. Après son renvoi de l'école, il devient journaliste et militant de gauche[2].

Un moment charnière de la vie de Bolaño, mentionné dans plusieurs de ses ouvrages, survient en 1973, lorsqu'il quitte Mexico pour le Chili, pour « aider à construire le socialisme » en appuyant Salvador Allende. Après le coup d'État de Pinochet qui renverse Allende, Bolaño est arrêté, soupçonné de terrorisme, et passe huit jours en détention[3]. Il est sauvé par deux anciens camarades de classe, devenus gardiens de prison[4]. Bolaño décrit cette expérience dans Détectives, tiré du recueil Appels Téléphoniques. D'après la version qu'il donne des faits, il n'est ni torturé ni tué, comme il s'y attendait, mais « au petit matin, j'entendais les cris des personnes qu'ils torturaient ; je ne pouvais plus dormir. Je n'avais rien à lire, à part une revue en anglais qui traînait par là. Le seul article intéressant concernait une maison qui avait autrefois appartenu à Dylan Thomas... Je suis sorti de ce trou grâce à deux détectives avec lesquels j'avais été au lycée, à Los Ángeles »[5],[6]. Il reste encore quelques mois au Chili et évoque le temps de « l'humour noir, de l'amitié et du danger de la mort »[7].

Pour l'essentiel de sa vie jusqu'à la fin des années 1980, Bolaño vit en vagabond, entre le Chili, le Mexique, le Salvador, la France et l'Espagne.

Dans les années 1970, Bolaño devient trotskiste et membre fondateur de l'infraréalisme, mouvement poétique mineur. Il se complaît à parodier les attitudes du mouvement dans Les Détectives sauvages[8].

Après avoir passé un moment au Salvador en compagnie du poète Roque Dalton et des guérilleros du Front Farabundo Martí de libération nationale[9], il revient à Mexico, mène une vie de poète bohème et d'enfant terrible de la littérature – « un provocateur professionnel redouté par toutes les maisons d'édition, même s'il n'a rien à voir avec elles, faisant irruption pendant les conférences littéraires et les séances de lecture », déclare Jorge Herralde, son éditeur. Son comportement erratique est dû tant à un idéal gauchiste qu'à un mode de vie chaotique.

Bolaño arrive en Europe en 1977 et finit par s'installer en Espagne. Il se marie et s'installe sur la côte méditerranéenne, près de Barcelone. Il travaille le jour comme plongeur, gardien de camping, groom et éboueur, et écrit la nuit. Au début des années 1980, il s'installe à Blanes, petite cité balnéaire de Catalogne[10].

Il continue d'écrire de la poésie et se met à la fiction au début de la quarantaine, se sentant responsable du futur bien-être matériel de sa famille, comme il le révèle au cours d'une interview, ses revenus de poète étant tout à fait insuffisants. Jorge Herralde confirme que Bolaño « abandonne un mode de vie de beatnik parcimonieux » car la naissance de son fils en 1990 l'incite à assumer ses responsabilités et à croire qu'il lui sera plus facile de gagner sa vie en écrivant de la fiction. Malgré tout, il continue de se considérer avant tout comme un poète, et un recueil de poésie, dont l'élaboration s'étale sur vingt ans, est publié en 2000 sous le titre de Los perros románticos (les Chiens romantiques).

Bolaño meurt le , d'une insuffisance hépatique. Six semaines avant sa mort, les romanciers latino-américains le saluent comme le plus important romancier de sa génération, lors d'une conférence internationale tenue à Séville. Parmi ses plus proches amis figurent les romanciers Rodrigo Fresán et Enrique Vila-Matas. Fresán déclare : « Roberto s'est affirmé comme écrivain à un moment où l'Amérique Latine ne croyait plus aux utopies et où le paradis était devenu enfer. Ce sentiment de monstruosité, de cauchemars éveillés et de fuite perpétuelle de l'horreur imprègne 2666 et toutes ses œuvres. » « Ses livres sont politiques », observe Fresán, « mais de façon plus personnelle que militante ou démagogique, plus proche de la mystique des beatniks que du "Boom" ». Selon Fresán, « il était tout à fait singulier, travaillait sans filet de sauvetage, se donnait à fond, sans se refréner, et ce faisant, il a créé une nouvelle manière d'être un grand écrivain latino-américain »[11]. Larry Rohter du New York Times disait que Bolaño plaisantait à propos du mot « posthume », disant qu'il « lui rappelait celui d'un gladiateur romain, invaincu, et que ça l'aurait sans doute amusé de voir combien sa cote avait augmenté depuis sa mort »[12].

À propos de son pays natal, qu'il n'avait visité qu'une seule fois après son exil volontaire, Bolaño avait des sentiments mitigés. Il était célèbre au Chili pour ses attaques féroces contre Isabel Allende et d'autres membres de l'establishment littéraire. « Il n'avait pas sa place au Chili, et le rejet qu'il y avait essuyé lui permettait de dire tout ce qu'il voulait, ce qui est un bonne chose pour un écrivain », d'après le romancier et dramaturge chilien Ariel Dorfman.

Roberto Bolaño laisse derrière lui sa femme, espagnole, et leurs deux enfants, qu'il a appelés « sa seule patrie ». Ses enfants ont pour prénoms Lautaro (d'après le chef mapuche Lautaro, qui résista aux Espagnols lors de la conquête du Chili, selon le récit épique La Araucana) et Alexandra. Dans sa dernière interview, publiée par l'édition mexicaine du magazine Playboy, Bolaño dit se considérer comme Latino-Américain et ajoute : « Mon seul pays, ce sont mes deux enfants et, peut-être, en second lieu, des moments, des rues, des visages ou des livres que je porte en moi. »

Bien qu'il se soit toujours senti profondément poète, dans la ligne de Nicanor Parra, sa réputation s'est bâtie sur ses romans et ses nouvelles[13]. Poète bohémien, enfant terrible de la littérature, Bolaño ne commence à écrire des œuvres de fiction qu'au cours des années 1990. Il devient immédiatement un des personnages clés de la littérature espagnole et latino-américaine.

Ses œuvres sont successivement saluées par la critique, notamment les romans Los detectives salvajes (Les Détectives sauvages) et Nocturno de Chile (Nocturne du Chili), et le posthume 2666. Ses deux séries de nouvelles, Llamadas telefónicas (Appels téléphoniques) et Putas asesinas (Des putains meurtrières), sont récompensées par des prix littéraires. En 2009, plusieurs romans inédits sont découverts dans les archives de l'auteur.

Il obtient le prix Herralde en 1998 et le prix Romulo-Gallegos en 1999.


Œuvre


Les éditions originales sont parues en langue espagnole en Espagne, généralement chez Anagrama. Ci-dessous, une date entre crochets, après le titre original, indique la période d'écriture de l'ouvrage (ou des composantes d'un recueil).

La plupart de ses œuvres, traduites en français chez Christian Bourgois par Robert Amutio, ont été rééditées une première fois en poche dans la collection « Titres » du même éditeur, ou dans la collection « Motifs » du Serpent à Plumes, ou encore, pour les trois longs romans, chez Gallimard, dans la collection « Folio ».

Les œuvres complètes de Roberto Bolaño en six volumes sont publiées en français par les Éditions de l'Olivier à partir de 2020[14].

La nouvelle édition en poche de l’ensemble de l’œuvre est désormais publiée et en cours de publication à partir de cette réédition dans la collection Points/Seuil.


Romans



Recueils de nouvelles



Poésie



Autres publications



Notes et références


  1. (en) Goldman, Francisco. "The Great Bolaño", New York Review of Books, 19 juillet 2007
  2. Rohter, Larry. 'A Writer whose Posthumous Novel Crowns an Illustrious Career', New York Times, 9 août 2005
  3. (en) Schama, Chloe. 'Dust and Literature',The New Republic, May 8, 2007 Inaccessible actuellement « Copie archivée » (version du 8 mai 2007 sur l'Internet Archive)
  4. (en) Unofficial biography of Bolaño at mundoandino.com
  5. (en) American PEN reproduction of "Dance Card"
  6. (fr) Perdant magnifique
  7. (en) garciamadero.blogspot.com
  8. (en) Account of infrarrealismo by JD Adamski
  9. (en) Roque Dalton and Roberto Bolaño sur venepoetics.blogspot.com
  10. (en) In the sonora sur garciamadero.blogspot.com
  11. Roberto Bolano – 2666, etc sur www.bookcourt.org
  12. Rohter, Larry. 'A Writer whose Posthumous Novel Crowns an Illustrious Career,' New York Times, 9 août 2005
  13. (en) Account of Bolaño's poetry by Ben Ehrenreich at poetryfoundation.org
  14. Yann Perreau, « Roberto Bolaño, un écrivain total à relire », sur Les Inrockuptibles, (consulté le ).
  15. Monsieur Pain, écrit en 1981-1982, a d'abord été publié en 1984 sous le titre La senda de los elefantes après avoir remporté le prix "Félix Urabayen" de Tolède ; il a ensuite été réédité en 1999 sous son titre actuel.

Annexes



Bibliographie



Articles connexes



Liens externes


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[en] Roberto Bolaño

Roberto Bolaño Ávalos (Spanish: [roˈβeɾto βoˈlaɲo ˈaβalos] (listen); 28 April 1953 – 15 July 2003) was a Chilean novelist, short-story writer, poet and essayist. In 1999, Bolaño won the Rómulo Gallegos Prize for his novel Los detectives salvajes (The Savage Detectives), and in 2008 he was posthumously awarded the National Book Critics Circle Award for Fiction for his novel 2666, which was described by board member Marcela Valdes as a "work so rich and dazzling that it will surely draw readers and scholars for ages".[1] The New York Times described him as "the most significant Latin American literary voice of his generation".[2]

[es] Roberto Bolaño

Roberto Bolaño Ávalos ( escuchar) (Santiago de Chile, 28 de abril de 1953-Barcelona, 15 de julio de 2003)[2] fue un escritor y poeta chileno, autor de más de dos decenas de libros, entre los cuales destacan sus novelas Los detectives salvajes, ganadora del Premio Herralde en 1998 y el Premio Rómulo Gallegos en 1999, y la póstuma 2666.
- [fr] Roberto Bolaño

[ru] Боланьо, Роберто

Робéрто Болáньо Áвалос (исп. Roberto Bolaño Ávalos, 28 апреля 1953, Сантьяго — 14 июля 2003, Барселона) — чилийский поэт и прозаик, сын эмигрантов из Галисии и Каталонии.



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