Roland Bacri, né le à Bab El-Oued (le quartier populaire européen d’Alger sous la colonisation française) et mort le à Levallois-Perret, en France[1], est un humoriste français.
Pour les articles homonymes, voir Bacri.
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Il fit ses premières armes de journaliste au Canard sauvage de Bernard Lecache à Alger. En 1953, il envoya un poème au Canard enchaîné qui le publia. Une relation épistolaire s'établit entre lui et le rédacteur en chef du journal. En 1956, il est convié à Paris pour une collaboration régulière. Elle durera jusqu'en 1999. Âgé de 73 ans, il quitta le journal dans des conditions difficiles, dans une atmosphère de tension avec ses collègues qui le poussaient à prendre sa retraite, ce qu'il acceptait difficilement.
Sous le pseudonyme « Roro de Bab-el-Oued », ainsi que « le petit poète », il signe des textes qui se signalent surtout par l'emploi de l'argot algérois, le pataouète[2],[3]. Dans cette chronique régulière il ne s'engagea jamais en faveur d'une communauté contre une autre. Il est chroniqueur à l’hebdomadaire satirique français le Canard enchaîné depuis 1956 jusque dans les années 1990.
Son frère Jean-Claude, surnommé Jean Claudric, est l'ami et chef d'orchestre d'Enrico Macias, pour qui il composa Les Filles de mon pays et Les Gens du Nord.
Il s’exprime si naturellement en vers que ses amis ont été obligés de lui offrir un Dictionnaire des mots qui ne riment pas.[réf. nécessaire] Son épitaphe sera : « Ici git suis. Ici git reste. »[4] Il repose au cimetière de Levallois-Perret[5].
« Allez bon, ça va, elle est morte,
Oublie-moi s’il te plaît !
Quest-c’tu crois, je suis la coll’forte ?
En amour j’suis fair play.
J’avais cru qu’ti’étais mon beau rêve,
Tes passions, purée, ell’s sont brèves !
Quelle amère’ conclusion.
Ce n’était qu’illusion. Allez bon, ça va, elle est morte,
Marqu’dommage, on fait la rupture,
Quand je pens’ l’existenc’ sereine
Que j’li avais préparée.
Elle aurait été comme un’ reine.
Ell’ me regrett’ra, purée !
L’incident, il est clos.
J’ai d’la peine mais c’est pas ma nature Allez bon, ça va, elle est morte,
Et ti'es indépendante.
Moi ici comment que j’me porte ?
Obligé j’me contente.
D’éclater en sanglots.
J’te souhait’ le bonheur !
Mon amour, pour toi, peu importe
Que tu m’as pourri le cœur ! »
— Roland Bacri, dans Les Rois d'Alger