Victor Barrucand, né à Poitiers le et mort à El Biar (Algérie) le , est un journaliste et écrivain français, d'abord libertaire[1] puis fédéraliste et enfin humaniste[2].
Victor Barrucand
Victor Barrucand Portrait par Félix Vallotton paru dans La Revue blanche en 1900.
Ses parents tiennent une boutique de chaussures, rue Gambetta, au cœur d'un Poitiers bourgeois et commerçant.
Orphelin de père à 16 ans, il arrive à Paris où il est d'abord ouvrier. Musicien, il joue dans les cafés. Sa rencontre et son amitié avec Félix Fénéon est déterminante pour son engagement artistique (théâtre, entre autres) mais aussi anarchiste. Il collabore au journal L'En-dehors de Zo d'Axa.
En 1893, il participe aux conférences du groupe de L'Idée nouvelle et est mêlé au procès d'Émile Henry. Il écrit dans Les Temps nouveaux de Jean Grave et lance, en 1895, une campagne nationale en faveur du pain gratuit pour tous.
En 1897, il se déclare socialiste fédéraliste et est élu, en 1899, délégué du congrès socialiste de Paris[3].
À partir de , il collabore à La Revue blanche, avec une chronique de Lettres italiennes qui paraît environ tous les six mois jusqu’en . Pendant six ans, il est l'un des collaborateurs les plus prolifiques de la revue[4].
Il adapte pour le théâtre une pièce de Shûdraka, Le Chariot de terre cuite, qu'il transforme en conte en 1921.
Mission en Algérie
Dreyfusard, il ira s'installer en Algérie pour contrecarrer la propagande antisémite[2],[5].
Humaniste, il prend part à la vie culturelle et politique en devenant journaliste. Il écrit plusieurs ouvrages sur les peintres orientalistes.
Il devient rédacteur en chef des Nouvelles puis chroniqueur littéraire et artistique à La Dépêche. Le , il publie son propre hebdomadaire, L'Akhbar, où il milite pour un «colonialisme plus humain» et, en particulier, pour une reconnaissance des droits des indigènes musulmans.
Il publie les reportages d'Isabelle Eberhardt dont il édite l'œuvre littéraire après sa mort accidentelle.
En 1919, il finit par obtenir quelques conquêtes politiques pour les «combattants indigènes» de la guerre de la Première Guerre mondiale.
Théodore de Banville. Critiques. Choix et préface par Victor Barrucand, portrait de Banville par Gavarni en frontispice (1917)
Victor Barrucand, La vie véritable du citoyen Jean Rossignol, Plon, (lire sur Wikisource)
Journalisme
Impressions d'un témoin, dans l'avenir de Rennes, sur le procès Dreyfus à Rennes (1899)
Notes de route. Maroc - Algérie - Tunisie (1908, en ligne)
Citation
«Aux applaudissements d'une société lâche et complice la tête du libertaire est tombée sous le couteau légal. Ravachol est mort l'insulte à la bouche, ironique et méprisant, dominant de son dédain la foule vile[8].»
Jugement
René Lalou, dans son Histoire de la Littérature française, salue en Barrucand un écrivain qui apporta à l’essai, au roman et à l’histoire les mêmes qualités de sincérité et de réalisme poétique:
«…D’autres ont créé autour de leurs œuvres des sortes de sociétés secrètes: […]; Victor Barrucand, parce qu’on ne peut pas oublier un anarchiste promoteur du «pain gratuit», ni l’éditeur d’Isabelle Eberhardt, si maladroit fût-il. Tous leurs écrits méritent-ils d’être intégralement réimprimés? Non, bien sûr, à l’exception peut-être des Versiculets d’Alfred Poussin d’une étonnante fraîcheur. […] Chacun découvrira dans le sommaire une ou plusieurs raisons de lire Le Livre des Egarés: […]; Victor Barrucand[9]…»
Bibliographie
Marius-Ary Leblond, La société française sous la Troisième République d'après les romanciers contemporains: l'enfant, les officiers, les financiers, la noblesse, les anarchistes et les socialistes, Paris, Félix Alcan, 1905.
Philippe Oriol (éd.), Un saint nous est né: Ravachol, Éditions La Tour Saint-Jacques, 1992.
Éric Dussert, L'Homme qui voulait rendre le pain gratuit, Le Matricule des anges, no14, 1993.
Éric Dussert et Edmond Thomas (dir.), Le Livre des Egarés, Plein Chant, no69-70, 2000.
Caroline Granier, «Nous sommes des briseurs de formules»: les écrivains anarchistes en France à la fin du dix-neuvième siècle, Thèse de doctorat en lettres modernes sous la dir. de Claude Mouchard, Université Paris-VIII, 2003, texte intégral.
Éric Dussert, préface à la réédition d'Avec le feu (Phébus, 2005; rééd. 2010, coll. "Libretto").
Caroline Granier, Les retourneurs d’idées, Brèves, n°84, , notice.
Article de presse
Jean-Michel Gouin, Victor Barrucand, voyageur libertaire, La Nouvelle République, , texte intégral.
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