music.wikisort.org - Poète

Search / Calendar

Vladimir Sergueïevitch Soloviev, plus rarement Solovev ou Soloviov[1] (en russe : Владимир Сергеевич Соловьёв), né à Moscou le 16 janvier 1853 ( dans le calendrier grégorien) et mort à Ouskoïe près de Moscou le 31 juillet 1900 ( dans le calendrier grégorien), est un philosophe et poète russe.

Vladimir Soloviev
Vladimir S. Soloviev
Biographie
Naissance

Moscou
Décès
(à 47 ans)
Château d'Ouzkoïe
Sépulture
Cimetière de Novodievitchi
Nationalité
Russe
Formation
Faculté d'histoire et de philologie de l'université de Moscou
Activités
Philosophe, professeur d'université, critique littéraire, publiciste, poète, écrivain
Père
Sergueï Soloviov
Fratrie
Vsevolod Solovyov (en)
Mikhaïl Sergejevič Soloviov (d)
Poliksena Sergueïevna Soloviova
Parentèle
Autres informations
A travaillé pour
Université impériale de Moscou (en), université d'État de Saint-Pétersbourg
Religion
Église catholique
Membre de
Académie des sciences de Saint-Pétersbourg
Influencé par
Arthur Schopenhauer

Éléments biographiques


Vladimir Soloviev est le fils de Sergueï Soloviov (1820-1879) fils du prêtre orthodoxe russe d'esprit ouvert et curieux Mikhaïl Soloviov, archiprêtre et professeur de religion. Il naît à Moscou[2] le 16 janvier 1853 ( dans le calendrier grégorien) dans une famille « unie, respectueuse de l'autorité paternelle ; (elle) menait une vie patriarcale, de haute moralité, austère et pieuse, et se montrait assez insoucieuse de la vie pratique[3]. » Il est décrit comme un enfant sensible et travailleur, brillant et mystique.

L'ambiance corrosive des années 1860, marquées par le matérialisme scientifique, en fait un adolescent qui refuse toute pratique religieuse entre 14 et 18 ans. Il étudie ensuite Spinoza et passe du matérialisme au positivisme. Il aborde ensuite Arthur Schopenhauer et Schelling, ce qui lui permet de concilier idéalisme et sciences. Il passe ensuite par une phase de pessimisme absolu (vers 19 ans).

Vladimir Soloviev redevient brusquement chrétien vers l'âge de vingt ans, mais tout en étant assez proche de la figure du narodnik brossée par Ivan Tourgueniev : une jeune personne radicale, positiviste, aimant le peuple et voulant l'éduquer, assimilée progressivement aux terroristes. Cependant, son côté spiritualiste le rapproche de Léon Tolstoï et de Fiodor Dostoïevski.

En même temps que s'opère son retour à la foi, il délaisse ses études scientifiques pour s'orienter vers l'histoire et la philologie. Il se met à fréquenter l'Académie ecclésiastique Saint-Serge[4] en y prenant des cours de théologie.

En 1873 commence une relation d'amitié profonde avec Dostoïevski. Il a des rapports tendus avec Tolstoï : « Soloviev sera partisan d'un christianisme hiérarchique et historique ; il n'admettra pas le principe de non-résistance au Mal, ni le christianisme purement moral et abstrait auquel aboutira Tolstoï[5]. »

Maître de conférences à la Faculté de Moscou à 21 ans, docteur à 27, il acquiert une vaste notoriété par ses leçons publiques sur la Théandrie (1877-1878). En , il accompagne Fédor Dostoïevski, dévasté par la récente mort de son fils de trois ans, au monastère d'Optina Poustin (en). L'écrivain lui fait part de son projet de roman, Les Frères Karamazov. En 1881, pour avoir publiquement demandé à l'empereur Alexandre III de gracier les assassins de son père, Alexandre II, il est contraint de quitter l'Université[6]. Il rencontre l'évêque catholique Strossmayer à Đakovo, mais son retour en Russie se fait sous le signe du découragement, car les critiques lui viennent aussi bien du côté orthodoxe que du côté catholique.

En 1891, l'Église orthodoxe lui refuse les sacrements ; le , il est reçu au sein de l'Église grecque-catholique russe par le père Nicolas Tolstoï[7].


Derniers instants


Portrait de Soloviev par Nikolaï Yarochenko
Portrait de Soloviev par Nikolaï Yarochenko

Soloviev meurt au château d'Ouzkoïe, soigné par le prince Serge Nikolaïevitch Troubetzkoy, son ancien élève et professeur de philosophie, et l'épouse de celui-ci, née princesse Prascovie Obolensky. Le philosophe bredouillait en grec, en latin, en français et en italien, pris par la fièvre. Il croyait voir aussi des Chinois : « Quelles sont ces figures jaunes grimaçantes ? » déclara-t-il en français. Sont appelés ensuite à son chevet l'historien Vassili Ossipovitch Klioutchevski, sa mère Polyxène Vladimirovna Solovieva et ses sœurs Nadège et Polyxène.

L'agonie commence le 30 juillet 1900 ( dans le calendrier grégorien) et il meurt le lendemain vers neuf heures du soir. Son corps est mis dans la chapelle du château. Les funérailles y ont lieu le , puis la dépouille est emmenée à Moscou. Une liturgie a lieu à la chapelle de l'université en présence des proches et de différents professeurs, ainsi que des princes A.D. Obolensky du ministère des Affaires étrangères et V.S. Obolensky-Neledinski du ministère de l'Intérieur. Il est enterré dans une tombe à côté de celle de son père, Sergueï, au cimetière de Novodiévitchi. Le professeur Herié prononce l'éloge funèbre « (...) Tu as traversé nos vies grises ordinaires d'un rayon de lumière; tu as répondu avec passion aux questions de la société; tu as combattu ses idoles, alors qu'elle attendait encore beaucoup de toi[8]. »


Le penseur


Soloviev est en milieu orthodoxe l'ambassadeur du dialogue œcuménique. Il juge que le Raskol est une plaie de l'Église russe et réfléchit à réconcilier les vieux-croyants avec l'Église russe. Il espère un temps en un concile, puis pense que l'Église orthodoxe russe ne peut résoudre ce problème.

L'assassinat d'Alexandre II en est une profonde remise en cause de l'idée qu'il se fait de la Russie. À partir de cette époque, il voit en Rome l'unique moyen de faire revivre l'Église orthodoxe. Pour lui, le Schisme de 1054 (Orient/Occident) préfigure le Raskol. Il pense que la chrétienté a besoin de centralisation et d'un chef pour accomplir sa mission : la réalisation sur terre du royaume de Dieu. Il oppose l'Orient, avec ses aspirations contemplatives vers le divin, à l'Occident et à ses tendances actives et pratiques vers l'humain.

La charité manque pour faire l'union, mais il n'y a que cette union qui permettrait de reconstituer la divino-humanité, l'Église universelle. Rome en serait le centre. La mission de la Russie serait de faire cette union. Il ne veut pas latiniser l'Orient : chacune des deux Églises est déjà profondément l'Église universelle, pour Soloviev la scission n'est qu'apparente et causée par un manque de charité. Il pense y associer plus tard le protestantisme, avec son principe de liberté, capital, car l'Église « achevée » serait la « théocratie libre »[9]. Vladimir Soloviev théorise toutes ces idées dans Le grand Débat et la politique chrétienne, en 1883.

Soloviev est parfois comparé à son contemporain, le cardinal John Henry Newman. Ils ont les mêmes préjugés contre le papisme au départ, le même ostracisme, la même volonté de faire la volonté divine, le même goût pour les Pères de l'Église (notamment Saint Augustin), pour l'histoire ecclésiastique, la philosophie des évolutions religieuses, l'ascension de la connaissance humaine jusqu'à Dieu, les devoirs quotidiens de la piété[10].

Les poésies de V. Soloviev ont connu un grand succès : sept éditions de 1893 à 1921.


Citation



Œuvres



Œuvres traduites en français



Bibliographie



Notes et références


  1. Soloviev est la transcription passée dans l'usage, Soloviov étant la transcription normalisée (voir transcription du russe en français).
  2. Au 16 de la rue Ostojenka
  3. Maxime Herman, Vie et œuvre de Vladimir Soloviev, éditions universitaires Fribourg Suisse, 1995, p. 7
  4. dépendant du monastère de la Trinité-Saint-Serge.
  5. Maxime Herman, Vie et œuvre de Vladimir Soloviev, éditions universitaires Fribourg Suisse, 1995.
  6. N. Struve. Anthologie de la poésie russe. YMKA-Presse, 1991.
  7. Michel d'Herbigny, Un Newman russe : Vladimir Soloviev, Paris, Beauchesne, 1911, p 314 à 316
  8. Nécrologie du Rousskie Vedomosti, 4 août 1900 ( dans le calendrier grégorien).
  9. Maxime Herman, Vie et œuvre de Vladimir Soloviev, éditions universitaires, Fribourg Suisse, 1995
  10. Michel d'Herbigny, Un Newman russe : Vladimir Soloviev, Paris, Beauchesne, 1911, 336 p.
  11. Vladimir Soloviev, Œuvres choisies, 1902-1905, vol. 5, p.430-431.

Voir aussi


Sur les autres projets Wikimedia :


Articles connexes



Liens externes



На других языках


- [fr] Vladimir Soloviev

[ru] Соловьёв, Владимир Сергеевич

Влади́мир Серге́евич Соловьёв (16 [28] января 1853[1][2][3], Москва[1] — 31 июля [13 августа] 1900[1][2][3], Узкое[1][2]) — русский религиозный мыслитель, мистик[4], поэт и публицист, литературный критик, преподаватель; почётный академик Императорской Академии наук по разряду изящной словесности (1900).



Текст в блоке "Читать" взят с сайта "Википедия" и доступен по лицензии Creative Commons Attribution-ShareAlike; в отдельных случаях могут действовать дополнительные условия.

Другой контент может иметь иную лицензию. Перед использованием материалов сайта WikiSort.org внимательно изучите правила лицензирования конкретных элементов наполнения сайта.

2019-2025
WikiSort.org - проект по пересортировке и дополнению контента Википедии