Jean-François Xavier Navarrot (Xavièr Navarròt, selon la norme classique) est un écrivain béarnais de langue occitane[2] (dans sa variante béarnaise-gasconne), auteur de chansons dans le style de Pierre-Jean de Béranger avec qui il fut en relation.
Xavier Navarrot est né à Oloron le dans un milieu bourgeois : son père avait amassé un petit capital comme marchand de laine et sa mère était fille de paysans aisés de Lucq-de-Béarn. Il fit ses études primaires à Oloron, ses études secondaires à Pau puis à Toulouse et enfin son droit à Paris ; là, selon Robert Darrigrand, « que'u plasèn mèi las tavèrnas que non pas los bancs de la Facultat. [les tavernes l'attirèrent davantage que les bancs de la Faculté][3] ; mais il dut s'y reprendre pour défendre sa thèse et écrivit en français :
« Un dépit m'a rendu poète...
Le besoin de montrer la dent
Donne de l'esprit au plus bête ;
Moi j'eus à fronder un pédant.
La rime vient sans qu'on y pense
Lorsqu'on hait ou qu'on aime bien ;
Or j'en fis l'essai par vengeance.
Et je m'en pris à mon doyen. »
Lauréat, il rentra en Béarn en 1820, pour retourner à Paris étudier la médecine. Il fit alors la connaissance de Pierre-Jean de Béranger.
Il rentra ensuite définitivement en Béarn pour vivre de ses rentes et s'installa sur sa propriété de Passama à Lucq-de-Béarn, où il mourut le . Il fut enterré dans le cimetière de Lucq-de-Béarn.
Un buste de bronze érigé par les félibres lui est dédié à Oloron-Sainte-Marie.
Sa poésie et souvent humoristique et politique bien qu'elle soit parfois simplement lyrique quand il s'agit de chanter le Béarn. C'est le cas en particulier dans ce poème qui fut mis en musique plus d'un siècle plus tard par le chanteur de variété français d'origine béarnaise Marcel Amont :
« Que n'èran au Tilhet ; l'arrajòu que hissava,
Per ací, per aquiu, las brumas esquiçava ;
I, com avè plavut sus los tèits d'Auloron,
Que'us hasè flambejar de tota sa claror.
La cajòla qui brilha au som deu seminari,
Semblava lo fanal d'aqueth gran luminari ;
I lo vielh Senta-Crotz qu'alongava la tor
De son clochèr pelat com lo còth d'un Vautor [5]. »
Béarnais (édition de d'Émile Vignancour, 1860) | Béarnais (norme classique de l'occitan) | Français |
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A Despourrins |
Los dius de temps passat, com lo hilh de Maria
Si tots non vadèn pas en quauq'escuderia, Au ras deus Bueus, deus anhets, deus motons ; Com lo Diu de vertat, si los dius de la fable, Si tots non vadèn pas en quauqu'establa, Quauques uns que vadèn pastors. ' |
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