Hicham Kochman, dit Axiom, est un rappeur franco-marocain, né à Lille[1], beatmaker[2] et producteur de musique français, dirigeant de la société KeakR[3], application numérique gratuite dédiée aux musiques urbaines.
Pour les articles homonymes, voir Axiom et Axiom (album).
Nom de naissance | Hicham Kochman |
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Naissance |
Lille, Nord (département français), ![]() |
Activité principale | Rappeur, beatmaker, producteur, dirigeant de société, fondateur du Flow à Lille |
Activités annexes | Auteur d'ouvrage |
Genre musical | Hip-hop, rap français, musiques urbaines |
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Fondateur du premier centre de cultures urbaines français, baptisé le Flow et situé à Lille[4],[5], il est l'auteur d’un essai politique intitulé J’ai un rêve[6],[7] aux Éditions Denoël.
Connu pour son engagement citoyen, il est membre de différents groupes d'actions et de réflexions (Collectif Stop le Contrôle au Faciès, Think tank Graines de France[8], Collectif ACLeFeu[9], etc.).
Né à Lille, Hicham Kochman, dit Axiom, a grandi dans la cité Moulins-Belfort. C’est à l’âge de 13 ans qu’il fait ses premiers essais dans le rap. Très tôt, influencé par la Zulu Nation[10], il s’oriente vers un rap engagé et humaniste[11]. Il passe sur de petites scènes et fonde son premier groupe appelé Rebel Intellect[12] (rap hardcore, avec notamment le titre Révolution) rebaptisé plus tard Mental Kombat (Kheper, Kaméa, Lord Bitum et DJ Amor) qui donnera naissance à l'album L'arrêt public[13].
Il est compositeur et ses productions sont déjà reconnaissables, tout comme la qualité de son discours (émission Saga Cité, 16 mai 2000).[réf. souhaitée] En novembre 1994, il prend position en faveur d'une « laïcité fédératrice », et dénonce celle qui exclut au lieu d'inclure[réf. souhaitée], lorsque des filles voilées sont expulsées du lycée Saint-Exupéry de Mantes-la-Jolie et d'une classe du lycée Faidherbe à Lille[14]. Connu pour son activisme en faveur de l'égalité des droits, il monte en 1999 l'Association Kafard en référence à l'insecte, dont il utilise la symbolique pour illustrer la métaphore de pestiféré dans la société française.[réf. souhaitée]
En 2002, il fait partie de la délégation de défense de Ryad Hamlaoui (un camarade de classe d'Axiom)[réf. souhaitée], abattu à bout portant par une brigade canine, dans la banlieue sud de Lille[15]. C'est alors qu'il rencontre le Mouvement de l'immigration et des banlieues (MIB), devenu depuis le FSQP (Forum Social des Quartiers Populaires). Il fait alors la rencontre du sociologue Saïd Bouamama.
En 2003, il monte le label indépendant Kafard Production[16] : Mental Kombat[17], Juste Cause[16] (devenu le Ministère des Affaires Populaires) et Coup de Pression[16].
Lors des révoltes de banlieues de 2005, il écrit (après Boris Vian et Renaud) Ma lettre au président, composée sur la Marseillaise. Il s’en prend au Ministre de l'Intérieur[18] et à la classe dirigeante en général, et reprend le thème de l’appel à une Sixième République. Il reçoit des milliers de lettres venues du monde entier, et une réponse du président Jacques Chirac[19].
En 2006, Axiom enregistre son premier album solo et confie les éditions de ses titres à WTPL Music[16], et signe chez U.L.M[20] (Groupe Universal). Fin 2006, il publie un recueil regroupant les écrits publiés sur son blog et permet à son public de télécharger gratuitement un street-album sur son site officiel.
Après deux ans chez Universal, il s'associe avec Luc Besson[21] sur plusieurs projets. Il enchaîne la bande originale du film Banlieue 13 Ultimatum[21],[22] produit par Luc Besson, avec notamment, le titre phare La tour des miracles. Il a collaboré avec Besson sur d'autres projets comme le Festival Cannes et Banlieues (2007), le Festival Art et Banlieue (2008)[23].
En 2009, Axiom enregistre le titre Norside, organisation de lutte de droits civiques[24]. C'est à lui qu'on[Qui ?] doit l'expression Norside pour qualifier le Nord de la France[réf. nécessaire]. Dans le cadre de l’action nationale du collectif Stop le Contrôle au Faciès, il participe au mois de novembre 2011, avec d’autres artistes (comme Doudou Masta, La Fouine, Sexion d’Assaut, Oxmo Puccino, Sefyu ou encore Lilian Thuram)[25] à la web-série « Mon premier contrôle d’identité », qui met en lumière d’une façon originale et décalée, une étude du CNRS affirmant que les contrôles d’identité abusifs sont subis prioritairement par ceux qui sont perçus comme « jeunes » (11 fois plus), « noirs » (6 fois plus que les « blancs ») ou « arabes » (8 fois plus)[26].
En 2011, il publie l'album Axiom a.k.a Hicham, coproduit par EuropaCorp (société de Luc Besson) et Kafard Production, et distribué par Sony Music. Il y développe le concept qu'il baptise Bledkick, mélange de rythmes urbains et ethniques (rap et oriental notamment). Textes engagés et racines berbères marocaines, l'album oscille entre pop, hip-hop et musique du monde avec des titres concept comme La souris, La tour des miracles, ou encore Bagdad en duo avec Tina Arena. En octobre 2011, Axiom est sélectionné pour participer au programme International Visitor Leadership Program ; invité du gouvernement fédéral des États-Unis, il visite le pays en tant qu'observateur international[24]. Après la présidentielle de 2011, il signe avec d'autres personnalités, comme Bruno Laforestrie (président de Hip Hop Citoyens), Guillaume Ayné (directeur général SOS Racisme), Jean-Claude Tchikaya (porte-parole de Devoir de Mémoire) ou encore Charles Morel (avocat), un appel au renouvellement générationnel en politique[27].
Le 8 mars 2012, son essai politique J’ai un rêve, est publié aux éditions Denoël[6],[7]. Axiom y défend l'idée que la lutte des quartiers populaires en France est une lutte de droits civiques à l'image de celle des Afro-Américains aux États-Unis[28]. Il y dénonce le recours permanent au rapport de forces qui prévaut en France. « Ce dont les banlieues françaises ont besoin aujourd’hui, ce n’est pas de s’indigner mais de se prendre en main afin de lutter » pour leurs droits civiques[29],[30],[31].
Le 4 octobre 2014, après dix ans de gestation, le Centre Euro-régional des Cultures Urbaines (CECU) plus connu sous le nom de Maison du hip-hop, puis baptisé le Flow[5] est inauguré en présence d’Axiom son fondateur[32],[33],[34] et de Martine Aubry, dans le quartier de Moulins (où Axiom a grandi). Axiom avait 17 ans lorsqu’il l’a imaginé. C’est sa rencontre avec Martine Aubry qui marque le démarrage de ce projet. Les 3,000 m2 se répartissent sur 5 niveaux, avec notamment une salle de diffusion de 200 places assises (700 debout), deux plateaux (150 et 40 m2) et des studios de danse, des loges et un toit terrasse pour les graffeurs. Une nouvelle adresse à Lille, dans le quartier populaire de Moulins, où Axiom a grandi, une maison du hip-hop, dont il espère que la direction saura rester au plus près des jeunes artistes dans le cadre des valeurs du Hip Hop[35].
Le 10 mai 2013, pour la Journée nationale de commémoration de l’abolition de l’esclavage, Axiom réalise le titre Réparations, dans le cadre de l'action menée par l'association LE CRAN. Ce morceau de rap, au souffle épique et lyrique à la fois, évoque l'histoire d'Haïti en trois temps : tout d'abord, la victoire de Toussaint Louverture, l'abolition de l'esclavage, l'indépendance arrachée et proclamée le 1er janvier 1804. Ensuite, 1825, le retour des colons Français, menaçant l'île de leurs canons, et imposant au peuple haïtien un tribut de 90 millions de francs-or, soit l'équivalent de 21 milliards de dollars en 2013, pour « réparer » le préjudice subi par les esclavagistes du fait de l'abolition. Enfin, troisième moment évoqué par ce morceau, le temps présent, avec des descendants d'esclaves demandant réparation à la France[36],[37].
Le 22 novembre 2012, Axiom participe aux Rencontres Annuelles de Banlieues d'Europe à Turin, en Italie, sur le thème suivant « Le rôle de la culture face à la montée des nationalismes en Europe ».
Le 30 octobre 2012 le cercle de réflexion Graines de France et ses « vigilants », dont Axiom fait partie, publie un rapport intitulé Altérité, racisme et xénophobie dans les campagnes présidentielles et législatives de 2012[38]. Ce rapport est le résultat d'une veille du discours politique dans trois quotidiens nationaux, sur les radios et télévisions entre janvier et juin 2012. Il relève que « les thèmes et les catégorisations qui ont émergé depuis les années 1990, avec entre autres la thématique de l'Islam et de sa difficulté supposée à s'intégrer à la société française (…) se retrouvent en force dans les campagnes présidentielles et législatives, sous l'influence d'un FN s'affirmant en plein renouveau ». Le rapport constate que la « droite parlementaire connaît une profonde transformation liée à un traitement musclé de l'altérité, convergeant vers le Front national », tandis que la gauche, en « mode réactif », « critique fortement sans pour autant proposer un nouveau paradigme de rapport à l'altérité[38]. »
En octobre 2012, Axiom participe au lancement en France du projet YUMP (pour Young Urban Movement Project)[39], dont l'objectif est d'aider les entrepreneurs de 20 à 40 ans des quartiers populaires à concrétiser leurs projets[40]. Quelque temps après, il décide de quitter la direction de YUMP, du fait de son désaccord sur la stratégie mis en œuvre.
Le 15 mars 2012, lors de l’émission du Grand Journal sur Canal+, consacrée à François Bayrou, Axiom donne la contradiction au candidat à la présidentielle. Le débat est vif, Axiom reprochant notamment au candidat de n’évoquer le cas des zones urbaines sensibles que via une demi-phrase dans son ouvrage[41].
En mars 2012, Axiom participe à la cérémonie humoristique des Y'A Bon Awards[42].
En février 2012, le collectif ACLeFeu occupe l’Hôtel particulier de Chalons, 26 rue Geoffroy Lasnier à Paris[43]. Le lieu, rebaptisé pour l’occasion « Ministère de la crise des Banlieues », veut attirer l’attention des politiques et remettre les quartiers au centre du débat présidentiel. Axiom déclarera que cette opération se veut « apartisane » et s’adresse à tous les partis, « extrême droite compris »[44].
En janvier 2012, Axiom et l’association Norside participent aux travaux de recherche de l’OING Human Rights Watch (organisation non-gouvernementale internationale qui défend les droits humains). Un rapport de 62 pages, intitulé La base de l’humiliation : Les contrôles d’identité abusifs en France est publié en janvier 2012[45]. L’étude révèle qu’en France, la police dispose de vastes pouvoirs pour effectuer des contrôles d’identité, même lorsqu’elle ne soupçonne aucun méfait. Des recherches statistiques et qualitatives ont montré que ces contrôles affectent particulièrement les garçons et les jeunes hommes noirs et arabes, qui sont soumis à de fréquentes palpations humiliantes sans aucune explication, accompagnées dans certains cas d’insultes et de violences physique. Ces contrôles de police abusifs ont un impact profondément négatif sur les relations entre la police et les jeunes issus des minorités. Human Rights Watch appelle les autorités françaises à adopter des réformes politiques et législatives pour prévenir le profilage ethnique et les mauvais traitements.
En décembre 2011, Axiom lance un appel pour s'inscrire sur les listes électorales. « Ne vous faites pas avoir. Prouvons notre poids électoral, inscrivez-vous sur les listes pour obtenir votre carte d'électeur. Même si au final vous ne votez pas ou que vous votez blanc, inscrivez-vous ! Ça permet de prouver le poids électoral dont nous sommes absents. » Depuis janvier, la ville de Lille comptabilise 17 806 inscrits supplémentaires, dont 2 357 premières inscriptions. C'est 7 800 personnes de plus qu'en 2007 pour les Présidentielles (10 554) et trois fois plus qu'en 2008, année des municipales, où 5 905 personnes étaient venues s'inscrire[46],[47].
Les 14 et 15 novembre 2011, il participe avec d’autres personnalités, comme Vikash Dhorasoo ou Pape Diouf, aux rencontres médiatiques nationales MARS, du réseau des médias européens pour la diversité et le dialogue interculturel, organisées par l’Union Européenne et le Conseil de l’Europe.
Lorsque le député UMP Michel Raison saisit le ministre de la Culture et de la Communication, le mardi 26 juillet 2011, pour accuser « l’obscénité », le caractère « raciste » et « misogyne » de « chansons écrites par certains groupes de musique rap issus de l’immigration », Axiom s'insurge et déclare : « Il ne s’agit pas de nier qu’il y a du rap misogyne ou haineux, mais de réfléchir au contexte politique et social qui le génère[48]. » Interrogé par les médias américains[49], Axiom déclare : « Les seules valeurs de la France, sont liberté, égalité, fraternité. À chaque fois que l'injustice gagne du terrain, les valeurs s'affaiblissent. Pour moi, la France n'est pas un pays, c'est une idée[50]. »
Le 20 mai 2011, il participe à la conférence organisée par Agoramiroirs à l’École Supérieure de Journalisme de Lille[51]. Il prône le concept d'« égalité active » : « Nous ne sommes pas la cause de la destruction du service public, plutôt sa conséquence [...] Faire disparaitre la misère en France » est un objectif qui devrait figurer dans la Constitution. C’est ce que j’appelle l’égalité active[52]. »
Le 11 février 2008, Axiom attaque fermement Amara lors d'un débat organisé par le journal Le Monde intitulé Sarkozy peut-il guérir les banlieues?, auquel il participe au théâtre du Rond-Point en présence d'un plateau éclectique : un chercheur, un philosophe, un maire de banlieue, rappeur engagé et une ministre.
Il soutient à de nombreuses reprises, les actions d’Augustin Legrand et de l'association Les Enfants de Don Quichotte, à Paris (sur le parvis de Notre-Dame en 2007[53] ou Place de la République lors de l’appel à la « Nuit Solidaire pour le Logement »[54] en 2008) et à Lille. Il déclare notamment : « La crise sociale est devenue un choix de société, les gens ont intégré la fatalité et c’est justement contre ça qu’on agit […] La population est de notre côté, c'est un problème national qui touche aussi bien les centres que les banlieues. La paupérisation touche tout le monde[53]. »
Dans une interview sur RTL, Luc Besson dira d'Axiom : « Je pense que c'est quelqu'un de vraiment bien et surtout de très intelligent[55]. » Habitué du plateau télévisé de l'émission Ce soir (ou jamais !), lors de l'édition spéciale consacrée à son titre Lille ma médina le 4 avril 2007, Axiom invite l'historien Benjamin Stora pour contredire les propos du gouvernement et condamner l'instauration du Ministère de l'immigration, de l'intégration et de l'identité nationale. L'historien s'avoue particulièrement touché par cette invitation et il ajoute que jamais il n'aurait pensé qu'un rappeur puisse l'inviter.
Lors de l'émission On n'est pas couché, alors que le chroniqueur Éric Zemmour affirme que les jeunes de banlieue sont manipulés, Axiom sort, en direct, de sa poche, les deux seuls rapports officiels démontrant l'inverse (rapport de la Direction Départementale des Renseignements Généraux et rapport de Police). Entre 2005 et 2007, il fait un tour des quartiers de France avec l'association ACLeFeu. Il profite de sa tournée de concerts et de sa promo, pour inciter les jeunes à s'inscrire sur les listes électorales. Dans la pochette intérieure de son album, on trouve inscrit la phrase : « Le vote est une arme. » L'illustration est une carte électorale en forme d'arme à feu. En 2005, il interpelle le président de la République Jacques Chirac, en réclamant sa démission[56]. Il déplore le couvre-feu instauré par Dominique de Villepin, et le qualifie de « méthode coloniale ».
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