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Berthe Sylva, pseudonyme de Berthe Francine Ernestine Faquet, est une chanteuse française, née le à Lambézellec[1],[2] (commune fusionnée avec Brest en 1945), morte le à Marseille.

Berthe Sylva
Berthe Sylva vers 1925.
Informations générales
Nom de naissance Berthe Faquet
Naissance
Décès (à 56 ans)
Marseille
Activité principale Chanteuse
Genre musical Chanson réaliste, opérette
Années actives 1908 - 1937

Biographie


Fille de Joseph Faquet (1860-1946), un marin, et d'Anne Poher (1863-1923), une couturière, Berthe Faquet aurait passé son enfance à Brest avant de se faire employer comme femme de chambre. Elle y rencontre Yves Tillenon, un jeune poète d'un an son aîné, originaire de Lannilis, étudiant alors au lycée Saint-François de Lesneven. De leur amour naîtra en 1901 un petit garçon, alors que Berthe n'est encore que femme de chambre ; elle a 16 ans, lui 17. Bien qu'elle ait reconnu son fils le 27 décembre 1901, elle ne s'en occupera jamais, laissant l'éducation de l'enfant à ses grands-parents. Il est donc élevé à Brest et ne vit sa mère que trois fois dans sa vie. Elle aura également une fille.

Elle se serait mise à la chanson vers 1908. De ses débuts, on ne possède pas beaucoup de témoignages, excepté une interview où elle évoque des voyages en Amérique du Sud, en Russie, en Roumanie et en Égypte. Elle aurait débuté sur les planches du Casino Saint-Martin fin 1908[3], en reprenant La Marche Fière, de Karl Ditan. Elle restera pendant plusieurs années sur cette scène, puis sur celle du Casino Montparnasse. Elle interprète notamment Fioretta d'Amore, Les Braves Gens de la nuit, Les grognards qui passent ou encore Eh ! Ha ! fin 1911[4],[5],[6], puis elle est embauchée au Casino de Montmartre. Mais la collaboration avec Bernard, le patron de cette salle, se termine mal. Alors qu'elle était en pleine représentation, deux de ses robes furent volées, pour une somme de 900 francs de l'époque. Elle assigna le propriétaire en justice mais fut déboutée.[7]

Elle fait ensuite une carrière très remarquée fin 1912 à Alger où elle chante au Casino Music-Hall[8]. Elle y obtient un certain succès avec un Chant en l'honneur des morts de l'Armée d'Afrique[9]. Rentrée à Paris en novembre 1912[10], elle se rend de nouveau à Alger début 1913 pour le Festival de la Presse, puis en décembre de la même année. Pendant la guerre, de retour en métropole, elle s'engage auprès d'une troupe aux côtés d'Eugénie Buffet, du chansonnier aveugle René de Buxeuil, du parolier Jean Deyrmon et de l'acteur Édouard de Max. L'œuvre La Chanson aux blessés sera interprétée notamment en octobre 1915 auprès des soldats au Cercle du Soldat à Paris[11],[12]. Une photo prise pendant la Première Guerre mondiale en témoigne.

En 1928, Berthe Sylva se produit au Caveau de la République. L'accordéoniste et compositeur Léon Raiter la remarque et lui propose de passer à l'antenne de Radio Tour Eiffel, où elle se produira, occasionnellement au moins, jusqu'en 1937, si l'on s'en réfère aux programmes radio de l'époque[13]. C'est grâce à Léon Raiter, l'auteur des Roses blanches, qu'elle se met à enregistrer, tout d'abord chez Idéal puis chez Odéon, firme pour laquelle elle aura gravé en tout près de 250 titres pour de bien maigres profits…

Le succès est foudroyant. Le Raccommodeur de faïence, enregistré en 1929, se serait vendu à 200 000 exemplaires en deux ans. Les tournées en province se multiplient. À Paris, on l'entend au concert Pacra, à l'Européen, au Bataclan, à la Gaîté-Montparnasse, mais les salles les plus prestigieuses la boudent. Elle partage un moment l'affiche avec Fred Gouin, chanteur très prolifique en enregistrements (450 faces de 78 tours pour Odéon entre 1927 et 1935), aujourd'hui tombé dans l'oubli. Elle grave avec lui des duos tels Ferme tes jolis yeux (1932) et Un soir à La Havane (1933). Leur relation est passionnelle. Fred Gouin fut très affecté par la perte de son amante et amie. Il prit le maquis durant les années de guerre, puis quitta le monde de la chanson pour se reconvertir dans le commerce des frites.

Quelques anecdotes d'une authenticité plus ou moins douteuse jalonnent le parcours flamboyant de Berthe Sylva. En 1935, ses admirateurs marseillais lacèrent les banquettes de l'Alcazar, où elle joue à guichets fermés au début de la guerre, et enfoncent la porte de sa loge. En 1936, à l'enquête « quelle est votre chanteuse préférée ? », une majorité de jeunes filles entre 13 et 15 ans répondent « Berthe Sylva ». Une autre source mentionne un passage sur Radio-Toulouse en 1925 qui lui aurait valu 16 000 lettres d'admirateurs.

L'une de ses dernières présentations sur les ondes date de mai 1940, avec un passage chanté sur Radio-Lyon[14]. Sur scène, un dernier tour de piste lui est offert à Lyon, en novembre de la même année, au Grand Palais[15].

Berthe Sylva se fixe à Marseille au moment de l'armistice de 1940. Le chanteur Darcelys y fut l'un de ses amis les plus fidèles. Elle meurt minée par la boisson et la pauvreté. Sa maison de disques finance des obsèques auxquelles seuls quelques amis assistent. Elle est inhumée au cimetière Saint-Pierre de Marseille[16]. L'emplacement de sa sépulture a été repris par l'administration[17].

Les légendes entourant Berthe Sylva auraient été créées de toutes pièces ou à partir d'extrapolations journalistiques de faits réels après sa disparition. La diffusion de ces légendes fut facilitée par le fait qu'on ne possède quasiment aucun témoignage solide de nature biographique et par l'absence de documents cinématographiques. En outre, si l'on relativise l'importance de ses prestations sur scène, l'immense succès de Berthe Sylva est avant tout lié à ses nombreux enregistrements.

Sa voix précise se marie très bien avec la technologie en plein essor du microphone et de l'enregistrement électrique. Son registre vocal étendu, la qualité de son interprétation, tantôt pathétique, tantôt enjouée, son physique ingrat de femme meurtrie par la vie furent les clefs du succès qu'elle connut de son vivant. Sa discographie puise à toutes les sources, sauf américaines : succès anciens des années 1900, succès d'opérette comme de cabaret, chanson réaliste, musette, musiques de films à grand succès. Berthe Sylva excelle dans la chanson narrative.

Après sa disparition, on retiendra d'elle les chansons qui racontent non pas les bluettes et les joies du bal, mais celles qui dénoncent la misère, l'injustice, l'enfance blessée, la perte d'un être cher, la désillusion et l'échec sentimental.

Il faut noter que les « masters » d'un grand nombre de ses enregistrements des années 1930 ont été conservés et ont pu permettre des rééditions d'une très bonne qualité sonore. Encore aujourd'hui, il se vend chaque année un nombre non négligeable de ses enregistrements.


Famille


Par son arrière-grand-père maternel Guillaume Poher (1804-1883), elle est une cousine issue de germains d'Alain Poher qui fut président du sénat.


Discographie sommaire


1926
1928
1929
1930
1931
1932
1933
1934
1935
1936
1937
1938
1939

Notes et références


  1. lesgensducinema.com
  2. BNF 13900225
  3. « Comoedia / rédacteur en chef : Gaston de Pawlowski », sur Gallica, (consulté le )
  4. Union syndicale et mutuelle des artistes lyriques Auteur du texte, « L'Artiste lyrique : organe de l'Union syndicale et mutuelle des artistes lyriques : concerts, cirques et music-halls », sur Gallica, (consulté le )
  5. Union syndicale et mutuelle des artistes lyriques Auteur du texte, « L'Artiste lyrique : organe de l'Union syndicale et mutuelle des artistes lyriques : concerts, cirques et music-halls », sur Gallica, (consulté le )
  6. Union syndicale et mutuelle des artistes lyriques Auteur du texte, « L'Artiste lyrique : organe de l'Union syndicale et mutuelle des artistes lyriques : concerts, cirques et music-halls », sur Gallica, (consulté le )
  7. « La Revue judiciaire : revue mensuelle : réforme, droit pratique, comptes-rendus », sur Gallica, (consulté le ).
  8. « L'Afrique du Nord illustrée : journal hebdomadaire d'actualités nord-africaines : Algérie, Tunisie, Maroc », sur Gallica, (consulté le )
  9. « L'Écho d'Alger : journal républicain du matin », sur Gallica, (consulté le )
  10. « L'Écho d'Alger : journal républicain du matin », sur Gallica, (consulté le )
  11. « Le Gaulois : littéraire et politique », sur Gallica, (consulté le )
  12. « Le Gaulois : littéraire et politique », sur Gallica, (consulté le )
  13. « Le Journal », sur Gallica, (consulté le )
  14. Parti social français Auteur du texte, « Le Petit journal », sur Gallica, (consulté le )
  15. « Mémoire et actualité en Rhône-Alpes - Presse ancienne - Consultation », sur www.memoireetactualite.org (consulté le )
  16. « Les femmes qui ont marqué la Bretagne.  4. Berthe Sylva, la voix des Années folles », Le Telegramme, (lire en ligne, consulté le )
  17. Cimetières de France et d'ailleurs.

Voir aussi



Bibliographie



Liens externes



На других языках


[es] Berthe Sylva

Berthe Sylva, Berthe, pseudónimo de Berthe Faquet (Brest, 7 de febrero de 1885 - Marsella, 26 de mayo de 1941), fue una cantante popular y de cabaret francesa, contemporánea de Fréhel, Damia y Lucienne Boyer, heroínas de la canción realista. Es conocida popularmente por su canción "Comment passer à la télé" que fue lanzado junto a otros en su primer disco de la discográfica Disques Vogues en 1966 lo que la llevó a su aparición en varios programas de televisión internacional.
- [fr] Berthe Sylva



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