Né dans la ville de Crossen-sur-l'Oder (devenue par la suite Krosno Odrzańskie, en Pologne), fils d'un pharmacien, Alfred Henschke contracte la tuberculose à l'âge de seize ans, maladie qui l'accompagnera tout au long de sa brève existence.
Après avoir commencé ses études à Francfort-sur-l'Oder, il se rend à Munich pour y étudier la chimie et la pharmacie, mais très rapidement il abandonne ces deux matières pour se tourner vers la philosophie, la philologie et le théâtre, se partageant entre les universités de Munich, Berlin et Lausanne. Durant la période qu'il passe à Munich, il suit l'enseignement d'Artur Kutscher et fait la connaissance de Frank Wedekind.
En 1912, il interrompt ses études et publie sa première œuvre, Célestine, sous le pseudonyme de Klabund, qui dans certaines régions d'Allemagne est un nom assez commun et qui est composé sur les mots Klabautermann et Vagabund. À l'exemple de François Villon, qu'il admire, il se considère comme un poète «vagabond», comme ce «Klamauk le vagabond» (Klamauk vagabund) qu'il met plusieurs fois en scène dans ses œuvres de jeunesse[1].
En 1913, sort son premier recueil de poésie, Morgenrot! Klabund! Die Tage dämmern!, et il commence à publier dans certaines revues, telles Pan, Jugend ou encore Simplicissimus). En 1914, il rejoint la rédaction de la revue Die Schaubühne, qui en 1918 deviendra Die Weltbühne.
Il salue d’abord favorablement et avec ferveur patriotique le déclenchement de la Première Guerre mondiale et écrit même à cette occasion une série de poèmes patriotiques, mais alors qu'il se porte volontaire il n'est pas engagé du fait de sa maladie. Il passe, d'ailleurs, à partir de ce moment-là, de plus en plus de temps dans des sanatoriums suisses, et commence à cette même époque à s’intéresser à la littérature orientale et à la traduire en allemand.
Il change ensuite de position vis-à-vis du conflit dont il souhaite l'arrêt. En 1917, il s'engage plus avant dans cette voie et publie dans la Neue Zürcher Zeitung une lettre ouverte à Guillaume II d'Allemagne dans laquelle il demande à l’empereur allemand d’abdiquer. À la suite de cette lettre, il est accusé de trahison et de crime de lèse-majesté. Alors qu'il est toujours en Suisse, il devient membre du cercle de René Schickele et de sa revue pacifiste Weiße Blätter.
En 1918, il épouse Brunhilde Heberle, qu'il a connu au sanatorium. Elle meurt cependant quelques mois plus tard à la suite de complications dues à un accouchement prématuré. L'enfant, quant à lui, ne survit que quatre mois à sa mère et meurt le . C'est cette même année que Klabund publie sa plus célèbre œuvre en prose, Bracke.
En 1920, il écrit un court roman intitulé Marietta, consacré à Marietta di Monaco, qui est à la fois son amie et sa muse.
En 1923, il se remarie avec l'actrice Carola Neher. Deux ans plus tard, il écrit sous forme théâtrale Der Kreidekreis (Le Cercle de craie), tiré d'un poème chinois ancien de Li Sing-Tao (1279-1368). Cette pièce lui vaut une grande notoriété. Durant les années suivantes, il écrit également pour le cabaret. Et il connaît véritablement le succès avec ses textes de cantastorie, histoires destinées à être chantées sur la place publique, qui sont très populaires et touchent un large public.
Au cours d'un voyage en Italie, effectué en 1928, il contracte une pneumonie qui, aggravée par son état de tuberculeux chronique, lui est fatale. Transporté à Davos, Klabund meurt le , peu après son arrivée. Son enterrement a lieu à Crossen an der Oder, sa ville natale, et c'est son ami Gottfried Benn qui prononce son éloge funèbre.
Œuvres
Littérature
Celestina. Ein Buch Alt-Crossener Geschichten, 1912
Klabunds Karussell. Schwänke, 1914
Der Marketenderwagen. Ein Kriegsbuch 1916
Moreau. Roman eines Soldaten, 1916
Die Krankheit, 1917
Mohammed. Der Roman eines Propheten, 1917
Bracke. Ein Eulenspiegel-Roman, 1918
Marietta. Ein Liebesroman, 1920
Heiligenlegenden, 1921
Franziskus. Ein kleiner Roman, 1921
Kunterbuntergang des Abendlandes. Grotesken, 1922
Spuk. Roman 1922
Der letzte Kaiser, 1923
Pjotr. Roman eines Zaren, 1923
Störtebecker, 1926
Borgia. Roman einer Familie, 1928
Rasputin 1928/29
Roman eines jungen Mannes, 1929
Poésie
Morgenrot! Klabund! Die Tage dämmern!, 1913
Soldatenlieder, 1914
Kleines Bilderbuch vom Kriege, 1914
Dragoner und Husaren, 1916
Die Himmelsleiter, 1916
Der Leierkastenmann, 1917
Irene oder die Gesinnung. Ein Gesang, 1917
Die kleinen Verse für Irene, 1918
Der himmlische Vagant, 1919
Montezuma, 1919
Hört! Hört! 1919
Dreiklang, 1919
Die Sonette auf Irene, 1920 (republié sous le titre Totenklage en 1928)
Der Neger, 1920
Das heiße Herz. Balladen, Mythen, Gedichte, 1922
Gedichte, 1926
Ode an Zeesen, 1926
Die Harfenjule, 1927
Théâtre
Hannibals Brautfahrt, 1920
Die Nachtwandler, 1920 (?)
Der Kreidekreis, 1925
Das lasterhafte Leben des weiland weltbekannten Erzzauberers Christoph Wagner, 1925
XYZ. Spiel zu Dreien, 1928
Adaptations et traductions
Dumpfe Trommel und berauschtes Gong. Nachdichtungen chinesischer Kriegslyrik 1915
Li tai-pe, 1916
Das Sonngedicht des persischen Zeltmachers. Neue Vierzeiler nach Omar Khayyâm 1916/17
Die Geisha O-sen. Geisha-Lieder. Nach japanischen Motiven, 1918
Der Feueranbeter. nachdichtungen des Hafis, 1919
Mensch, werde wesentlich! Laotse. Sprüche, 1920
Das Blumenschiff. Nachdichtungen chinesischer Lyrik, 1921
La Rochefoucauld - Gedanken der Liebe, 1922/23
Der junge Aar. (L'Aiglon.) Drama in sechs Akten, 1925
Versions françaises
Borgia: roman d'une famille, trad. de Charles Burghard, Paris, Flammarion, 1931, 248 p.
Moreau, trad. de Pierre Meylan, Paris, Éditions des Portes de France, 1946, 79 p.; rééd. Cognac, Le Temps qu'il fait, 1989, 77 p.
Mohammed: le roman d'un prophète et Raspoutine: un roman-scénario, trad. de Jacques Meunier, Paris, M. Milo, 2001, 159 p.
Moreau, roman d'un soldat et Piotr, roman d'un tsar, trad. de Jacques Meunier, Paris, M. Milo, 2001, 221 p.
Bracke: roman d'un espiègle, trad. de Jacques Meunier, Paris, M. Milo, 2002, 168 p.
Le Cercle de craie, pièce en cinq actes, trad. de Pierre Deshusses, Paris, M. Milo, 2002, 129 p.
Roman d'un jeune homme, roman, trad. de Jacques Meunier, avant-propos de Gérald Messadié, Paris, M. Milo, 2002, 178 p.
Saint François, petit roman, suivi de La maladie, récit, trad. de Jacques Meunier, avant-propos de Gérald Messadié, Paris, M. Milo, 2002, 147 p.
Fantôme, roman, Jacques Meunier, Paris, M. Milo, 2004, 188 p.
XYZ, pièce en trois actes et à trois personnages, trad. de Pierre Deshusses, Paris, M. Milo, 2005, 93 p.
Notes et références
(it) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en italien intitulé «Klabund» (voir la liste des auteurs).
(de) Guido von Kaulla, Brennendes Herz Klabund. Legende und Wirklichkeit, Zurich et Stuttgart, 1971
(de) Guido von Kaulla, « Und verbrenn' in seinem Herzen »: Die Schauspielerin Carola Neher und Klabund, Fribourg, 1984
(de) Kurt Wafner, Ich bin Klabund: Macht Gebrauch davon: Leben und Werk des Dichters Alfred Henschke, Verlag Édition AV, Francfort sur le Main, 2003
(de) Matthias Wegner, Klabund und Carola Neher: eine Geschichte auf Liebe und Tod, Reinbek, 1998
(de) Christian von Zimmermann, Klabund – Vom expressionistischen Morgenroot zum Dichter der Jazz-Zeit: eine biographische Skizze, in Klabund, Werke in acht Bänden, tome 8, Berlin, 2003, p.411–464
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