Alain Borer est né le à Luxeuil-les-Bains, Haute-Saône[1]. Il est poète, écrivain-voyageur, romancier, dramaturge, critique d'art, spécialiste d'Arthur Rimbaud, essayiste, professeur d’enseignement artistique à l’École supérieure des Beaux-Arts de Tours-Angers-LeMans jusqu'en 2014, professeur invité en littérature française à Los Angeles (université de Californie du Sud) depuis 2005 et président national du Printemps des poètes. Alain Borer réside à Paris, à Los Angeles et à Chaumussay (Touraine du sud)[2].
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Biographie
Alain Borer, né le à Luxeuil-les-Bains (Haute-Saône), fait ses études à Genève à l'Institut Florimont où il dirige le journal d’étudiants Le Bateau ivre. En 1970, alors qu'il est en hypokhâgne à Nancy où il publie à nouveau une revue d’étudiants, paraît son premier recueil de poèmes, Fi, chez Parisod, à Lausanne. À Paris où il poursuit ses études en khâgne au Lycée Henri-IV, il invite Denis Roche et les poètes de Tel Quel, dont il fait le sujet d'un mémoire qu'il soutient à Paris VII, sous la direction de Julia Kristeva[3],[4]. En 1976, il part sur les traces de Rimbaud en Éthiopie pour le film Le Voleur de feu de Charles Brabant, avec Léo Ferré, diffusé sur TF1 en 1978, et réalise un Rimbaud en cassettes Radio France, avec des lectures de Laurent Terzieff[5],[6].
Chauffeur de maître pour achever ses études (Souvenirs d'un chauffeur de maître dans Les Temps modernes, mai 1978), il entre à l'école des Beaux-Arts de Tours en 1979 comme professeur d'enseignement artistique (parmi ses collègues les peintres Pierre Antoniucci, Christian Henry, le sculpteur Peter Briggs...; parmi leurs élèves: Bernard Calet, Ben l'Oncle Soul, Richard Fauguet, Françoise Manceau, Laurent Mauvignier, François Pagé...)[7].
Ayant réuni ce qu’il appelle une «rimbaldothèque» exhaustive (toutes publications de 1870 à 2000), Alain Borer a exploré toutes les traces d’Arthur Rimbaud, de Charleville à Java, de Marseille à Londres ou Stockholm, de Harderwijk à Harar et de Chypre au Yémen (il recherche la maison de Rimbaud à Aden de 1990 à 1996)[8], tous les lieux de ce qu’il appelle, après d'autres, la «Rimbaldie"; rencontré les derniers témoins (Émilie Tessier Rimbaud à Vouziers, la mémoire orale en Éthiopie)[9], la plupart des Rimbaldiens (d’Étiemble à Bob Dylan)[10]; travaillé notamment avec Allen Ginsberg[11], Philippe Soupault, Ernest Pignon Ernest, Hugo Pratt, Bruno Sermonne...
Sa traduction du Rimbaud d’Enid Starkie (Flammarion, 1981) rencontre le succès [12]; puis en automne 1984 paraissent simultanément deux livres, Rimbaud en Abyssinie (éditions du Seuil, collection Fiction & Cie) et Un sieur Rimbaud, se disant négociant avec Philippe Soupault (Lachenal & Ritter éditeur, Prix Bordin de l'Académie française 1985)[13],[14]. En 1986, Alain Borer publie un Adieu à Rimbaud, puis en 1991, Rimbaud l'heure de la fuite, illustré par Hugo Pratt[15], et il développe sa démonstration de l'unité de l'œuvre et de la vie d'Arthur Rimbaud dans l’Œuvre-vie, l’édition du centenaire, qui édite chronologiquement «rien que Rimbaud mais tout Rimbaud»[16],[17]. Ce livre a fait l'objet de critiques très sévères, comme de la part du spécialiste rimbaldien Steve Murphy, en raison d'une édition "effectuée de manière hâtive et sans discernement"[18]. On reproche également à Borer de publier Une saison en enfer après Les Illuminations, ce qui est contesté par la plupart des spécialistes et apparaît comme une erreur de chronologie évidente. Dans la dernière édition des Œuvres complètes d' Arthur Rimbaud dans la Pléiade, André Guyaux ne retient pas ses propositions et cite rarement le travail de Borer.
À partir de 1991, après avoir consacré trente années de sa vie principalement à la poésie et à l'étude de Rimbaud[réf.souhaitée], Alain Borer publie un roman (Koba, prix Joseph-Kessel 2003), une pièce de théâtre (Icare, prix Apollinaire 2008)[19], un essai sur Beuys (catalogue du Centre Pompidou)[20], et toujours des poèmes, dans trois registres différents (en allées cosmiques lyriques, livres pataphysiques, et ce qu’il appelle «noèmes»)[21]
Écrivain-voyageur, signataire du manifeste littérature monde de Saint-Malo[22], Alain Borer accomplit en 2005 à l’invitation d’Édouard Glissant un voyage dans les mers du Sud (des Gambiers jusqu’à l’archipel des Tuamotus)[23] dont il rapporte Le Ciel & la carte, carnet de voyage dans les mers du Sud à bord de La Boudeuse, qui reçoit cinq prix littéraires[24].
Alain Borer a donné de nombreuses lectures et conférences. Une partie de son œuvre apparaît disséminée en de nombreuses préfaces, essais littéraires en revues[25], écrits sur l’art en catalogues (Pierre Antoniucci, Barry Flanagan, Vivien Isnard, Henri Maccheroni, Volti...), et poèmes en livres et revues multiples, ainsi qu’en émissions de radio sur France Culture (Germain Nouveau, Agenda Dada, Corrida Dada...)[26]. Il prend part au Groupe Actéon, «hors de tout commerce», avec André Velter et Zéno Bianu. Depuis 2014, il s’est engagé dans un combat pour la langue française[27] avec son essai De quel amour blessée, réflexions sur la langue française (grand prix Deluen de l’Académie française, 2014, prix Mauriac 2016), qui a donné lieu à de nombreuses conférences et interventions dans la presse[28],[29].
Dans Luna Park, en 2005, Marc Dachy écrivait: "Le succès international de Rimbaud en Abyssinie [aux États-Unis dans la traduction de Rosmary Waldrop, William Morrow, New York, 1991] a fait oublier que nous avons un écrivain complet de grande envergure, l’un des plus doués de sa génération, dont l’œuvre, parfois confidentielle et dispersée dans d’innombrables revues, ne peut être encore perçue dans sa totalité, mais dont l’écriture, toujours incandescente et inspirée, révèle avec érudition et passion, fantaisie et humour, des avancées profondes et novatrices".
Œuvres littéraires
Aux États-Unis
Rimbaud in Abissinia. New York, William Morrow, 1991
The Essential Joseph Beuys, The MIT Press, Cambridge, Massachusetts, 1997
Romans
Koba, Éditions du Seuil, «Fiction & Cie», 2002
Théâtre
Paul des oiseaux, CCC Tours, Richard Meier, 1986
Le Chant du Rien visible, Fourbis, 1991
Richard Mille, Le Cercle d'art, 2005
Icare & I don't, Éditions du Seuil, 2007
Essais sur Rimbaud
Bouts rimés d’Arthur Rimbaud, dessins de Michel Gérard, coll. «Muro Torto», Rome, Villa Médicis, 1980
Rimbaud en Abyssinie, Éditions du Seuil, «Fiction & Cie», 1984, réédition 1991, édition revue et augmentée, Points-Seuil, 2004
Un sieur Rimbaud, se disant négociant… Avec Philippe Soupault, Arthur Aeschbacher et François Margolin, Lachenal & Ritter, 1984; Réédition Le Livre de poche, Hachette, 1989, sous le titre La Terre et les pierres
(prix Bordin 1985 de l’Académie française
«Nothing de Rimbe», Intervention/image d'Ernest Pignon-Ernest, AREA, 1986, nouvelle édition La Nuée bleue, 1991
Rimbaud d’Arabie, Éditions du Seuil, «Fiction & Cie», 1991
Rimbaud, l’heure de la fuite, générique de Hugo Pratt, coll. «Découvertes Gallimard / Littératures» (no102), Paris: Gallimard, 1991, réédition 2001
Œuvre-vie, Édition du centenaire, en collaboration, Arléa, 1991
Je me ressouviens, FNAC & Institut du Monde Arabe, 1991
Le Lieu et la Formule, Mercure de France, 1999
Essais sur l’art
Denis Rivière, catalogue d'exposition, Galerie du Centre, Paris, 1987.
Albrecht Dürer, Œuvre gravé complet, Hubschmidt & Bouret, 1974, réédition Booking international 1991
Aleph ou le bœuf sous la langue, essai sur Georges Badin, Shakespeare & Cie, Paris, 1976
Le rêve du Chacmol, essai sur Olivier Seguin, Société d'édition du Val de Loire, 1995
La coupabilité de Saint Martin, Quinze siècles de peinture martinienne, catalogue du musée des Beaux-Arts de Tours, Somogy, 1998
Déploration de Joseph Beuys, catalogue de l'exposition Joseph Beuys, éditions du Centre Pompidou, 1994, Bibliothèque des arts, Lausanne, 2001
L'Œuvre-vie d'Hugo Pratt et son empire perdu: Éthiopie, la trace du scorpion, Casterman, 2005
Chambord Les trois corps de Chambord, photographies de Dominic Hofbauer, Monum, éditions du patrimoine, 2006
De quel amour blessée, Réflexions sur la langue française, Gallimard, 2014[30]
grand prix Hervé Deluen 2015 de l’Académie française
«Speak White!», Gallimard, 2021.
Récits de voyage
Souvenirs d'un chauffeur de maître, Les Temps modernes, mai 1978
Trois jours aux anges, Caravanes, n°1, Phébus, 1989
Drames tranquilles à Tabou, Populations en danger, Écrivains, Photographes, Regards, Éditions Michalon – Arte – La Sept Éditions – Médecins sans frontières, 1995
La tentation de Sarajevo, Carnets de Sarajevo 1, Gallimard, 2002
Le Ciel & la Carte: carnet de voyage dans les mers du Sud à bord de La Boudeuse, Le Seuil, 2010
prix de l'Académie française Maurice-Genevoix 2011
Poésie
Fables à pointes de cuivre, Encres Vives, coll. «Manuscrits», 1970
Fi, Parisod, Lausanne, préface de Michel Vachey, 1971
François Coupé, SAFC-Encres Vives, 1973
Alexandrins oraux, fortuits et privés, Encres vives, 1975; nouvelle éd. augmentée, lithographie d'Erro, Graphium, Montpellier, 1980
Venusberg, précédé d'un rêve de Michel Butor, couverture de Jean-Luc Parant, linogravure de Gauvin, Béthune, Ecbolade 1976; réédition 1983, dessins de Vivien Isnard
Bestiaire, La Louvière (Belgique), Daily-Bul, coll. «Les Poquettes volantes», 1979
Le Nuage de Magellan, I, gouaches de Georges Badin, Musée d'art moderne de Céret, 1980
Le Nuage de Magellan, II, collage de Peter Briggs, Bruxelles, Bibliothèque Phantomas, 1983
Zone bleue, La Chevelure de Bérénice; Le Nuage de Magellan, extrait III, dessin de Barbara Thaden, Lachenal & Ritter, 1984
Les Très Riches Heures de Chuck Berry, photomontages de Joël Hubaut, Éditions de la C.R.E.M., 1991
Départs arrêtés, aquarelles de Jean-Claude Vignes, Aréa, 1995
Le livre de repousser Apopis, noèmes, frontispice de Pierre Antoniucci, La Main Courante, 1995
Epactes, noèmes, gouaches de Jacques Vimard, Biren, 1995
Jeil, noèmes, interventions de Pierre Zanzucchi, L’Échelle, Hôtel Beury, 2000
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