Surnommé «le roi des gastronomes» par ses contemporains, il est, avec Grimod de la Reynière, le baron Brisse et Joseph Favre, l'un des premiers journalistes gastronomiques français.
Biographie
Né au no16 de la rue Jean-Jacques-Rousseau à Nantes une plaque en témoigne sur la façade, il habita dans cette ville les neuf premières années de sa vie, avant que ses parents n’emménagent à Bordeaux. Après une jeunesse bordelaise, il revient dans sa ville natale en 1852, avant que sa carrière littéraire ne se passe à Paris[3].
La mort de son ami le baron Brisse, au cours d'un dîner, lui vaut ce mot d'esprit – probablement apocryphe: «Passons tout de même à table! Il n’a jamais aimé les fricots trop cuits[4].»
Instantanés littéraires, nouvelles folâtres, romans d'amour et policiers, sa bibliographie compte une quarantaine de volumes pleins de couleur, de gaieté et de naturel, où la femme a souvent un rôle central, notamment dans La Franc-Maçonnerie des femmes (1856), un récit policier touffu sur fond d'intrigue sentimentale. Dans le Paris de 1843, le jeune et ambitieux Philippe Beyle s'éprend de la belle cantatrice Marianna, conquiert son cœur puis, ayant satisfait sa vanité, la délaisse. Humiliée, la chanteuse use de son pouvoir au sein d'une franc-maçonnerie féminine, sorte de police parallèle dirigée par et pour des femmes, pour lancer la toute-puissante société secrète sur les traces de son amant afin d'assouvir sa vengeance.
Son poème Les Petites Blanchisseuses connaît une grande notoriété au XIXesiècle. Il est très souvent évoqué par les journalistes parisiens dans leurs articles parlant des blanchisseuses au moment de leur fête: la Mi-Carême. De ce poème libertin, ils ne citent jamais que le premier quatrain[5], très correct, qui ne laisse pas entrevoir la suite:
Les petites blanchisseuses
Que l’on voit, chaque lundi,
Aux pratiques paresseuses
Porter le linge à midi,
Il est l'un des auteurs du pastiche Le Parnassiculet contemporain[6], et fut l'ami de Jean-Gabriel Capot de Feuillide, auquel il consacra une critique favorable dans La Lorgnette littéraire. Dictionnaire des grands et des petits auteurs de mon temps[7]. Un portrait minute, particulièrement saisissant, de Charles Baudelaire, orne, parmi d'autres, cette amusante galerie de portraits.
Il est également fondateur et rédacteur en chef du journal Le Gourmet.
Eugène Chavette, voulant prouver que Monselet n'était pas un gastronome connaisseur, l'invita un jour en compagnie d'Aurélien Scholl au restaurant Brébant, et lui fit servir un repas où les plats ne correspondaient pas au menu imprimé: les nids d'hirondelles étaient en fait de simples nouilles à la purée de flageolets, la barbue du cabillaud cuit sur un peigne, le coq de bruyère, un petit dindonneau avec de l'absinthe, le Château-Larose, du Mâcon avec quelques gouttes de punch Grassot, etc. Monselet trouva les plats et les crus exquis. Devant le triomphe de Chavette, Monselet supplia ses amis de ne pas le perdre[8].
La même année, il publie les Oubliés et les Dédaignés, réhabilitation pittoresque d'auteurs méconnus du XVIIIesiècle, et, pointe par comparaison, l'éclectisme des écoles stylistiques du mitan du Second Empire.
Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (66edivision). Ultérieurement, sa sépulture accueille également l'acteur Adolphe Candé (1858-1931).
Œuvres partielle
Romans, nouvelles et proses diverses
Les Chemises rouges, 5 vol., 1850-1857) — réédité en 3 volumes ayant pour titre M. Le Duc s'amuse, lire en ligne sur Gallica; François Soleil, lire en ligne sur Gallica; La Fin de l'orgie, lire en ligne sur Gallica (1866).
Statues et statuettes contemporaines, .
Histoire anecdotique du tribunal révolutionnaire (17 août-29 novembre 1792), , lire en ligne sur Gallica.
Rétif de la Bretonne. Sa vie et ses amours: documents inédits; ses descendants; catalogue complet de ses ouvrages, , lire en ligne sur Gallica.
Les Galanteries du XVIIIesiècle (réédité sous le titre Les Amours du temps passé, 1875), , lire en ligne sur Gallica.
Almanach des gourmands, 1862-1870, 6 vol.
Fréron, ou l'Illustre critique, sa vie, ses écrits, sa correspondance, sa famille, etc., .
De Montmartre à Séville, , lire en ligne sur Gallica— réédité sous le titre Les Souliers de Sterne. Récits et tableaux de voyage: France, Angleterre, Italie, Belgique, Allemagne, Espagne, Portugal, 1874, lire en ligne sur Gallica.
Lucrèce, ou la Femme sauvage, parodie en 1 acte et en vers de la Lucrèce de M. Ponsard, avec Richard Lesclide, Bordeaux, théâtre des Variétés, 7 octobre 1843.
Un carreau brisé, comédie vaudeville en 1 acte, Bordeaux, théâtre des Variétés, 2 juillet 1844.
Le Congrès des statues, 1860. Saynète — rééditée dans l'anthologie Jean Bart, L’Empreinte du «Roi des Corsaires», Bibliogs, 2017.
Les Femmes qui font des scènes, pièce en 3 actes, mêlée de chant, avec Alphonse Lemonnier, musique de Charles Hubans, Paris, théâtre des Folies-Dramatiques, 21 juin 1872.
Venez, je m'ennuie, comédie en 1 acte, Paris, théâtre de la Renaissance, 24 avril 1873.
L'Ilote, comédie en 1 acte, en vers, avec Paul Arène, Paris, Comédie-Française, 17 juin 1875.
La Revue sans titre, revue de l'année 1876, en 2 actes et 3 tableaux, Paris, théâtre des Variétés, 8 décembre 1876, lire en ligne sur Gallica.
La Surprise de l'amour. opéra-comique en 2 actes, d'après Marivaux, musique de Ferdinand Poise, Paris, théâtre de l'Opéra-Comique, 31 octobre 1877.
Les Dindons de la farce, comédie en 3 actes, avec Alphonse Lemonnier, Paris, théâtre de l'Athénée-Comique, 14 mai 1880.
L'Amour médecin, opéra-comique en 3 actes et 1 prologue, d'après Molière, musique de Ferdinand Poise, Paris, théâtre de l'Opéra-Comique, 20 décembre 1880.
Joli Gilles, opéra comique en 2 actes, d'après d'Allainval, musique de Ferdinand Poise, Paris, théâtre de l'Opéra-Comique, 10 octobre 1884.
Hommages
Il existe plusieurs odonymes portant son nom dont: une rue à Bordeaux, une rue à Nantes et une rue à Paris.
Jean Vitaux, «Le Baron Brisse: un journaliste gargantuesque», Canal Académie, 3 février 2013.
Par exemple, en 1893, Adolphe Brisson dans Adolphe Brisson, «À travers champs», Revue illustrée, vol.xvii, no193, , p.221 (lire en ligne, consulté le ).
Le Parnassiculet contemporain, recueil de vers nouveaux précédé de l'Hôtel du Dragon-Bleu, et orné d'une étrange eau-forte, Paris, J. Lemer, 1867. Les auteurs du pastiche sont: Alphonse Daudet, Paul Arène, Charles Monselet, Charles Bataille, Jean Du Boys, Alfred Delvau et M. Renard. texte sur wikisource.
Charles Monselet, Auguste Poulet-Malassis et Eugène de Broise, Paris, 1857.
Jacques Kother, La Mémoire du Ventre, Bruxelles, Pierre de Meyere, éditeur, 4ème trimestre 1964, 201p., p.103
Sources
Paul Bauer, Deux siècles d'histoire au Père-Lachaise, Mémoire et Documents, , 867p. (ISBN978-2-914611-48-0), p.562.
Stéphane Pajot, Nantes. Histoire de rues, Les Sables d'Olonne, d'Orbestier, , 215p. (ISBN978-2-84238-126-4).
Anthologie et encyclopédie
Kilien Stengel, Poètes de la bonne chère, éditions de la Table Ronde (groupe Gallimard), 2007.
Claudine Sainlot, Nantes en 1900, Direction du Livre et de la Lecture et Fédération Française de Coopération entre Bibliothèques (Nantes-Médiathèque) p.15 à 22.
Textes divers: Figurines parisiennes (1854), , Le siège de la Revue des Deux-Mondes (1859), , La bibliothèque (1859), , La Police littéraire (1859), , Mon ennemi (1859), .
Les Poésies complètes de Charles Monselet, Paris, E. Dentu, 1880. lire en ligne sur Gallica
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