Fernand Leprette (1890-1970) est un écrivain et intellectuel français s'étant illustré dans la vie littéraire et artistique francophone d’Égypte.
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Né le à Saint-Hilaire-lez-Cambrai (Nord), Fernand Leprette connaît une enfance paysanne, avant de rejoindre Lille et Douai pour ses études. Au cours de la Première Guerre mondiale, il combat dans l'infanterie et l'aviation ; il reçoit la croix de la Légion d'honneur au titre militaire pour sa conduite dans ce second corps d'armée. En 1919, il embarque sur le Lotus pour rejoindre Alexandrie, où il est détaché comme professeur de français dans les écoles du gouvernement égyptien. Au cours de la traversée, il fait la connaissance de Morik Brin (de son vrai nom Maurice Rocher), son futur collaborateur et ami. À Alexandrie, il est professeur de français à l'école secondaire de Ras el Tin de 1919 à 1925, année où il rejoint le Caire. Il fonde avec Morik Brin une revue littéraire, les Cahiers de l'Oasis, qui paraît de 1921 à 1923.
En 1929, Fernand Leprette est appelé au ministère de l'Instruction publique en qualité d'Inspecteur de l'enseignement du français. De cette date jusqu'en 1956, année de son retour en France, il mène de front sa carrière dans l'enseignement et sa carrière artistique et intellectuelle. Outre les Cahiers de l'Oasis, Leprette participe activement à l'Association des Amis de la Culture Française en Égypte (ACFE) fondée en 1925 et dirigée par Morik Brin, notamment en participant régulièrement au cycle de conférences organisé par l'association. Il anime également la vie intellectuelle égyptienne en écrivant pour des journaux francophones, comme la Semaine égyptienne pour qui il rédige des critiques d'art. Il s'érige ainsi en personnalité incontournable du paysage intellectuel d'Égypte pendant l'entre-deux-guerres, œuvrant tout particulièrement pour le dialogue entre les différentes cultures qui se croisent dans le pays. Ami de nombreux écrivains français venus en Égypte à sa demande (tels Georges Duhamel, André Gide, Jules Romains, Jacques de Lacretelle...), Fernand Leprette s'intéressait également de près aux écrivains égyptiens d'expression française parmi lesquels il comptait de nombreux amis : citons entre autres Georges Henein, Taha Hussein, Tawfiq al-Hakim ou encore Ahmed Rassim.
Le , lors de son allocution pour son départ à la retraite, il fait le bilan de ses vingt-six années d'Égypte :
« Si c'est de mon lointain village du Nord que j'ai reçu ma nourriture première, c'est l’Égypte qui a fait éclater les limites de l'homme jeune que j'étais alors — celles du cœur comme celles de l'esprit —, c'est par l’Égypte que j'ai été mis en communication avec la Méditerranée, toute d'intelligence et si humaine, avec un Moyen-Orient qui restera pour moi la terre divine par excellence, avec la mystérieuse et si attachante Afrique qui monte au jour, avec ces terres d'escale qui jalonnent la planète jusqu'à l'Orient-extrême de leurs philosophies et de leurs sagesses. De l’Égypte, en définitive, je tiens mon accomplissement[2]. »
Fernand Leprette meurt en 1970 à Boulogne-Billancourt où il s'était installé à son retour en France. Son fils, Jacques Leprette, fut un diplomate français.
Depuis 1999, il existe à la Bibliothèque Sainte-Geneviève (Paris) un « fonds Leprette » regroupant l'ensemble des documents réunis par l'intellectuel tout au long de sa vie[3].