Louis Farigoule, dit Jules Romains, né à Saint-Julien-Chapteuil (Haute-Loire) le et mort à Paris le , est un écrivain, philosophe, poète et dramaturge français, membre de l'Académie française.
Pour l’article ayant un titre homophone, voir Jules Romain.
Gabrielle Romains (d) (de aux années 1930) Lise Romains (d) (de à )
Autres informations
Propriétaire de
Manoir de la Grand'Cour
Membre de
Académie française (-) PEN Club français PEN club Ligue internationale des combattants de la paix Abbaye de Créteil
Mouvement
Unanimisme
Distinctions
Liste détaillée
Grand prix des Meilleurs romans du demi-siècle () Grande médaille d'or de la Société d'encouragement au progrès Commandeur des Palmes académiques Grand officier de la Légion d'honneur Concours général Prix Eugène-Dabit du roman populiste Commandeur des Arts et des Lettres Académie française
Œuvres principales
Les Hommes de bonne volonté (), Knock ou le Triomphe de la médecine ()
Son père, Henri Farigoule (1855-1933), né à Coubladour (commune de Loudes, aux alentours du Puy-en-Velay), rejoint Paris où il obtient en 1887 un poste d'instituteur à Montmartre à l'école de la rue Hermel[1],[2]. Son fils unique, Louis Henri Jean, élève du lycée Condorcet et de l'École normale supérieure, est agrégé de philosophie[3] en 1909. Ayant suivi des cours de physiologie à l'ENS, il effectue des expériences sur la vision extra-rétinienne qui seront publiées sous son nom en 1919.
Ayant pris le nom de plume de Jules Romains, il est proche du groupe de l'abbaye de Créteil (Groupe de l'Abbaye) fondé en 1906 par Charles Vildrac et Georges Duhamel, qui réunit, entre autres, l'écrivain René Arcos, les peintres Charles Picart Le Doux, Albert Gleizes et le musicien Albert Doyen. Avec eux, en 1912, il découvre la littérature de Jean-Pierre Brisset, qu'il fera couronner Prince des Penseurs.
Il échappe à la Grande Guerre en occupant un "obscur poste à l'arrière" loin du front.
Sa carrière l'emmène à Brest, Laon puis au lycée de Nice (aujourd'hui lycée Masséna) où il enseigne la philosophie de 1917 à 1919[4].
En 1927, il signe la pétition (parue le dans la revue Europe) contre la loi sur l’organisation générale de la nation pour le temps de guerre, qui abroge toute indépendance intellectuelle et toute liberté d’opinion. Son nom côtoie ceux de Lucien Descaves, Louis Guilloux, Henry Poulaille, Séverine… et ceux des jeunes normaliens Raymond Aron et Jean-Paul Sartre.
En 1929, il achète une propriété à Saint-Avertin, près de Tours: le manoir de la Grand'Cour. Il y possède une vigne dont il tire un vin blanc qu'il offre fièrement à ses visiteurs ou hôtes de passage. Il y séjournera tous les étés et y écrira une grande partie de son roman fleuve Les Hommes de bonne volonté.
Entre 1935 et 1939, il participe au comité France-Allemagne, animé par Otto Abetz et Fernand de Brinon, plus par pacifisme que par convictions politiques. Il adhère dans le même temps à la Ligue internationale des combattants de la paix. Ses efforts en faveur du rapprochement franco-allemand lui valurent d'être reçu par les personnalités nazies. Ses pièces étaient jouées en Allemagne et ses ouvrages traduits. Il rompra en 1939. Entretemps, il a publié en 1934 "Le Couple France Allemagne", ouvrage consternant d'angélisme et de naïveté face à l'Allemagne hitlérienne.
De 1936 à 1939, il préside le PEN club.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, soucieux de mettre un océan entre lui et les armées allemandes, il s'exile aux États-Unis (comme de nombreux intellectuels français[5],[6]), où il s'exprime parfois à la radio (Radio Boston ou Voice of America), puis à partir de 1941 au Mexique, où il participe avec d'autres réfugiés à la fondation de l'Institut français d'Amérique latine (IFAL) à Mexico.
Auteur polygraphe, il est élu à l'Académie française en 1946, au fauteuil 12, succédant à Abel Bonnard, lequel avait été radié l'année précédente pour indignité nationale.
En 1964, Jules Romains est nommé citoyen d'honneur de Saint-Avertin.
Il est à l'origine du concept d'unanimisme, dont il fut le principal représentant, et dont la gigantesque fresque Les Hommes de bonne volonté, odyssée de deux amis, Jallez et Jerphanion, l'écrivain et l'homme politique, racontée sur une période de vingt-cinq ans, constitue le plus remarquable exemple romanesque.
Après la guerre, il collabore de 1953 à 1971 au quotidien L'Aurore que dirige Robert Lazurick.
En , il cosigne l'«appel aux enseignants» lancé par l'Institut d'études occidentales après la démission de Robert Flacelière de la direction de l'École normale supérieure[7].
Il meurt à Paris le 14 août 1972 à presque 87 ans.
Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (3edivision)[8] auprès de son épouse Lise décédée en 1997.
Décorations
Grand officier de la Légion d'honneur
Commandeur de l'ordre des Arts et des Lettres
Commandeur de l'ordre des Palmes académiques
Académie française
Avec Paul Claudel, Maurice Garçon, Charles de Chambrun, Marcel Pagnol et Henri Mondor, il est une des six personnes élues le à l'Académie française lors de la deuxième élection groupée de cette année visant à combler les très nombreuses places vacantes laissées par la période de l'Occupation.
Élu face à Léon-Paul Fargue, il y remplace Abel Bonnard, toujours en vie mais radié de l'Académie pour faits de collaboration[9]. Ainsi, quand il est reçu le par Georges Duhamel, il ne prononce pas dans son discours l'hommage de son prédécesseur.
Après sa mort, il est remplacé à l'Académie française, en 1973, par Jean d'Ormesson.
Œuvres principales
Les Hommes de bonne volonté
Article détaillé: Les Hommes de bonne volonté.
Fresque romanesque constituée de 27 volumes, publiés régulièrement entre 1932 et 1946, Les Hommes de bonne volonté commence le , par une présentation de Paris, et des principaux protagonistes, et se termine le .
1. Le 6 octobre (1932)
2. Crime de Quinette (1932)
3. Les Amours enfantines (1932)
4. Eros de Paris (1932)
5. Les Superbes (1933)
6. Les Humbles (1933)
7. Recherche d'une église (1934)
8. Province (1934)
9. Montée des périls (1935)
10. Les Pouvoirs (1935)
11. Recours à l'abîme (1936)
12. Les Créateurs (1936)
13. Mission à Rome (1937)
14. Le Drapeau Noir (1937)
15. Prélude à Verdun (1938)
16. Verdun (1938)
17. Vorge contre Quinette (1939)
18. La Douceur de la vie (1939)
19. Cette grande lueur à l'Est (1941)
20. Le monde est ton aventure (1941)
21. Journées dans la montagne (1942)
22. Les Travaux et les Joies (1943)
23. Naissance de la bande (1944)
24. Comparutions (1944)
25. Le Tapis magique (1946)
26. Françoise (1946)
27. Le 7 octobre (1946)
Trilogie romanesque Psyché (1922-1929)
Lucienne (1922)
Le Dieu des corps (1928)
Quand le navire… (1929)
Trilogie romanesque consacrée à Madame Chauverel (1957-1960)
Une femme singulière (1957)
Le Besoin de voir clair - Deuxième rapport Antonelli (1958)
Mémoires de Madame Chauverel (2 vol., 1959-1960)
Poésie
L'Âme des Hommes, poésie (Crès, 1904)
La Vie unanime, poésie (Abbaye, 1908 et Mercure de France, 1913)
Premier Livre de prières, (Vers et prose, 1909)
Un être en marche, poésie (Mercure de France, 1910)
Odes et prières, poésie (Mercure de France, 1913 et N.R.F., 1923)
Europe, poésie (N.R.F., 1916)
Les Quatre Saisons, poésie (1917)
Le voyage des amants, poésie (N.R.F., 1920)
Amour couleur de Paris, (N.R.F., 1921)
Ode Génoise, (Camille Bloch, 1925)
Chants des dix années, rééd. de recueils antérieurs (N.R.F., 1928)
L'homme blanc, poème (Flammarion, 1937)
Pierres levées, suivi de Maisons, poèmes (Librairie Française, 1945)
«Rue Jules-Romains», dans Marguerite Isnard, Roger Isnard, Per carriera: Dictionnaire historique et anecdotique des rues de Nice, Nice, Serre, 2003 [lire en ligne].
Eugénie Bastié, «Breton / Saint-Exupéry, le manifeste et le sacrifice», Le Figaro Magazine, semaine du 21 juillet 2017, pages 22-25.
Cf. Emmanuelle Loyer, Paris à New York. Intellectuels et artistes français en exil (1940-1947), Grasset, 2005.
André Bourin, Connaissance de Jules Romains, discutée par Jules Romains,... essai de géographie littéraire, Flammarion, 1961
Jean-Louis Loubet del Bayle, L'illusion politique au XXesiècle. Des écrivains témoins de leur temps, Economica, 1999 (ISBN2-7178-3859-7)
Olivier Rony, Jules Romains, ou l'appel au monde, Robert Laffont, 1992 (ISBN978-2-221-06511-2)
Dominique Viart, Jules Romains et les écritures de la simultanéité, Presses Universitaires du Septentrion, 1996. (ISBN978-2-86531-072-2)
Martin Mauthner, Otto Abetz and His Paris Acolytes - French Writers Who Flirted with Fascism, 1930–1945. Sussex Academic Press, 2016, (ISBN978-1-84519-784-1)
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