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Françoise Lalande-Keil, née à Libramont (Belgique) en , est une écrivaine, poétesse et essayiste belge de langue française.

Françoise Lalande Keil
Biographie
Naissance
ou
Libramont-Chevigny
Nationalité
Belge
Formation
Université libre de Bruxelles
Activités
Écrivaine, professeure, essayiste, poétesse, traductrice
Autres informations
Conflit
Seconde Guerre mondiale

Biographie


Françoise Lalande-Keil est née le , pendant la Seconde Guerre mondiale, rue des Alliés à Libramont, dans les Ardennes belges (Luxembourg belge)[1]. Ses familles paternelle et maternelle sont respectivement d’origines française et berlinoise[2].


Voyages en Afrique et Amérique du sud


À la fin de ses études de philologie romane à l’université libre de Bruxelles en 1966[3], Françoise Lalande part pour le Zaïre. Elle y rejoint Ivan Wastchenko[1], un ingénieur épousé un an auparavant et travaillant pour l'Union minière. Ils y passent deux années. Elle enseigne le français à l’athénée de Kolwezi[1]. En 1968, à Kambove, un petit village dans la province du Katanga, ils vivent la « nuit africaine »[note 1], pendant laquelle ils échappent de peu à la mort[4] (des soldats de l’Armée nationale congolaise se livrent à des exactions[1]). Le couple Wastchenko-Lalande décide alors de rentrer à Bruxelles.

Après un court retour en Belgique, ils partent pour la Colombie, où ils restent trois années[4]. À Bogota, Lalande désire quitter le ghetto européo-américain pour entrer en contact avec les Colombiens autochtones ; c’est pourquoi elle choisit de travailler dans le milieu de l’éducation des femmes amérindiennes ainsi que des enfants des rues[2]. Par ailleurs, elle donne des conférences à l’université des Andes et à l’Alliance française, et dirige une galerie d’art située dans la librairie de Karl Buchholz[5].

Après des voyages à travers le continent (Guatemala, Mexique...), elle séjourne pendant une année en Équateur. Là aussi elle fait l’expérience des inégalités dans les sociétés sud-américaines[6]. Elle découvre définitivement son attachement à son pays natal[7].


Premiers écrits


De 1976 à 1981, elle est administratrice d’Amnesty International Belgique[1].

Après l’édition à Paris, en 1973, d’un premier recueil de poèmes écrits en Équateur, La Fumeterre, sous le nom de Françoise Wastchenko, c'est à Bruxelles, chez Jacques Antoine, qu'elle publie son deuxième recueil, L’Ambassadeur, en 1976, ainsi que ses deux premiers romans — en partie autofictionnels[8] —, Le gardien d’abalones en 1983 — dont l’intrigue se déroule au Mexique[9] — et Cœur de feutre en 1984[10].

Sa candidature, en 1976, au prix Victor Rossel, lui permet de rencontrer Pierre Mertens, un des membres du jury, avec qui elle va partager sa vie pendant treize ans. Lalande évoque cette relation dans son roman Noir publié en 2000 tandis que Pierre Mertens la relate dans son roman Perdre en 1984.

Lalande publie en 1987 le roman Daniel ou Israël ainsi que la biographie de Vitalie Cuif, Madame Rimbaud[11]. C’est également en 1987 qu’elle entame un roman sur l’enfance et la jeunesse de Jean-Jacques Rousseau[12], Jean-Jacques et le plaisir, qui sera publié en 1993, à Paris, chez Belfond.

Entretemps, en 1983, elle est engagée comme professeure de littérature comparée à l’Institut supérieur de traducteurs et interprètes de Bruxelles[13].

En 1993, Lalande épouse Daniel Soil, futur Délégué de la Communauté française de Belgique et de la Région wallonne, d’abord au Maroc de 2004 à 2008, puis en Tunisie de 2008 à 2015 ; ils y seront témoins de la Révolution tunisienne[note 2].

Lalande publie en 1998 un essai intitulé Christian Dotremont, l’inventeur de Cobra : Une biographie. Cette étude, fruit de six années de recherches, lui vaut un succès en France et une forte polémique en Belgique avec le frère de Christian Dotremont : en 2000, Guy Dotremont fait paraître chez l’éditeur Didier Devillez Aberration d’une biographie[14],[15]. La même année, Lalande lui répond par un pamphlet : Décortiqueur de mouches et vierges violées[16].


Années 2000 et 2010


À la suite de L’impertinence comme poème (un texte sur La Flûte enchantée, avec des dessins de Michèle Grosjean, 1999), Lalande publie sa quadrilogie de nouvelles : L’Homme qui aimait (2002), Moi aussi j’ai une histoire (2003), Ils venaient du Nord (2004) et Dans les replis nocturnes de mon cœur (2005).

Son roman Sentiments inavouables est publié en 2006, et son autobiographie Une Belge méchante un an plus tard, en 2007.

Elle publie en 2010 La Séduction des hommes tristes, un roman dont la couverture évoque le Mexique, reproduisant le tableau d’Édouard Manet, L'Exécution de Maximilien[17].

En 2011, Lalande publie un essai intitulé Pierre Lahaut : Portrait et autoportraits, dans lequel elle dresse le portrait de l’artiste plasticien bruxellois (1931–2013), dont elle accompagne les œuvres picturales de textes poétiques[18].

L'année suivante, en 2012, elle publie son opus magnum, Nous veillerons ensemble sur le sommeil des hommes, « une singulière symphonie humaine »[19]. Dans ce roman polyphonique, elle conjugue diverses thématiques et histoires destinées à dénoncer, voire à conjurer le malheur présent du monde (le communiqué de presse le présente comme le roman de l'après-Auschwitz et de l'après-11 septembre 2001[20],[21]).

En 2015, dans Pourquoi cette puissance... Germain Nouveau, Lalande élabore une biographie du poète varois, né et mort à Pourrières, célèbre notamment pour son amitié avec Arthur Rimbaud.

En 2018, Lalande publie Belgiques ainsi qu'un texte intitulé « Le bonheur au bout de ma plume »[22] ; et, en 2019, un texte intitulé « Le corps, les corps, et le texte » (Lalande 2019).


Thème de ses écrits


Les ascendances diverses (latine et germanique) de Françoise Lalande-Keil et ses racines juives influencent nombre de ses écrits[2]. Elle se définit comme « génétiquement condamnée au nomadisme »; le voyage et la quête identitaire ont une place importante dans la plupart de ses récits[23].

L’universitaire Marie-France Renard analyse la couleur noire comme étant dominante dans l’univers romanesque de Lalande[24].

Lalande a consacré plusieurs textes à Rimbaud et à quelques autres poètes nomades, rebelles et marginaux (Rousseau, Dotremont, Nouveau). Elle a aussi écrit sur des femmes battantes (Alma Mahler, Vitalie Cuif)[25].

Dans ses romans, elle interroge le drame d’Auschwitz[26] et le monde mauvais qu’il a engendré, notamment au sein d’une famille « handicapée de l’amour », la sienne[27].


Œuvre



Prix et distinctions


Françoise Lalande est nommée Chevalier des Arts et des Lettres de la République française le [28] ; elle est membre de l’Académie royale de Luxembourg (belge)[29].


Prix



Bibliographie



Notes et références



Notes


  1. Lalande évoque cet épisode à plusieurs reprises, notamment dans l'« Avant-propos » à sa pièce Alma Mahler (1989, p. 7–8) ainsi que dans son essai autobiographique Une Belge méchante (2007, p. 33–35).
  2. Dans la revue Politique (no 69, Bruxelles, ), Françoise Lalande et Daniel Soil racontent la révolution tunisienne déclenchée à la suite de l’immolation de Mohamed Bouazizi, respectivement dans « Dégage » et « La justesse des Sidi Bouzid ». Ces deux textes ont été publiés en édition bilingue (français/arabe) dans une plaquette de 53 pages (s.l., s.d.) intitulée Récits de Tunisie.

Références


  1. Michel Torrekens, Françoise Lalande, Dossiers L, Littérature française de Belgique, 2003, p. 5.
  2. Jacques De Decker, Jean-Luc Outers et Jean-Pierre Verheggen, « Françoise Lalande », Littérature au présent. Cinquante et un, Éditions la Maison d’à côté, 2004, p. 102.
  3. Virginie Devillers, « Françoise Lalande », Passage d’écrivains à l’ULB. De Charles De Coster à Amélie Nothomb, Bruxelles, ULBcréation, 2000, p. 117-118.
  4. Stéphane Lambert, « Françoise Lalande », Les rencontres du mercredi, Bruxelles, Ancre rouge, 1999, p. 307.
  5. Stéphane Lambert, « Françoise Lalande », Les rencontres du mercredi, Bruxelles, Ancre rouge, 1999, p. 306-307.
  6. Judyta Zbierska-Moscicka, Lieux de vie, lieux de sens. Le couple lieu/identité dans le roman belge contemporain. Rolin-Harpman-Feyder-Lalande-Lamarche-Deltenre, Frankfurt am Main, Peter Lang, coll. « Étude de linguistique, littérature et art », vol. 5, 2014, p. 224.
  7. Stéphane Lambert, « Françoise Lalande », Les rencontres du mercredi, Bruxelles, Ancre rouge, 1999, p. 307-308.
  8. André Bénit, « Françoise Lalande-Keil, une écrivaine de passions et de combats », Alternative francophone, vol. 2, no 3 (2018), p. 3-54.
  9. Marie-France Renard, « Lecture » de Le gardien d’abalones de Françoise Lalande, Bruxelles, Labor, coll. « Espace Nord », 1994, p. 137-153.
  10. Aurélien Boivin, « Françoise Lalande: une écrivaine tourmentée », Dossier «  Écrivains de Belgique », Québec français, no 55, 1984, p. 39.
  11. Michel Zumkir, « Madame Rimbaud de Françoise Lalande », Lettres françaises de Belgique. Dictionnaire des Œuvres IV. 1981-1990, Louvain-la-Neuve, Duculot, 1994, p. 207-208.
  12. Stéphane Lambert, « Françoise Lalande », Les rencontres du mercredi, Bruxelles, Ancre rouge, 1999, p. 309.
  13. Virginie Devillers, « Françoise Lalande », Passage d’écrivains à l’ULB. De Charles De Coster à Amélie Nothomb, Bruxelles, ULBcréation, 2000, p. 117.
  14. Guy Dotremont, Aberration d'une biographie : de "Christian Dotremont, l'inventeur de Cobra" par Françoise Lalande (Stock, 1998), Didier Devillez, (ISBN 2-87396-031-0 et 978-2-87396-031-5, OCLC 857958502, lire en ligne)
  15. Stéphane Lambert, « Françoise Lalande », Les rencontres du mercredi, Bruxelles, Ancre rouge, 1999, p. 310-311.
  16. Lalande, Françoise., Décortiqueur de mouches et vierges violées : Réponse aux propos diffamatoires et insultants de Guy Dotremont, Joseph Noiret, Didier Devillez (à propos de Christian Dotremont, l'inventeur de Cobra, Paris, éditions Stock, 1998)., Ancrage, (ISBN 2-930311-17-7 et 978-2-930311-17-3, OCLC 49179612, présentation en ligne)
  17. Martine Renouprez, « D’un monde boiteux au bonheur retrouvé : abolition des contradictions dans quelques romans de Françoise Lalande », Alternative francophone, vol. 2, no 3 (2018), p. 103.
  18. « Pierre Lahaut », sur Mercatorfonds (consulté le ).
  19. Joanna Teklik, « Dans les méandres de la mémoire et de l’oubli : Nous veillerons ensemble sur le sommeil des hommes de Françoise Lalande », dans Marc Quaghebeur et Judyta Zbierska-Moscicka, Entre belgitude et postmodernité, coll. « Documents pour l’Histoire des Francophonies », , 304 p. (ISBN 978-3-0352-9694-5, DOI 10.3726/978-3-0352-6571-2, lire en ligne), p. 286–287.
  20. Jeannine Plaque (intervieweuse), « Françoise Lalande et le devoir de résistance », Le Carnet et les instants, no 171, 1er avril – 31 mai 2012, p. 11 (résumé).
  21. André Bénit, « Des échos du 11/09/2001 dans le monde intellectuel et littéraire en Belgique : Le Chant d’amour de Françoise Lalande », dans Dominique Faria, Alan Dobson, António Monteiro et Luís Nuno Rodrigues (dir.), L’Aviation et son impact sur le temps et l’espace, Paris, Le Manuscrit, coll. « Exotopies », , p. 287–306.
  22. https://journals.library.ualberta.ca/af/index.php/af/article/view/29363/pdf
  23. Judyta Zbierska-Moscicka, « Le voyage à travers l’histoire dans l’œuvre romanesque de Françoise Lalande », Studia Romanica Posnaniensia, Vol. 39/1, 2012,Zbierska, p. 81-82; Judyta Zbierska-Moscicka, Lieux de vie, lieux de sens. Le couple lieu/identité dans le roman belge contemporain. Rolin-Harpman-Feyder-Lalande-Lamarche-Deltenre, Frankfurt am Main, Peter Lang, coll. « Étude de linguistique, littérature et art », vol. 5, 2014, p. 87-88
  24. Marie-France Renard, « Lalande noir », Alternative francophone, vol. 2, no 3, , p. 75–86 (ISSN 1916-8470, DOI 10.29173/af29369, lire en ligne, consulté le )
  25. Mercedes Boixareu, « L'imaginaire "vrai": Françoise Lalande, entre biographie et biofiction », Alternative francophone, vol. 2, no 3 (2018), p. 55-65; Jeannine Paque, « Les belles rencontres d'une Belge méchante », Alternative francophone, vol. 2, no 3 (2018), p. 66-74.
  26. André Bénit, « Françoise Lalande-Keil, mémorialiste de la Shoah en Belgique: une "méchante" histoire familiale », dans Fernando Carmona Fernández y José Miguel García Cano (eds) y José Javier Martínez García (coord.), Guerra y violencia en la literatura y en la historia, Universidad de Murcia, 2018, p. 117-126.
  27. André Bénit, « Témoigner la monstruosité de la Shoah. Le devoir de mémoire et de transmission de Vincent Engel et Françoise Lalande », dans Catherine Gravet et Pierre Gillis (éd.), Les monstres, Cahiers internationaux de symbolisme, no 137-138-139, 2014.
  28. Virginie Devillers (dir.), « Françoise Lalande », Passage d’écrivains à l’ULB. De Charles De Coster à Amélie Nothomb, Bruxelles, ULBcréation, 2000, p. 117.
  29. « Membres actuels », sur le site de l’Académie luxembourgeoise, (consulté le )

Liens externes





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