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Germain Marie Bernard Nouveau, né le [1] à Pourrières (Var) où il est mort le , est un poète français.

Germain Nouveau
Germain Nouveau (vers 1873 ?),
photographie d'Étienne Carjat.
Nom de naissance Germain Marie Bernard Nouveau
Alias
(entre autres)
P. Néouvielle
Jean de Noves
G.-N. Humilis
Naissance
Pourrières (Var)
Décès (à 68 ans)
Pourrières
Activité principale
poète
Auteur
Langue d’écriture français
Mouvement Symbolisme

Biographie


Germain Nouveau est l'aîné des quatre enfants[2] de Félicien Nouveau (1826-1864) et de Marie Augustine Silvy (1832-1858). Germain Nouveau perd sa mère alors qu'il n'a que sept ans et est élevé par son grand-père.

Germain Nouveau par Étienne Carjat (1873 ?).
Germain Nouveau par Étienne Carjat (1873 ?).

Après une enfance à Aix-en-Provence et des études qu'il effectue au petit séminaire, pensant même à embrasser la prêtrise, et après une année d'enseignement au lycée Thiers de Marseille en 1871-1872, Nouveau s'installe à Paris à l'automne 1872.

Il publie son premier poème, Sonnet d'été, dans La Renaissance littéraire et artistique, revue d'Émile Blémont et fait connaissance de Mallarmé, de Jean Richepin et les « Vivants » (Ponchon…) qui se réunissent au café Tabourey.

Il fréquente aussi les zutistes, fait la connaissance de Charles Cros avec lequel il collabore à la rédaction des Dixains réalistes qui tournent en dérision les parnassiens. Il découvre dans l'Album zutique les poèmes laissés par Rimbaud et Verlaine, qui ont quitté la capitale depuis .

Fin 1873, il rencontre Arthur Rimbaud au café Tabourey et, en , ils partent ensemble en Angleterre pour s'installer à Londres, au 178 Stamford Street. Germain Nouveau aide Rimbaud à la copie des Illuminations mais revient seul à Paris en juin de la même année. Il a pu être avancé que Nouveau aurait contribué à certaines des Illuminations, ou que l'œuvre serait collective[3],[4], mais cette thèse iconoclaste a été contestée par la plupart des spécialistes de Rimbaud[5]. En revanche, la relation entre Rimbaud et Germain Nouveau a pu être de nature homosexuelle, comme le suggèrent plusieurs biographes[6],[7],[8]. Il ne fait pas de doute que Germain Nouveau était homosexuel.

Arthur Rimbaud, Paul Verlaine, Germain Nouveau, Ernest Delahaye. Croquis d'Ernest Delahaye d'après un dessin de Germain Nouveau paru dans La Plume en 1896.
Arthur Rimbaud, Paul Verlaine, Germain Nouveau, Ernest Delahaye. Croquis d'Ernest Delahaye d'après un dessin de Germain Nouveau paru dans La Plume en 1896.

Nouveau voyage également en Belgique. En 1875, à Bruxelles, il reçoit de Verlaine le manuscrit des Illuminations que Rimbaud, croisé à Stuttgart, a adressé à Nouveau afin de le faire publier. Nouveau retourne à Londres où il fait la connaissance de Paul Verlaine avec lequel il restera longtemps ami.

En 1878, il entre au ministère de l'Instruction publique, collabore au Gaulois, où il se lie d'amitié avec Camille de Sainte-Croix, et au Figaro, sous le pseudonyme de Jean de Noves, avant de reprendre en 1883 des voyages qui le mèneront notamment à Beyrouth. En 1883-1884, il enseigne le français et le dessin au collège de la Charité fraternelle à Aramoun (dans la montagne libanaise), fondé par le père Chbat ; ayant séduit la mère d'un collégien, il est renvoyé par la direction ; il rentre alors au pays, rapatrié à sa demande par le consulat de France, et publie ses Sonnets du Liban dans le Chat noir et le Monde moderne[9].

Devenu professeur de dessin au collège Bourgoin dans l'Isère, puis au lycée Janson-de-Sailly, à Paris, il est frappé, en plein cours, d'une crise de folie mystique en 1891[réf. nécessaire]. Il doit être interné à l'hôpital Bicêtre d'où il sort après quelques mois d'internement. Il traverse plusieurs crises mystiques proches de l'aliénation et entreprend une vie de mendiant et de pèlerin, s'inspirant de saint Benoît Labre.

La légende dit que Paul Cézanne lui faisait l'aumône, après la messe, sous le proche de la cathédrale Saint-Sauveur d'Aix-en-Provence[10].

Tombe de Germain Nouveau à Pourrières ; à l'arrière-plan, à droite, la montagne Sainte-Victoire.
Épitaphe
Qui est mort dans la misère
Lui, de la pléiade des rois
Le plus grand poète varois
Germain Nouveau de Pourrières
Tombe de Germain Nouveau à Pourrières ; à l'arrière-plan, à droite, la montagne Sainte-Victoire.

Épitaphe
Qui est mort dans la misère
Lui, de la pléiade des rois
Le plus grand poète varois
Germain Nouveau de Pourrières

Après des années d'errance, dont deux pèlerinages à Rome et un à Saint-Jacques de Compostelle, il revient dans son village natal en 1911 et y meurt d'un jeûne trop prolongé entre le Vendredi saint et Pâques 1920.


Postérité


Ses poésies seront essentiellement publiées après sa mort, Nouveau s'y étant opposé de son vivant, allant jusqu'à faire un procès lors de la publication de son recueil Savoir aimer, la première version de Doctrine de l'Amour.

Il eut une grande influence sur les surréalistes et Louis Aragon le considérait « non un poète mineur mais un grand poète. Non un épigone de Rimbaud : son égal[11]. »

Dans le roman de Léonce de Larmandie, Floréal[12] (1900), Germain Nouveau apparaît sous les traits d'un peintre-poète du nom de Jean Germain, répétiteur dans une famille de banquiers juifs fortunés de Paris, qui s'éprend d'un amour impossible pour Aimée de Chantenay.

C'est ce même Léonce de Larmandie qui fera publier, contre la volonté de l'auteur, deux éditions de poèmes sous le pseudonyme d'Humilis : Savoir aimer en 1904 (sous les auspices de la Société des poètes français) et, en 1910[13], Les Poèmes d'Humilis (avec des reproductions de dessins d'Auguste Rodin[14]).


« Poison perdu »


En 1895, Léon Vannier publie les Poésies complètes d'Arthur Rimbaud[15] dans lesquelles il intègre le poème « Poison perdu », mais celui-ci est absent de l'édition du Mercure de France de 1898 car l'attribution à Rimbaud paraît douteuse à Armand Lods. S'il ne figure pas dans la Pléiade « Rimbaud », ni dans la plupart des éditions courantes[16] à la suite de polémiques engagée par André Breton dans les années 1920 et son attribution — entre autres — à Germain Nouveau, la critique du XXIe siècle penche désormais pour une paternité rimbaldienne, suivant notamment les témoignages d'Ernest Raynaud, Jean-Louis Forain ou encore Raoul Ponchon, ce dernier attribuant le poème — jugé médiocre — à Rimbaud et non à Germain Nouveau qu'il connaissait pourtant bien[17].


Œuvres



Œuvres poétiques


Sa production essentielle n'a été publiée qu'après sa mort. Les éditeurs la divisent en :


Éditions


Illustration par Rodin d'un chapitre des Poèmes d'Humilis.
Illustration par Rodin d'un chapitre des Poèmes d'Humilis.

Noms de plume[19]


Nom de plume douteux

Hommages


La commune de Pourrières lui rend hommage en baptisant une de ses rues « rue Germain-Nouveau » et une autre « rue Humilis » (angle de sa dernière demeure).


Notes et références


  1. Extrait de l'acte de naissance établi le .
  2. Il a trois sœurs : Élisabeth (1854-1857?), Laurence (1855-1905) et Marie (1857-1864).
  3. Eddie Breuil, Du Nouveau chez Rimbaud, Paris, Honoré Champion, , 196 p. (ISBN 978-2-7453-2889-2)
  4. Jacques Lovichi, Le cas Germain Nouveau, Marseille, Jean Charbonnier, , 292 p..
  5. Aucun spécialiste de Rimbaud n'attribue aujourd'hui les textes des Illuminations à Germain Nouveau, même si celui-ci a pu les recopier ou les mettre au propre. André Guyaux, dans son édition des Œuvres complètes pour la Pléiade, est clair sur ce point (voir Pléiade, 2009, p. 939-943). Dans sa biographie de référence, Jean-Jacques Lefrère, va dans le même sens (Arthur Rimbaud, Fayard, 2001, pp. 655-679). Yves Bonnefoy dans son Rimbaud (Seuil, 1961, p. 144-148) attribue les Illuminations exclusivement à Rimbaud, même s'il confirme que Germain Nouveau les a recopiées, de même que, plus récemment, Pierre Brunel, dans son édition des Illuminations (Livre de poche, 1998, pp. 182-189).
  6. Jean-Jacques Lefrère, Arthur Rimbaud, Paris, Fayard, , 1242 p. (ISBN 2-213-60691-9 et 9782213606910, OCLC 972824690, lire en ligne), pp. 658-659.
  7. Si Germain Nouveau a pu être « hétérosexuel », il a évoqué un hypothétique penchant pour les hommes dans un poème comme Le Refus. En outre, un rapport du colonel Godchot au procureur Coulon signale : « Nouveau, l'autre pédéraste ; quelle bande ! » (Jean-Jacques Lefrère, Arthur Rimbaud, op. cit., pp. 658-659). Ernest Delahaye, l'ami d'enfance de Rimbaud, laisse entendre également à une relation (voir Lefrère, op. cit, p. 658).
  8. Le philosophe et historien de la littérature Hans Mayer insiste également sur la nature homosexuelle de la relation Rimbaud / Nouveau (Hans Mayer, Les Marginaux, Femmes, Juifs et homosexuels dans la littérature européenne, 1975, traduction chez Albin Michel, 1994, chapitre « Le scandale : Verlaine et Rimbaud en enfer », pp. 248-262).
  9. Alexandre Najjar, Dictionnaire amoureux du Liban, article « Écrivains voyageurs », Plon, 2014.
  10. Jules Masson Mourey, « Les mystères de Provence (n°3). Pourrières/Aix-en-Provence : Germain Nouveau, « l’illuminé » ? », Pertuis en Héritage, (lire en ligne)
  11. Louis Aragon in Les Lettres françaises, 7 octobre 1948.
  12. Tome VII de son cycle romanesque La Comédie Mondaine.
  13. Par les soins de la revue La Poétique.
  14. Pléiade, Lautréamont – Germain Nouveau (bibliographie, p. 1388).
  15. En réalité le recueil est loin d'être complet, ne contenant que cinq poèmes de l'ensemble connu par la suite sous le nom de Derniers vers ou Vers nouveaux et chansons (d'autres ont pourtant déjà été publiés dans le volume Poésies publié en 1891 : « Âge d'or », « Éternité », « Michel et Christine »), et cinq poèmes en prose des Illuminations (alors qu'une grande partie, soit 35 des 42 textes, a été publiée en 1886). En outre, d'autres poèmes de 1870 / 1871 ont été retrouvés par la suite, comme « Les mains de Marie-Jeanne » ou « Les sœurs de charité ».
  16. Poésies Gallimard ; Folio Gallimard ; Bouquins ; Livre de Poche ; GF Flammarion etc.
  17. Pour une vue complète sur les attributions successives du sonnet et la polémique des années 1920, cf. Jacques Bienvenu, « Poison perdu », dans Jean-Baptiste Baronian, Dictionnaire Rimbaud, Groupe Robert Laffont, (ISBN 9782221146620, lire en ligne)
  18. En 2009, à l'occasion de la réédition du recueil consacré à Lautréamont, Germain Nouveau a été retiré de la Pléiade ; voir : « Peut-on critiquer la Pléiade ? »
  19. Extrait de Lautréamont – Germain Nouveau (documents, p. 1039).

Voir aussi


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Bibliographie



Liens externes



На других языках


[en] Germain Nouveau

Germain Marie Bernard Nouveau (1851–1920) was a French poet associated with the symbolist movement.

[es] Germain Nouveau

Germain Marie Bernard Nouveau (31 de julio de 1851 - 4 de abril de 1920) fue un poeta francés del movimiento simbolista. Célebre por su amistad con Arthur Rimbaud y Paul Verlaine.
- [fr] Germain Nouveau

[ru] Нуво, Жермен

Жерме́н Нуво́ (фр. Germain Marie Bernard Nouveau; 31 июля 1851, Пурьер, деп. Вар — 4 апреля 1920, там же) — французский поэт-символист.



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