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Pierre-Jacques Roulliot, dit « Hégésippe Moreau », est un écrivain, poète et journaliste français, né le à Paris où il est mort le .

Hégésippe Moreau
Portrait de Hégésippe Moreau d'après son masque mortuaire, eau forte de G. Staal, frontispice de « Hégésippe Moreau, sa vie et ses œuvres », Armand Lebailly, Librairie de Mme Bachelin-Deflorenne, Paris, 1863.
Biographie
Naissance

Paris
Décès
(à 28 ans)
Paris
Sépulture
Cimetière du Montparnasse
Nom de naissance
Pierre-Jacques Roulliot
Pseudonyme
Adolphe Dardenne
Nationalité
Française
Activités
Poète, journaliste, écrivain

Biographie


Inscrit à l’état civil sous le nom de Pierre-Jacques Roulliot, il porte dès son enfance le nom de son père naturel et adopte le pseudonyme d’Hégésippe en publiant ses premiers vers à Paris en 1829. Il utilise également le nom de plume d’Alphonse Dardenne[1].

Son père, Claude-François Moreau, né à Poligny (Jura) en 1756, nommé professeur au collège de Provins (Seine-et-Marne) en 1810, meurt de tuberculose le . Sa mère, Marie Roulliot — née le , inscrite à l’état civil de Cluny (Saône-et-Loire) sous le nom de Jeanne-Marie Rouillot — se place chez Madame Guérard, de Provins, qui recueille Hégésippe, alors âgé de quatre ans. Sa bienfaitrice lui fait commencer ses études au collège de Provins, puis, la famille ayant quitté la ville pour la campagne, il est placé au petit séminaire de Meaux, puis à celui d’Avon (près de Fontainebleau). Il y apprend la mort de sa mère le , elle aussi décédée de tuberculose.

Dans sa préface aux Œuvres de Hégésippe Moreau, Sainte-Beuve affirme qu’il « fit [à Avon] ses études, d’excellentes études classiques, sans oublier les vers latins qu’il variait et tournait sur tous les rythmes d’Horace. »

À sa sortie du séminaire d'Avon, en 1828, Hégésippe Moreau entre en apprentissage, comme correcteur, chez un imprimeur de Provins, M. Lebeau. La fille de M. Lebeau, Louise, est celle que Hégésippe Moreau appelle sa « sœur » et à laquelle il dédie ses contes. Cette année-là, Charles X, revenant d’un voyage que lui avait fait faire M. de Martignac, passe par Provins, et selon Sainte-Beuve, « à cette occasion, Moreau écrit sa chanson patriotique qui a pour titre : Vive le roi ! et pour refrain : Vive la liberté ! »

Hégésippe Moreau retourne à Paris à cette époque et, sur les conseils de M. Lebrun, il adresse à M. Didot son Épître sur l’imprimerie. Hégésippe Moreau est embauché à l’imprimerie Didot, rue Jacob à Paris.

Peu après juillet 1830, M. Lebrun est nommé à la direction de l’Imprimerie royale. Il cherche à y faire entrer Hégésippe Moreau, mais ce dernier a déjà quitté l’imprimerie Didot ; d'après Sainte-Beuve, il « suivait dès lors une autre voie, et il n’était pas de ceux qui se laissent protéger aisément. »

Hégésippe Moreau participe aux journées de juillet 1830. Il devient maître d’étude, mais abandonne vite ce qui n’est « pas une carrière » (Sainte-Beuve) ; il vit en bohème, de faim et de poésie.

En 1833, après une hospitalisation, il revient en convalescence à Provins, chez Mme Guérard. Il entreprend de lancer un journal en vers, Diogène, sur le modèle de La Némésis de Barthélemy. Mais, pour Sainte-Beuve :

« Le talent qu’il y montra ne put sauver une telle publication partout très-aventurée, et qui l’était surtout au milieu des rivalités et des susceptibilités d’une petite ville. Il avait eu beau faire appel à toute la contrée de Brie et de Champagne, et s’écrier “Qu’il me vienne un public ! ma poésie est mûre”, le public répondit peu. Le poète blessa et aliéna ceux même qui l’avaient d'abord soutenu. Il eut finalement un duel, et dut s’en revenir bientôt à Paris, désappointé de nouveau et irrité comme après un échec. »

De 1834 à 1838, il vit de nouveau à Paris, quelque temps en colocation, notamment dans le quartier Latin avec les poètes Louis-Agathe Berthaud (1810-1843) et Jean-Pierre Veyrat (1810-1844), ou seul dans une grande misère ; et, d'après Sainte-Beuve,

« au moment où il venait de trouver un éditeur pour ses vers, et où le Myosotis, publié avec luxe (1838) et déjà loué dans les journaux, allait lui faire une réputation, [il] entrait sans ressource à l’hospice de la Charité et y mourait [de tuberculose] le , renouvelant l’exemple lamentable de Gilbert et faisant un pendant trop fidèle au drame émouvant de Chatterton, dont l'impression était encore toute vive sur la jeunesse. »

Poète mal compris, mal-aimé, Hégesippe Moreau reste un poète attachant du XIXe siècle, mort trop jeune, tombé dans l’oubli, même si une rue parisienne porte son nom, dans le XVIIIe arrondissement (la rue Hégésippe-Moreau) ainsi qu'à Avon (Seine-et-Marne), Aubervilliers et Provins. Hégésippe Moreau aurait-il écrit de grandes œuvres ? Walter Benjamin parle positivement de fragments de son œuvre publiée.

Evoquant sa mort en 1838 à l'Hôpital de la Charité, le critique littéraire Emile Faguet (1847-1916) pouvait écrire : "Il mourut là, s'ajoutant au cortège funèbre, infiniment cher à l'humanité, des poètes morts jeunes, restés enfants, pour qui la vie fut dure et dure la mort, parce que ce tour même d'esprit et d'imagination qui les faisait poètes les rendait absolument incapables de comprendre les conditions de la vie et de méditer pratiquement sur la mort[2]."


Tombe au cimetière du Montparnasse


Détail de la stèle :


A

HEGESIPPE MOREAU

AUTEUR DU "MYOSOTIS"

1810 - 1838

______

Passant sur la pierre qui s'use

Aux baisers de l'air et de l'eau

Lisez un nom cher à la Muse :

Hégésippe Moreau !

(Pierre Dupont.)


SOUSCRIPTION PUBLIQUE

SUR L'INITIATIVE

DE SES ADMIRATEURS

1890 - 1903

______'


Bibliographie



Recueils



Contes



Biographies et études



Notes et références


  1. Octave Vignon — dans Hégésippe Moreau, Sa vie — son œuvre, tome I, p. 155 — écrit : « En 1840 Mme Dondey-Dupré faisait paraître Moïse, ode à M. Chateaubriand, par Adolphe Dardenne, qu’on peut considérer comme une œuvre posthume de Moreau. »
  2. Emile Faguet, « Pages oubliées: Hégésippe Moreau », Les Annales politiques et littéraires, 3 avril 1910, n°1397, p. 339
  3. Lire en ligne sur Gallica dans une version incomplète, le poème « Dix-huit ans » étant manquant.

Liens externes


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[en] Hégésippe Moreau

Hégésippe Moreau (born Pierre-Jacques Roulliot; April 8, 1810 – December 20, 1838) was a French lyric poet. From birth, he was called by the last name of his biological father (Moreau) and took on the pseudonym Hégésippe when he first began publishing poetry in 1829. In the imagination of the French romantics and the 19th century public, the difficulties of Hégésippe Moreau's life and his untimely death made him a romantic equivalent of the earlier poets Thomas Chatterton, Nicolas Joseph Laurent Gilbert and Jacques Clinchamps de Malfilâtre. This romantic myth was solidified by the publication of his complete works, together with the works of Gilbert and a list of poets who died of hunger, in 1856; the 1860 edition of his works included an important biographical preface by Sainte-Beuve.
- [fr] Hégésippe Moreau

[ru] Моро, Эжезип

Эжезип Моро (фр. Hégésippe Moreau; 1810—1838) — псевдоним Пьера Жака Руйльо, одного из ранних французских рабочих-поэтов времён Июльской монархии.



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