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Isabella Agneta Elisabeth van Tuyll van Serooskerken, surnommée dans sa jeunesse Belle de Zuylen, par mariage Isabelle de Charrière, née le au château de Zuylen à Oud-Zuilen près d'Utrecht (Pays-Bas) et morte au Pontet à Colombier dans le canton de Neuchâtel appartenant alors à la Prusse le [1],[2],[3],[4], est une femme de lettres néerlando-suisse d’expression française[5]. Également compositrice, on lui doit des pièces pour pianoforte, orchestre à cordes et plusieurs mélodies.

Isabelle de Charrière
Isabelle de Charrière par Maurice Quentin de La Tour (1771),
Saint-Quentin, musée Antoine-Lécuyer.
Biographie
Naissance

Château de Zuylen
Décès
(à 65 ans)
Colombier
Nom de naissance
Isabella Agneta Elisabeth van Tuyll van Serooskerken
Pseudonymes
Belle de Zuylen, Abbé de la Tour
Nationalités
Suisse
Provinces-Unies
Activités
Traductrice, auteure dramatique, poétesse, essayiste, écrivaine, compositrice, romancière, philosophe
Père
Diederik Jacob van Tuyll van Serooskerken, Heer van Zuylen en Westbroek (d)
Mère
Jacoba Helena de Vicq (d)
Conjoint
Charles Emmanuel de Charrière (d) (à partir de )

Biographie


Isabelle de Charrière par Guillaume de Spinny (1759), Château de Zuylen à Oud-Zuilen.
Isabelle de Charrière par Guillaume de Spinny (1759), Château de Zuylen à Oud-Zuilen.
Isabelle de Charrière par Maurice Quentin de La Tour (1766), Musée d'art et d'histoire de Genève.
Isabelle de Charrière par Maurice Quentin de La Tour (1766), Musée d'art et d'histoire de Genève.
Château de Zuylen à Oud-Zuilen (Pays-Bas).
Château de Zuylen à Oud-Zuilen (Pays-Bas).
Manoir Le Pontet à Colombier, dans le Canton de Neuchâtel (Suisse).
Manoir Le Pontet à Colombier, dans le Canton de Neuchâtel (Suisse).

Née dans une famille de la haute noblesse néerlandaise, Belle van Zuylen, d’une vive intelligence, d’une grande curiosité intellectuelle et d’idées peu conformistes, révèle très tôt un tempérament d’écrivaine (lire Le Noble). Ses parents ayant accepté de mettre à sa disposition les maîtres qu’elle demandait, elle possède des connaissances plus vastes que la plupart de ses contemporaines, parlant plusieurs langues (anglais, allemand, italien et latin), s'adonnant aux mathématiques et à la physique, et lisant les classiques, mais c’est en français, langue de la noblesse de l’Europe du XVIIIe siècle, qu’elle va écrire : elle entre, à l’âge de vingt-deux ans, en littérature avec la publication anonyme de Le Noble (1763), une satire ironique des préjugés de son milieu social.

Attribué à Jean-Baptiste Perronneau, Isabelle de Charrière (1773), localisation inconnue.
Attribué à Jean-Baptiste Perronneau, Isabelle de Charrière (1773), localisation inconnue.
Isabelle de Charrière par Jens Juel, (1777), Bibliothèque publique et universitaire de Neuchâtel.
Isabelle de Charrière par Jens Juel, (1777), Bibliothèque publique et universitaire de Neuchâtel.

Elle épouse, à l’âge de 30 ans, l’ancien précepteur de son frère Willem René, Charles-Emmanuel de Charrière de Penthaz, né à Colombier[6],[7] et entame véritablement sa carrière d’écrivaine à partir de 1784, produisant une abondante correspondance, des pamphlets, des contes, des romans, dont les plus notables sont les Lettres neuchâteloises (1784), Lettres de Mistriss Henley publiées par son amie (1784), Lettres écrites de Lausanne (1785), Caliste (1787) et Trois femmes (1796), des pièces de théâtre, des écrits politiques et des opéras (livrets et peut-être musique).

Reflétant son engagement politique et social, sa production des années révolutionnaires, pendant lesquelles elle a donné refuge à quelques aristocrates français à Neuchâtel, est particulièrement riche et variée.

Elle a entretenu une abondante correspondance avec David-Louis Constant de Rebecque, l'écrivain Benjamin Constant, le biographe écossais James Boswell, le diplomate Jean-Pierre de Chambrier d’Oleyres, le traducteur Ludwig Ferdinand Huber et l'éditeur Pierre-Alexandre DuPeyrou, ami fidèle de Jean-Jacques Rousseau. Elle a, par ailleurs, échangé des lettres avec ses protégées Henriette L'Hardy, Caroline de Sandoz-Rollin, Isabelle de Gélieu, qui ont servi de banc d’essai à ses idées touchant à l’éducation des femmes, laquelle constitue une thématique importante de son œuvre romanesque. Elle a aussi composé des pièces de musique pour clavecin ou piano-forte, ainsi que des pièces pour instruments à cordes et des pièces pour la voix[8].

L'astéroïde (9604) Bellevanzuylen est dédié à Belle van Zuylen future Isabelle de Charrière. Il fut découvert le à l'Observatoire de Haute-Provence par Eric Walter Elst.


Œuvres (sélection)



Citations


« Le Noble, conte moral (début)

- On ne suit pas toujours ses Aïeux, ni son Père (La Fontaine)

Il y avait dans une des provinces de France un château très ancien, habité par un vieux rejeton d'une famille encore plus ancienne. Le baron d'Arnonville était très sensible au mérite de cette ancienneté, et il avait raison, car il n'avait pas beaucoup d'autres mérites. Mais son château se serait mieux trouvé d'être un peu plus moderne: une des tours comblait déjà une partie du fossé; on ne voyait dans le reste qu'un peu d'eau bourbeuse, et les grenouilles y avaient pris la place des poissons. Sa table était frugale, mais tout autour de la salle à manger régnaient les bois des cerfs tués par ses aïeux. Il se rappelait, les jours gras, qu'il avait droit de chasse, les jours maigres, qu'il avait droit de pêche, et content de ces droits, il laissait sans envie manger des faisans et des carpes aux ignobles financiers. Il dépensait son modique revenu à pousser un procès pour le droit de pendre sur ses terres; et il ne lui serait jamais venu dans l'esprit qu'on pût faire un meilleur usage de son bien, ni laisser à ses enfants quelque chose de mieux que la haute et basse justice. L'argent de ses menus plaisirs, il le mettait à faire renouveler les écussons qui bordaient tous les planchers, et à faire repeindre ses ancêtres. »

 Le Noble, 1762. athena.unige.ch Le Noble, conte moral.

« Je n'ai pas les talents subalternes »

 Réponse à James Boswell, lettre de 19 juin 1764

« Caliste, première lettre. Le 30 novembre 1784.

Combien vous avez tort de vous plaindre ! Un gendre d’un mérite médiocre, mais que votre fille a épousé sans répugnance ; un établissement que vous-même regardez comme avantageux, mais sur lequel vous avez été à peine consultée ! Qu’est-ce que cela fait ? que vous importe ? Votre mari, ses parents et des convenances de fortune ont tout fait. Tant mieux. »

 Caliste ou Lettres écrites de Lausanne/Lettre 1, 1785. wikisource Caliste ou Lettres écrites de Lausanne/Lettre 1


Éditions



Éditions modernes



Œuvres musicales



Hommages


Une Rue Madame-de-Charrière lui rend hommage à Colombier.


Notes et références


  1. « Isabelle de Charrière | Belle de Zuylen », Dictionnaire historique de la Suisse
  2. Lire Wikisource : Philippe Godet, Madame de Charrière et ses amis, 1906, second tome, p. 373-375, note 1 : Acte de décès de la paroisse de Colombier.
  3. Lettre de Henriette L'Hardy et lettre de Thërèse Forster, qui ont regardé jusqu'à sa mort, C.P. Courtney Isabelle de Charrière, Biography, 1993 p. 731-732.
  4. Pierre H. et Simone Dubois, Zonder Vaandel. Belle van Zuylen. Biografie, 1993, p. 726-730
  5. Pierre Dubois et Simone Dubois : Zonder Vaandel. Belle van Zuylen 1740-1805, een biografie, Amsterdam : G.A. van Oorschot, 1993.
  6. Certificat de vie in Correspondances et textes inédits (2006) p. 388
  7. « Monsieur de Charrière - womenwriters », sur www.womenwriters.nl
  8. C.P. Courtney, Isabelle de Charrière (Belle de Zuylen). A biography. Oxford, Voltaire Foundation, 1993. 810 p. (ISBN 9780729404396).
  9. « Page de titre Le Noble 1763 »
  10. Table des matières Correspondances et textes inédits, 2006

Annexes



Bibliographie



Liens externes


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На других языках


[de] Isabelle de Charrière

Isabelle de Charrière (Belle van Zuylen) (* 20. Oktober 1740 bei Utrecht; † 27. Dezember 1805 in Colombier, Fürstentum Neuenburg (damals zu Preußen)) war eine niederländisch-neuenburgische Schriftstellerin französischer Sprache, Übersetzerin und Komponistin.

[en] Isabelle de Charrière

Isabelle de Charrière (20 October 1740 – 27 December 1805), known as Belle van Zuylen in the Netherlands, née Isabella Agneta Elisabeth van Tuyll van Serooskerken, and [Madame] Isabelle de Charrière (married name) elsewhere, was a Dutch and Swiss writer of the Enlightenment who lived the latter half of her life in Colombier, Neuchâtel. She is now best known for her letters and novels, although she also wrote pamphlets, music and plays. She took a keen interest in the society and politics of her age, and her work around the time of the French Revolution is regarded as being of particular interest.

[es] Isabelle de Charrière

Isabella Agneta Elisabeth van Tuyll van Serooskerken de Charrière, llamada en su juventud Belle de Zuylen, conocida como Isabelle de Charrière (Provincia de Utrecht, 20 de octubre de 1740-Colombier, 27 de diciembre de 1805) fue una escritora y música neerlandesa.
- [fr] Isabelle de Charrière

[ru] Шаррьер, Изабель де

Изабе́ль де Шаррье́р, также Шарьер (фр. Isabelle de Charrière), псевдоним Белль[5] ван Зёйлен (нидерл. Belle van Zuylen), урождённая Изабелла Агнета Елизабет ван Тёйль ван Сероскеркен (Isabella Agneta Elisabeth van Tuyll van Serooskerken); 20 октября 1740 (1740-10-20), Маарсен, голл. — 27 декабря 1805, Коломбье (Невшатель)) — голландско-швейцарская писательница эпистолярного жанра, писавшая по-немецки и по-французски, и известная больше под своим французским именем.



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