music.wikisort.org - Poète

Search / Calendar

Joë Bousquet, né à Narbonne (Aude) le et mort à Carcassonne (Aude) le , est un poète et écrivain français.

Joë Bousquet
Joë Bousquet, peinture de Jean Camberoque, 1943.
Biographie
Naissance

Narbonne
Décès
(à 53 ans)
Carcassonne
Nom de naissance
Joseph Jean Théophile Bousquet
Nationalité
Française
Activités
Poète, écrivain
Autres informations
Conflit
Première Guerre mondiale
Distinctions
Commandeur de la Légion d'honneur‎
Croix de guerre 1914-1918
Médaille militaire
Œuvres principales
La Tisane de sarments, Traduit du silence, Le Meneur de lune, Lettres à Poisson d'Or (posthume)

Biographie


Joë Bousquet est né dans une famille aisée. À l'âge de trois ans, il réchappe d'une fièvre typhoïde. Son adolescence est caractérisée par un comportement de mauvais garçon, agressif et coureur. Son père le destinait à une carrière dans la banque, ce que Joë redoutait[1].

En 1916, à dix-neuf ans, pendant la Première Guerre mondiale, Bousquet est engagé sur le front des hostilités où rapidement son audace le fait remarquer. Il recevra ainsi la Croix de guerre, la Médaille militaire puis la Légion d’Honneur (en 1932, il sera promu Commandeur de la Légion d'Honneur)[2]. Le , âgé de 21 ans, il est grièvement blessé lors du combat de Vailly-sur-Aisne. Atteint à la colonne vertébrale par une balle allemande, il est paralysé à hauteur des pectoraux, perdant l'usage de ses membres inférieurs et devenu impuissant. Il songe d’abord au suicide mais comprend bientôt que la vie qu’il élabore pour « construire autour de lui l’univers […] est la plus précieuse, la plus profonde, la seule probablement à être réelle »[3]. Il demeure alité le reste de sa vie, le plus souvent au 53 de la rue de Verdun à Carcassonne, dans une chambre dont les volets sont fermés en permanence, selon son désir. Sa sœur aînée, Henriette Patau-Bousquet, veille sur lui et souvent le tire d'un désespoir profond. Durant les beaux jours, il réside aussi à Villalier, dans la villa familiale entourée d'un parc. Il écrit à propos de sa blessure :

« Ma blessure existait avant moi, je suis né pour l'incarner[4]. »

Dans sa chambre, Bousquet passe pratiquement tout son temps à lire et à écrire[1]. Il reçoit beaucoup, des amis, mais aussi de nombreuses admiratrices. Avec ses plus proches amis, François-Paul Alibert, Ferdinand Alquié, Claude-Louis Estève et René Nelli, il fonde en 1928 la revue Chantiers. Dans les années 1940, la revue Les Cahiers du Sud le charge d'un Cabinet de lectures, dont il s'occupe avec Francine Bloch, premier chroniqueur principal de la revue. Il fait de sa chambre une boîte à lettres de la résistance locale.

Il est en relation épistolaire avec de nombreux écrivains et artistes dont Paul Éluard, Max Ernst et Jean Paulhan, ainsi qu’avec la philosophe Simone Weil[5] : il partage avec elle le souci d’authenticité et l’amour de la vérité, qui exigent de consentir à demeurer au plus près de sa souffrance, et de refuser de se réfugier dans une parole simplement divertissante[6]. Joë Bousquet laisse une œuvre poétique considérable. Il repose dans le cimetière de Villalier[7].


Distinctions


1932 : Commandeur de la Légion d'honneur

1917 : Médaille militaire

1917 : Croix de guerre 1914-1918, palme de bronze


Postérité


Joë Bousquet écrit constamment son prénom « Joe » alors que la forme imprimée « Joë », avec tréma, est devenue usuelle du vivant de l'auteur.

Conservée en l'état, la Maison des Mémoires abrite une exposition permanente, ainsi que le Centre Joë Bousquet et son temps. Ce dernier organise des manifestations autour de l'œuvre du poète. Elle est labellisée depuis 2011 Maison des Illustres par le ministère de la Culture[8].

Une rue porte son nom à Carcassonne, à Narbonne, à Labastide-Saint-Georges (Tarn), Baillargues (Hérault) et à La Palme (Aude), où il passait des vacances chez ses grands-parents[9]. Une place porte son nom à Villalier (Aude).

Fin 2008, une correspondance amoureuse (-) de Joë Bousquet avec une jeune femme, « Linette », est éditée.


Œuvres



Poésies



Romans



Recueils de nouvelles



Œuvres érotiques



Essais critiques



Correspondance



Autobiographie



Œuvres posthumes



Bibliographie



Biographie



Études et articles



Bande dessinée



Filmographie


Seul un long-métrage produit pour la télévision (France 3) a été adapté de l'œuvre de Joë Bousquet et diffusé en 1980 : La Tisane de sarments, réalisé par Jean-Claude Morin, adapté du roman éponyme et de Traduit du silence par le réalisateur et la scénariste et écrivain Marie-France Briselance, avec notamment Philippe Léotard dans le rôle du poète. La très forte charge émotionnelle du comédien (ancien professeur de français et connaisseur du poète), alors en complète déroute affective, compense largement le manque de ressemblance physique avec Joë Bousquet, le personnage principal de La Tisane de sarments étant de toute façon un personnage fictif bien qu'empruntant beaucoup à la vie de son auteur. Bernard Weisz, dans L'Humanité, souligne que « C’est un film de communion avec Bousquet, d’une facture rare à la télévision. Ce roman onirique, cette histoire d’amour fou est devenue un film qui donne le goût très fort de connaître Bousquet et ses livres »[11]. Ce film de long-métrage avait été précédé par un court-métrage de 13 minutes, toujours pour France 3 et du même réalisateur, Joë Bousquet, ou le mouvement paradoxal, une évocation des actions de résistance (paradoxales pour un infirme, imaginables pour un chantre de la liberté) du poète face à l'Occupation allemande et à la rafle des juifs en France. Ces films sont disponibles à l'INA (www.institut-national-audiovisuel.fr) et sont édités en DVD (sortie le 14 octobre 2020) dans la collection Ciné-Club TV (Inser&cut/L'Oeil du témoin).


Inspirations



Références


  1. Josiane Vidal, « Joe Bousquet, Le meneur de lune », sur lacan-universite.fr (consulté le )
  2. Maison d'écrivains, « Joë Bousquet – Carcassonne »
  3. Alain Robbe-Grillet, Pour un nouveau roman, Les Éditions de Minuit, , 152 p., « Joë Bousquet le rêveur (1953) », p. 82.
  4. Gilles Deleuze, Logique du sens, Paris, Les éditions de Minuit, coll. « Critique », , 393 p., chap. 21 (« de l'événement »), p. 174.
  5. Monique Broc-Lapeyre, Simone Weil et Joë Bousquet, Cahiers Simone Weil, mars 2002.
  6. Simone Weil, Lettre à Joë Bousquet, 12 mai 1942, dans Pensées sans ordre concernant l’amour de Dieu, Gallimard, Collection Folio sagesses, 2015, p. 39 à 52.
  7. Martial Andrieu, « Mystères et non-dits autour de Joë Bousquet et de la Résistance... », sur http://musiqueetpatrimoinedecarcassonne.blogspirit.com, (consulté le )
  8. Martial Andrieu, « Histoire de l'achat de la maison du poète Joë Bousquet », sur http://musiqueetpatrimoinedecarcassonne.blogspirit.com, (consulté le )
  9. La Route des Étangs, de Jean Mistler (Grasset 1971)
  10. « Les Amants de Carcassonne », sur https://www.glenat.com, (consulté le )
  11. L'Humanité du samedi 10 mai 1980, page 2 de Télévision / Radio / Presse, Bernard Weisz

Liens externes



На других языках


[en] Joë Bousquet

Joë Bousquet (French: [buskɛ]; 19 March 1897 – 28 September 1950) was a French poet.

[es] Joë Bousquet

Joë Bousquet (Narbona, 1897 - Carcasona, 1950) fue un poeta francés.
- [fr] Joë Bousquet

[ru] Буске, Жоэ

Жоэ́ Буске́ (фр. Joë Bousquet, 19 марта 1897, Нарбонна — 28 сентября 1950, Каркассон) — французский поэт, прозаик, литературный и художественный критик.



Текст в блоке "Читать" взят с сайта "Википедия" и доступен по лицензии Creative Commons Attribution-ShareAlike; в отдельных случаях могут действовать дополнительные условия.

Другой контент может иметь иную лицензию. Перед использованием материалов сайта WikiSort.org внимательно изучите правила лицензирования конкретных элементов наполнения сайта.

2019-2024
WikiSort.org - проект по пересортировке и дополнению контента Википедии